Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du Sang

Chapitre 22

C'était le jour du plan. J'étais assise dans la voiture d'Harold, en direction de la prison. J'avais appelé pour leur prévenir de l'heure de ma visite. J'étais épuisée par tout le trajet que j'avais effectué, mais j'avais essayé de le faire le plus rapidement possible, comme si j'essayais de faire ça, dans le dos de Cameron. Je garais la voiture dans le parking de la prison, et je descendis. L'air frais me fit du bien, même si ce lieu, me donnait froid dans le dos. C'était pire qu'un hôpital désaffecté la nuit. Je pris une inspiration, et me dirigeai droit vers l'accueil. Je donnais mon nom, et les informations nécessaires. Je passais le portique et le détecteur de métaux. Je me laissais fouiller, et on m'accompagna jusqu'à une de ces salles cabines avec une vitre pour séparer les détenus et leurs visiteurs. Je m'installais sur une chaise, attendant calmement, qu'ils amènent mon père. Je n'avais qu'à attendre quelques minutes, avant qu'ils n'arrivent avec lui.

Il était docile, enfin ça ne m'étonnait pas de lui. Même en uniforme de prison, d'un vieux orange délavé, il était impressionnant. Il inspirait le respect et l'autorité naturel. Si mon père était un loup, j'étais persuadé qu'il serait un de ces Alpha dominants. Il s'assit sur la chaise de l'autre côté. Son regard noisette plus sombre que les miens, se posèrent sur moi. Je pouvais y lire tout son amour, et aussi l'inquiétude qui y résidait. Je lui fis un petit sourire, en espérant qu'il ne soit pas trop crispé.

« Mon trésor... Que fais-tu ici ? Souffla-t-il.

- Je devais te parler. Il s'est passé beaucoup de choses dernièrement. Et les serpents ont commencé à bouger, donc on a décidé de les faire sortir de son trou. Expliquai-je, en espérant qu'il ne se mette pas en colère.

- Qui ça "on" ? Demanda-t-il, mais je savais qu'il cherchait d'abord à avoir toutes les informations pour tirer une conclusion avant de se laisser aller à la colère.

- Moi, Peter... et la famille de l'homme avec qui je compte bien me marier et avoir des enfants. Répondis-je, en me mordillant la lèvre inférieure. »

Mon père fronça des sourcils, la mâchoire crispé. Il n'aimait pas ce qu'il entendait. Parce que j'avais impliqué des innocents dans nos histoires, et parce que je n'avais pas pu écarter Peter de ce foutoir à merde. Il inspira calmement, avant de me regarder comme quand j'étais petite et que j'avais commis une bêtise. Un regard sévère et froid.

« Haylie. Tu...

- J'ai essayé ! Je te promets que j'ai essayé de ne pas les impliquer... mais... mais Peter ne m'a pas écouté, et il m'a beaucoup aidé. Il te ressemble de plus en plus papa. Puis Cameron.. il... j'avais beau le repousser, il revenait et c'est lui qui.. c'est lui qui m'a sauvé la vie. Je.. j'ai besoin d'eux pour finir cette histoire. Ils sont tous très compétents. Le coupai-je, en essayant de minimiser les dégâts, même si je savais qu'il ne me ferait jamais de mal.

- Cameron ? Sealgair ?

- Oui, Cameron Sealgair. Le neveu de Harold, notre voisin. Confirmai-je, en regardant mes mains emmêlées.

- L'Alpha dominant ? »

Mon regard se redressa dans mon père. Il semblait être au courant, enfin je supposais que Harold avait dû lui dire. Ou bien il avait enquêté sur Harold, et comme mon père était non seulement un excellent enquêteur mais aussi très ouvert d'esprit, il a dû le découvrir de lui-même. Je lâchai un soupir, et hochai la tête. Mon père cligna plusieurs fois des yeux, avant de se réinstaller sur sa chaise, m'invitant à raconter tout les évènements qui se sont passés. Je commençais donc mon récit. Après une heure à détailler mon histoire, comme je le pouvais et d'après mes souvenirs, mon père me sourit. Il semblait déjà moins réticent à l'idée que Cameron soit de la partie et dans notre camp. Si on pouvait appeler ça comme ça.