Chapitre 15

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"Enfin à la maison ! Et fini les problèmes."

C'était ce que j'aurais aimé dire, et franchement du plus profond de mon cœur, je commençais à haïr les Russes. Surtout les loups, enfin celui-ci ressemblait plus à un ours qu'à un loup. Kïer, le frère de Vlad, devait être bien plus imposant qu'Audrick ou que Cameron. Ses cheveux d'un blond platine, presque blanc, le ferait presque passer pour chauve. Sa peau était aussi blanche que la neige, et ses yeux d'un bleu limpide me donnait l'impression de rencontrer un iceberg. Un iceberg un peu trop chaleureux, avec un humour bien trop lourd. Ses plaisanteries ne me faisaient jamais rire, et me tapaient sur le système. Je me remémorais encore le jour où je l'avais rencontré. Une rencontre fracassante.

C'était dans l'après-midi de notre retour. Peter voulait voir maman, tout comme Ben, Donovan était retourné à ses occupations, alors que j'étais dans la cuisine avec Cailean. Je voulais attendre un peu, mais j'avais envie de tâter le terrain pour le Dr. S. Haylie. Maintenant que l'affaire des Russes prenait une tournure plus paisible, je pouvais me concentrer sur ces deux-là. Je préparais quelques crêpes, tout en me faisant du thé. Jusqu'à ce qu'il arrive.


Je déposais ma dernière crêpe dans l'assiette, avant de verser l'eau chaude dans ma tasse. Je l'attrapai, avant de me tourner vers le petit frère de mon loup, qui était entrain d'étudier un dossier laissé en suspens. Cela me rappelait que moi aussi, j'avais pas mal de travail à rattraper. J'allais devoir y passer mes nuits. Un soupir s'échappa de mes lèvres, alors que je déposais ce que j'avais sur la table. Je lui glissais l'assiette de crêpes à côté, si il avait une petite faim. Je fis demi-tour avant de préparer du café pour mon patron. Un frisson me parcourut l'échine, me donnant la chair de poule. Je me tournais vers Cailean, craignant qu'il n'avait fait une overdose de lecture, mais à la place, je tombais sur un homme immense. Yeux limpides et cheveux blonds. Un véritable ours polaire à première vue. Il était visiblement étranger, alors je posais mon regard sur Cailean. Ce dernier avait levé ses yeux bleus vers le nouvel arrivant, et s'était levé d'un bond, avant de se pétrifier comme une statue.


« Cailean ? L'interpellai-je, alors qu'il restait bloqué sur l'homme blond qui venait d'entrer. »


Avant même que je ne puisse recevoir une parole ou capter une expression de la part du petit frère de mon loup, l'ours polaire était déjà sur lui. Il venait de le plaquer contre le mur, et il lui dévorait la bouche, comme un affamé, comme si c'était la première fois depuis des lustres qu'il mangeait. Cailean semblait pétrifié, complètement paralysé par ce qu'il se passait. Et cela me fit paniquer. Je ne savais pas quoi faire. Mon patron se faisait agresser sexuellement devant moi, et la seule chose qui me venait à l'esprit, c'était de sauter sur le dos de l'ours pour le faire lâcher. C'était idiot, parce que ce n'était pas avec mon poids mouche qu'il allait bouger. Les mains de l'ours passèrent sous le t-shirt de Cailean et ce dernier ne réagissait toujours pas. Il se laissait faire, comme si il s'offrait à lui. Les mains baladeuses du blond descendirent vers la fermeture éclair du jeans du loup paralysé. Alors que je tentais l'empêcher d'aller plus bas, mais peine perdu.

Je finis par descendre de son dos, je fonçais derrière le comptoir, pour aller à la recherche d'une arme. Et comme toute cuisine, il y avait une poêle à frire dans un placard. Je m'en emparais, et fonçais droit vers l'ours en la levant bien haut vers le plafond. Arrivée vers son dos, je sautais et j'abattis la poêle sur le haut de son crâne de toutes mes forces. Un bruit assourdissant retentit, et la répercussion du coup vibra entièrement dans mon corps. Je retombais sur mes fesses, alors que la poêle avait fini plus loin, car j'avais fini par la lâcher après l'impact avec le crâne dur. L'ours polaire se redressa, avant de se tourner vers moi. Un frisson de peur me parcourut l'échine, et je fermai les yeux pour ne pas le voir armer son poing ou je ne savais quoi, pour m'attaquer. Quelle folie d'attaquer un loup-garou, surtout quand ce dernier ressemblait à un ours polaire... j'étais finie. Et cela l'était bel et bien. Je finis recroquevillée, sous le corps de l'ours. Alors que Cailean s'écroulait au pied du mur, le jeans déboutonné et le regard dans le vague. Autant dire que je ne pouvais pas me dégager, et j'avais peur de crier à l'aide. Ce type pouvait bien se réveiller et me tuer, si je ne mourais pas d'asphyxie sous son poids. J'espérais qu'un loup ait un petit creux pour venir me sortir de là, parce que je ne tiendrais pas longtemps sous lui. Quelle idée de peser si lourd et de perdre conscience !

Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du SangWhere stories live. Discover now