Chapitre 5

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J'étais sous le clair de lune, dans ma petite clairière, avec la louve. Elle était debout à mes côtés, et en face de moi, se trouvait un loup gigantesque, bien plus gros que celle qui se trouvait avec moi. Cette dernière s'inclina légèrement et recula de plusieurs pas. Je restais immobile, à fixer le loup qui me faisait face. Je n'avais nullement peur. Je le connaissais, et je ne pouvais pas me sentir plus en sécurité qu'à ses côtés. Bien qu'il reste à distance, je pouvais sentir sa présence m'entourer et me protéger. Son regard pourpre en revanche, reflétait une tristesse et une inquiétude profonde. Je fronçais des sourcils, avant de tendre mes bras vers lui, mais il ne bougea pas. Il restait dans sa position.

Si il ne venait pas à moi, c'était moi qui irait à lui, mais mes jambes refusaient de bouger. J'étais comme engluée sur le sol. Mon regard se porta sur mes jambes, mais elles étaient libres, mais incapable de les mouvoir. Mon regard se posa ensuite sur l'immense loup, qui commençait à luire d'une lueur rougeâtre. J'avais envie de crier mais aucun son ne sortait de ma bouche. Il allait disparaître devant moi, me laissant seule ici. Je n'en avais aucune envie. Je reposais mon regard sur mes jambes puis de retour vers le loup, cherchant à l'atteindre de mes bras, mais rien à faire. Je n'y arrivais pas. La lueur rouge disparut, et le loup se changea en lave bouillante. Elle se répandit autour de moi, détruisant tout sur son passage. La louve avait disparu depuis un bon moment, me laissant seule dans la lave. Le magma commença à ramper sur moi, cherchant à me recouvrir. Ma bouche s'ouvrit pour crier la douleur de mon corps, mais la lave me recouvrir entièrement, m'empêchant d'extérioriser mes souffrances.


Je me réveillais en sursaut, dans un endroit sombre, humide et presque boueux. J'étais sur un lit de feuilles mortes, et un feu crépitait non loin de moi. J'étais recouverte d'une couverture rapiécée, et même si mon épaule était douloureuse, je pouvais tout de même supporter la douleur. Je tentais de me remémorer ce qu'il s'était passé avant de me retrouver ici. Michel, puis une attaque. Comme d'habitude, je n'avais pas pu capter le signal de danger qu'envoyer la marque de Cameron. Ou bien, je faisais la sourde oreille comme toujours. Je lâchai un soupir. Il fallait que je découvre où j'avais fini. Je tentais de me lever mais je n'en avais pas la force et mon corps était perclus de douleur. Satané loup ! Je posais ma main valide sur la marque de Cameron, je faisais le contour du bout des doigts, avant de lâcher un soupir. J'étais vraiment idiote.


« Enfin réveillée. Déclara une voix grave avec un accent russe prononcé, me faisant sursauter. »


Je me tournais vers le porteur de cette voix. Un homme à peine plus vieux que Cameron, avec des cheveux plus blanc que blond, et des yeux d'un bleu si clair qu'on croirait presque qu'il n'avait pas d'iris. Je déglutis, il n'était pas aussi imposant que mon Alpha, mais niveau carrure il devait être identique à Cailean. Sous son œil droit, une cicatrice en forme de croissant de lune marquait sa joue. Un frisson parcourut mon échine, alors que je tentais de me mettre en boule, une formation défensive. Ce type était Vlad Kozlovski, celui qui avait pris la vie de la mère de mes petites.


« Il ne te le pardonnera jamais. Soufflai-je, alors qu'il m'observait.

– Qui ? Cameron Sealgair ? Peut-être bien. C'était un risque que je devais prendre.

– Un risque à prendre ? M'enquis-je, en fronçant des sourcils.

– Exact. Tu es ma garantie de survie sur ce territoire, et peut-être même que tu m'aideras si tu avais toutes les cartes en main. Expliqua-t-il, simplement. »


Son regard dévia vers le feu. Ce type ne comptait pas me tuer, c'était déjà une bonne chose. Je pouvais au moins me détendre sur ça. Je lâchai un soupir, en pensant aux autres. Ils devaient tous être sur le pied de combat à l'heure qu'il était. Sûrement entrain d'écumer la forêt à ma recherche, mais je m'inquiétais pour Cameron. J'avais entendu son hurlement avant de m'évanouir alors qu'il était à plusieurs milliers de kilomètres. C'était étrange et perturbant. Et si il était rentré, il ne m'aurait pas laissé entre les mains d'un loup assassin comme Vlad Kozlovski. Avec ce qui venait de m'arriver, il risquait de ne plus jamais me laisser seule. Pourquoi Dieu m'en voulait à ce point ? C'était déjà limite avec l'A.O.S alors maintenant, avec ça. Cameron ne me lâchera plus d'une semelle. Ce serait limite si il se mettait à inspecter ma nourriture. Kozlovski jetait une branche dans le feu, alors qu'il tripatouillait les braises.

Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du SangWhere stories live. Discover now