Connard

152 10 3
                                    

Oh mon dieu il est huit heure cinq et je suis en retard. Je pédale aussi vite que je le peux dans les rues de cette ville que je connais à peine. Je n'ai jamais été en retard de ma vie, pas même lorsque j'étais encore au lycée. Ça fait une semaine que je suis installée dans l'immense ville qu'est Los Angeles et c'est mon premier jour en tant que stagiaire dans une grande agence de mannequins. Nous sommes la mis janvier et l'air est doux, assez pour me permettre de porter mon pull fétiche, bleu marine.

Je tourne au coin d'une rue déserte et repère au loin un Starbucks. Je commence à 8h30, si je fais assez vite je peux ne perdre que trois minutes et si je pédale même dans les descentes je peux encore arriver à l'heure au boulot.

Sans freiner je descend de mon vélo et le pose sur le mur avant de rentrer dans la boutique à la devanture verte. Rapidement et à mon plus grand bonheur un serveur prend ma commande et me dit qu'il n'en aura que pour une minute ou deux. Frénétiquement je regarde ma montre toutes les trente secondes jusqu'à ce que j'entende mon nom. Je récupère mon cappuccino daim en remerciant le jeune homme et me dirige vers la sortie. Je vais pour poser ma main sur la poignée lorsque je me prend la porte en verre en plein dans le nez. Mon café se renverse sur mon pull et mon jeans et je manque de tomber en arrière. Une main me rattrape avant que mes fesses ne touchent le sol, sûrement celle qui m'a envoyer la porte en pleine figure. Les yeux fermés sous le coup de la douleur et deux doigts qui pincent mon nez je me met à pester.

-Non mais ça va pas ? Vous êtes complètement con. La vache ça fait mal bordel. Vous pourriez pas faire attention ? Si la porte est en verre c'est pour voir les gens qui se trouvent de l'autre côté et pas leur envoyer la porte dans la gueule.

Je fini par ouvrir les yeux et le garçon en face de moi me regarde, les sourcils froncés. Il est grand, très grand. Ses cheveux bouclés et long lui arrivent aux clavicules et son sourire en coin se fout clairement de ma gueule.

-Eh bien si vous étiez un peu moins pressé vous aurez remarqué que j'étais de l'autre côté avant que vous n'arriviez sur la porte comme une furie. Maintenant si vous voulez bien me laisser entrer s'il vous plais.

Je reste sans voix. Ce gars me fout une porte dans la gueule et il se permet de me répondre ? Pas même un pardon. Je le contourne en soufflant un connard assez sonore pour qu'il puisse m'entendre, ce qui le fait rire. Sans me retourner je remonte sur mon vélo et repart dans ma course folle, espérant ne pas avoir perdu trop de temps et surtout que les tâches sur mon pull et mon jean vont sécher.

J'arrive à l'agence il est 8h32. Comme au Starbuck j'abandonne mon vélo contre le mur et grimpe les marches de l'agence aussi vite que mes jambes endolories me le permettent. Je suis épuisée mais pas question de tomber maintenant. Je serais fatiguée une fois que je serais rentrer chez moi. Essoufflée je me présente à l'accueil et une hôtesse rousse et super gentille me demande d'attendre mon patron qui n'est pas encore arrivé. C'est soulagée que je pars m'installer sur un des canapés blancs qui trônent dans le hall d'entrée. Discrètement je vérifie si la tâche sur mes vêtements se voit beaucoup mais en fait non. Un petit coup d'eau et tout sera rentré dans l'ordre.

J'observe tout ce qu'il y a autour de moi. Sur ma droite se trouve une fontaine, à gauche c'est l'entrée de l'agence et en face de moi il y a l'accueil. Tout est blanc à l'exception des immenses affiches des mannequins ainsi que du nom de l'agence. Il y a du monde aussi, beaucoup de monde. Des femmes longiligne, avec de long cheveux brun pour la plupart, dans le coin à droite se trouve un distributeur de bouteilles d'eau qui ont l'air de couter plus cher que ma paire de chaussure. Je suis éblouis par ce qui m'entour et en même temps ça m'angoisse énormément. J'attend beaucoup de ce travail. Je veux en faire mon métier, devenir agent pour mannequin. C'est mon rêve. Je ne sais pas pourquoi j'aime tellement ce monde pourtant si méprisé du grand public mais il faut l'avouer, tout ces hommes et ces femmes font rêver la moitié de la planète. Porter des vêtements de grands couturié, aller à des gala de charité, défiler, faire des photos, fréquenter les plus grands. C'est le rêve absolu.

Histoire de rêver || One Shot | H.SWhere stories live. Discover now