chapitre 21

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Rogue réussit à faire tomber 3 adversaires, mais cela ne fit pas fuir le reste d’entre eux et il était blessé après ces combats. Dans un vain effort, il tenta de se relever afin de protéger la fuite de Lucy. Mais cette dernière ramassa l’épée que Rogue avait laissé tomber et fit face.

Elle se mit en garde devant les bandits, et attendit. Elle savait qu’elle n’aurait pas l’avantage sur eux si elle faisait le premier pas. Elle attendit donc que l’un d’eux perde patience et charge. Se remémorant ses leçons avec Natsu, elle joua sur son agilité et sa rapidité pour porter un coup sur le flanc droit de l’adversaire.

Celui-ci eut le souffle coupé, et tomba à quelques centimètres de Lucy. Si elle n’avait pas été dans une situation si désespérée, elle aurait sûrement célébré le fait qu’elle venait de mettre à terre un adversaire qui faisait plus de deux fois sa taille. Mais, elle devait se concentrer sur les autres. Un second adversaire chargea, et cette fois, elle lui entailla l’épaule droite. L’adversaire changea son épée de main et chargea de nouveau. Lucy l’esquiva et lui fit un croc-en-jambe. Le bandit perdit l’équilibre et tomba lourdement. En tombant il mit ses mains en avant, afin d’amortir le choc, mais avec son épaule blessée cela ne fit qu’empirer les choses, son épaule céda et sa tête heurta lourdement le sol.

Une fois cela fait, Lucy se redressa et se remis en position. Elle regarda les bandits droit dans les yeux et leur fit comprendre d’un simple regard qu’ils devaient partir. Elle leur fit comprendre d’un seul regard, qu’elle était plus forte qu’eux non pas physiquement, mais mentalement. Fuir ou mourir. Et ils fuirent. Ils abandonnèrent leurs blessés et coururent se cacher dans les profondeurs de la forêt.

Lucy quant à elle retourna chercher Rogue et le ramena au château. Lorsqu’elle revint, avec Rogue blessé, tout le monde semblait surpris. Lucy donna quelques ordres pour assurer des soins à Rogue et partit à la recherche de Sting. Elle le trouva dans sa chambre. Elle s’apprêtait à rentrer pour lui faire comprendre sa façon de penser lorsqu’elle entendit Minerva parler.

« En voyant Rogue se battre j’ai compris qu’il allait tout faire rater. Ses bandits étaient là pour tuer cette sainte nitouche. Mais non, il ne pensait pas que c’était une façon de faire. Mais tu sais, mon amour, si j’ai fait ça c’est pour nous. Si j’ai fait ça, c’est pour que l’on puisse rester ensemble… »

« Lucy ? Sors de mes appartements ! Tu n’as pas à y entrer sans permission.» Sting hurlait de l’autre côté de la porte. Minerva ne semblait avoir aucune réaction, ni bonne ni mauvaise. Elle était juste… figée et silencieuse.

Sting continuait de hurler des ‘excuses’ alors que Lucy se dirigeait vers la chambre du roi. Il était hors de question qu’elle épouse ce type. Jude entendit le vacarme et tentait aussi de raisonner Lucy, même s’il ignorait la raison de son comportement. Mais elle était têtue, et elle entra dans la chambre du roi comme une furie.

« Je n’épouserais pas votre fils, majesté ! Je suis désolée, mais c’est impossible. Je ne peux pas épouser un homme qui a une maitresse avant même que l’on soit mariés. Maitresse qui a tenté de m’assassiner, il y a quelques minutes à peine. Et si Rogue n’avait pas changé d’avis je serais morte également. Vous voulez que Sting épouse une femme ? Choisissez Minerva, moi je refuse ! »

Le roi leva les yeux vers Lucy. Il ne semblait pas surprit, de la liaison de Sting et Minerva, de la tentative d’assassinat. Il ne semblait surpris de rien de ce qu’elle venait de lui annoncer. Lucy recula doucement sous le choc de cette réalisation.

« Sortez tous. Sauf toi, Lucy. »

Jude, Sting et Minerva (qui avait finit par les rattraper) s’exécutèrent et quittèrent la salle du trône. Lucy, toujours sous le choc, retrouva enfin la parole.

« Vous saviez… Vous avez toujours su pour Sting et Minerva. Et vous voulez que j’épouse votre fils pour qu’elle ne devienne pas reine…

Le roi acquiesça lentement. Son regard, qui avait toujours été chaleureux perdit doucement son éclat. Il devint sombre, et calculateur. Le roi était un manipulateur. Quelqu’un qui obtenait toujours ce qu’il voulait, et si son titre n’était pas suffisant pour se faire obéir, les menaces elle marchaient à chaque fois.

