Histoire de rêver || One Shot | H.S

Boite aux lettres

Ce matin comme depuis les quinze derniers matins je suis réveillée aux aurores. Le soleil ne s'est pas encore levé et les rues sont désertes. Enfin, désertes à l'exception d'une personne. Une personne qui tous les matins, dépose une fleurs sur ma boîte aux lettres. Chaque jour une différentes. Ça fait presque trois mois que ça dure et si au début j'ai eu peur et ai trouvé ça vraiment glauque, maintenant je m'y suis habituée et je trouve cette attention gentille et mignonne.

Hier, j'ai eu un lys blanc. Une fleur magnifique accompagnée d'un petit mot qui disait à quelle point la fleur était aussi jolie que moi. Après avoir souris seule pendant trois bonnes minutes devant ma boîte aux lettres en pyjama, je suis montée la mettre dans mon seul et unique vase qui est près à déborder à cause de toutes les fleurs qu'il accueil.

Je suis sagement assise dans mon canapé, un plaid sur les genoux et une tasse fumante de chocolat entre les mains. A travers le rideau j'observe la rue éclairée seulement par les lampadaires. Il est cinq heure trente -trois du matin et les trois quarts de la ville sont encore endormies. Mes yeux me piquent de fatigue et je me met à bailler. Putain il ne faut pas que je m'endorme parce qu'aujourd'hui je compte bien voir qui est mon admirateur secret.

J'allume la télé pour me tenir éveillée et tombe sur une émission de télé achat. C'est chiant, c'est nul mais au moins ça fait du bruit. Alors que je pose ma tasse de chocolat sur ma table basse, d'un coin de l'oeil je remarque du mouvement dans ma rue. Un garçon en vélo s'arrête devant ma boîte au lettre et y dépose une fleur.

D'où je suis je ne vois pas grand chose hormis que le garçon porte un sweat à capuche noir ou bleu marine et qu'il semble grand et mince.

Avec précipitation je lance le plaid et enfile mes chaussures avant de sortir dans mon jardin. Mais au moment où je passe la porte, le garçon monte sur son vélo et s'en va à toute allure. Je tente de le rattraper mais il va beaucoup trop vite pour moi et je fini par abandonner au bout d'une trentaine de mètres. Le souffle court, les bras ballants je retourne chez moi et m'arrête devant ma boîte aux lettres, ou m'attend une jolie rose rouge ainsi qu'un petit mot.

"Je vous souhaite une bonne journée, qu'elle vous donne votre sourire si radieux que j'aime tant."

Je souris, saisit la rose et rentre chez moi, l'âme un peu moins sombre d'avoir loupé mon admirateur. Je n'abandonnerais pas.

Je met la rose dans le vase, retire toutes les fleurs fanées que je jette à la poubelle et vais me préparer. J'ai cours dans trois heures et décide donc de prendre tout mon temps pour me maquiller et m'habiller. Aujourd'hui j'ai envie de me sentir jolie, comme si je voulais fêter quelques chose.

Après m'être coiffée d'une tresse en épi de blé j'enfile un jeans slim noir taille haute ainsi qu'une blouse rose légère, pour le haut. Il est sept heure quand je commence à me maquiller, ce qui me laisse encore une bonne demie heure. J'habite à un demi kilomètre de la fac, il ne me faut alors pas plus d'un quart d'heure pour faire le trajet à pied. Il est sept heure et demi, je jette un dernier coup d'oeil au miroir, enfile ma veste en cuir ainsi que mes vans noir. J'attrape mon sac de cours et mes clés et m'en vais en claquant la porte.

D'un part rapide je tourne à gauche dans la rue et me dirige vers la petite boulangerie de mon quartier. Tous les jours j'y passe pour acheter mon croissant du matin et mon sandwich du midi. De plus, depuis à peu près trois mois et demi un apprenti boulanger est arrivé et c'est lui qui me sert tous les matins. Il est gentil et ne manque jamais de me faire une petite plaisanterie. Son sourire en coin et ses cheveux en batailles lui donnent un charme auquel j'ai du mal à résister. La clochette au dessus de la porte, indiquant qu'un client entre dans la boutique, teinte alors que je franchi le seuil de la porte. Tout de suite je suis enivrée par l'odeur incroyable du pain chaud et des viennoiseries fraîches. J'ai découvert ces merveilles lors d'un voyage en France avec mes parents il y a cinq ans de cela. Depuis je ne peux pas me passer de mon croissant matinal.