Les Gardiens Et Les Loups Tome 2 : L'Appel Du Sang

Chapitre 24

J'étais de retour en prison. Toujours dans la même salle, avec mon père en face de moi. Il me regardait sévèrement, et je savais pourquoi. Il ne voulait pas que je sache, mais il le fallait. Il ne pouvait rien faire derrière les barreaux alors que moi, j'étais dehors, et je n'étais pas toute seule. Même si je n'aimais pas l'idée d'embarquer tout ceux que j'aimais dans cette histoire. Enfin j'avais quand même réussi à éloigner Ben et Lisa. Je me demandais si c'était possible de faire pareil avec les autres, mais je me retirais cette question idiote de la tête tout de suite. Je risquais leurs foudres si j'essayais de me débrouiller toute seule. Et puis c'était plus sage d'avoir du soutien. J'attendis donc que mon père veuille bien ouvrir la bouche. Je fronçais des sourcils, interloquée.

« Papa... à propos.. à propos de...

- Chut. M'interrompit-il, en posant un index sur ses propres lèvres pour m'intimer le silence. »

Il se rapprocha de la vitre, et expira afin de faire de la buée sur la vitre. Je me rapprochais un peu plus, et mon père se mit à dessiner un cercle avec deux anneaux... non pas un cercle... un serpent qui se mordait la queue. Je déglutis face à ce dessin, et sans attendre, je l'imprimais dans ma mémoire. Mon père l'effaça puis se rencogna dans le fond de sa chaise. Il me regarda sombrement, me prévenant de faire attention avec ça. Je hochai la tête, avant de reprendre la parole, avec difficulté.

« Papa.. je ferais attention. Promis. Articulai-je, en tentant de faire un sourire rassurant.

- Mon trésor. J'aurais tellement aimé..., commença-t-il et je l'interrompis en levant un doigt.

- Sans cette vie, je n'aurais peut-être pas rencontré Cameron. Peter ne serait peut-être pas mon frère.. je.. suis encore un peu perdue, mais je suis plutôt fière de ma vie pour l'instant. Même si ce n'est pas un monde de Bisounours et de licornes, elle est belle à sa façon. Déclarai-je, en caressant involontairement mon ventre ce qui attira l'attention de mon père.

- Trésor... Tu..

- J'espère être à la hauteur... Parce que je ne m'y attendais pas du tout. Avouai-je, en lui souriant. »

Mon père hocha simplement la tête, et je me levais. Je lui dis au revoir, lui envoyant quelques baisers par la vitre et lui promettant qu'il sortirait bientôt. Il me sourit, et je sortis. Je lâchais un soupir. Maintenant que ça, c'était fait. Il était temps que je retourne à la maison. Je devais parler à Cameron. Le plus vite possible, il fallait qu'il sache.. et je savais que je risquais qu'il m'en veuille de ne pas lui avoir dit plus tôt, et qu'il m'en voudra encore plus pour avoir voulu être l'appât. Bon sang... j'allais vivre enfermer avec tout un cortège de garde du corps. Les loups ne vont plus me lâcher. Un soupir s'échappa de mes lèvres, mais un doux sourire éclaira mon visage.

Je sortis de la prison, me rendant sur le parking. Je rejoignis la voiture d'Harold, pressée à rentrer faire des recherches sur le symbole que mon père m'avait montrée, et surtout de parler avec Cameron. Je lâchai un soupir, avant de monter dans le véhicule. Il me tardait de rentrer pour être auprès de mon loup. Je devais au moins tenter de positiver. Ce n'était pas comme si mon père m'avait annoncé l'avènement de satan ou encore l'Apocalypse. De plus, je n'étais pas seule, alors je ne pouvais pas voir le verre à moitié vide. J'inspirais un bon coup, et démarrais la voiture pour rentrer. Je devrais être contente, rien ne m'était arrivée. Ça rassurerait Cameron et avec un peu de chance... il ne m'enfermera pas quand il apprendra que je l'ai fait dans mon état actuel.

Bon sang, je craignais davantage la réaction de mon Alpha plutôt que d'affronter l'A.O.S ! Si je ne conduisais pas, je me taperai volontiers la tête contre le volant. Je commençais légèrement à perdre les pédales. Je pensais à mille et une façons de lui avouer que j'avais notre enfant dans mon ventre, mais rien à faire. Je flippais, rien qu'à l'idée de laisser cet aveu franchir mes lèvres. Je savais qu'il serait content, super content même, malheureusement, j'étais persuadé qu'il allait se fâcher tout de suite après. J'avais envie d'aller me cacher dans un trou.