« Oui, je savais. Et tu épouseras mon fils, sans quoi ton père sera ruiné. Son titre lui sera retiré, il ne sera plus qu’un simple paysan. Et un paysan ne peut protéger une fille suffisamment stupide pour se livrer d’elle même à des pirates. Courageuse, je l’avoue, mais stupide néanmoins. Et probablement souillée aussi. Parce que je refuse de croire que des pirates auraient pu avoir une femme comme toi à bord sans jamais la toucher. Si votre père perd son titre, vous perdrez tout, Lucy. Si vous n’épousez pas Sting, je vous ferais jeter aux cachots. Me suis-je bien fait comprendre ? »

Lucy regarda la porte derrière laquelle se trouvait son père. Avec son titre, son père avait fait de nombreuses choses pour les gens d’Harugeon. Son père l’avait aidée et soutenue. Son père était un homme bon, et qui pouvait encore faire de grandes choses… S’il gardait son titre, évidemment. Lucy se résigna. Protéger, encore et toujours ce qui nous est cher, Harugeon et ses habitants, Natsu, le royaume, son père… Mais elle avait aussi reçut. Elle avait rencontré Natsu et connu l’amour. Si elle ne pouvait vivre libre, elle pourrait vivre selon ses convictions.

« Bien, j’épouserais votre fils. »

Lucy sortit, son père n’était plus là. Elle devrait l’informer du fait que tout était réglé. Elle vit Sting du coin de l’œil, mais décida de l’ignorer et de partir à la recherche de son père. Mais Sting arma son bras, se préparant à la frapper. Lucy se retourna, et comme elle avait déjà vu Natsu le faire tant de fois, sortit son couteau (qu’elle avait placé dans sa manche dès qu’elle était revenue dans le château) et le plaça sous la gorge de Sting.

« Je vais t’épouser, comme je l’ai promis à ton père. Mais je veux que tu saches que je ne suis pas une femme sans défense. Ce n’est pas Rogue qui m’a sauvé la vie, mais l’inverse. Si je n’avais pas été là, il serait mort. Si je n’avais pas été là, ta maitresse aurait tué ton meilleur ami. J’ai mis en fuite ces bandits. Et sache encore que j’ai finit de jouer à la dame parfaite avec toi. »

Elle recula lentement le couteau, mais sans vraiment se détacher de lui.

« Alors c’est finit les humiliations, finit de fouetter tout le monde à tout bout de chant, finit d’être un enfant gâté qui ne mériterait même pas de régner sur des cailloux. Tu vas devenir un vrai roi. »

Elle s’éloigna cette fois de lui, fit mine de partir et ajouta.

« Oh, et une dernière chose. C’est finit Minerva. Je ne veux plus la voir. Toi, tu le peux si tu le veux. Mais si je la vois, elle sera fouettée, ou enfermée, ou tuée... Ca dépendra de mon humeur et de la manière dont tu t’es comporté… »

Et elle lui fit un grand sourire avant de repartir comme si rien ne c’était passé. Sur le chemin du retour, elle pensa à Natsu, et au fait qu’elle venait d’imiter l’attitude qu’il avait eu envers elle au début : hautaine et menaçante.

La seule différence, c’est que jamais, elle ne pourrait tomber amoureuse de Sting. Là où Natsu portait un masque d’arrogance pour protéger ses amis, Sting portait un masque d’arrogance pour cacher sa peur… Elle admirait et aimait Natsu pour sa force, son courage et sa douceur (cachée, certes mais présente). Elle avait détesté Sting, pour son arrogance et sa violence, et maintenant pour sa lâcheté. Décidément, le seul point positif de ce mariage était qu’elle pourrait peut être enfin faire quelque chose pour aider son peuple.

Malgré tout les sacrifices que Lucy avait déjà fait, c’était cependant la première fois qu’elle se demandait : est-ce que ça en vaut la peine ? Elle referma la porte de sa chambre, et se coucha sur son lit. Non, cette fois, ça n’en valait pas la peine. Mais que pouvait-elle faire ? Rien, absolument rien. Elle n’était qu’un insecte pris dans la toile du roi. Un pion que l’on sacrifiait.

Si elle fuyait, on la rattraperait, on la battrait, et son père perdrait son titre, son honneur, sa fortune. Si elle restait, elle perdrait sa joie, son amour, son honneur et son père garderait son titre, son honneur, sa fortune. Et malgré tout, Lucy avait décidé de rester...

Lucy s’endormit, des larmes silencieuses imbibant son oreiller.

M.

La Princesse PirateWhere stories live. Discover now