Chapitre spécial 1er avril : When things turn bad

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Je continue à fixer les visages des morts, m'attardant sur chacun de leurs traits, espérant me tromper. Mais il n'y pas de doutes à avoir, ce sont bien eux... Ces horribles cadavres appartiennent bien aux mêmes personnes souriantes et heureuses que j'ai vues à peine quelques heures plus tôt sur cette photo. Alors ils n'ont pas réussi à fuir... depuis tout ce temps ils étaient là. Juste au-dessus de nous... et ils n'étaient pas seuls.

Une profonde angoisse m'envahit à cette pensée et j'ai soudain de plus en plus de mal à respirer, l'air est devenu lourd, irrespirable. J'ai l'impression que la puanteur de l'endroit s'infiltre dans mes poumons à chaque inspiration et me brûle la gorge. Alors que j'essaie de me calmer, des pas rapides se font soudain entendre autour de nous. Je relève brusquement la tête et ramasse mon arme. Je tente de viser la créature mais je n'arrive pas à la localiser dans l'obscurité des combles. J'entends le bruit de ses pas tournant autour de nous à une allure folle. J'aperçois par moment une vague forme floue du coin de l'œil et essaye de la viser, mais je suis bien trop lent. Soudain les bruit cessent et un rire strident retentit alors. Un long frisson parcourt mon corps et je me tétanise en apercevant deux yeux ronds et luisants dans l'obscurité en face de moi. La créature commence alors lentement à s'approcher de nous tout en sifflotant une mélodie macabre. Ma gorge se serre et mes mains se mettent à trembler alors que j'essaie de pointer mon arme dans sa direction.

Le monstre finit par s'arrêter à la frontière entre l'obscurité et la clarté de la fenêtre, à quelques mètres de nous. Mon sang se glace à sa vue, ce n'est pas un zombie, je n'ai jamais rien vu de tel. Il est relativement petit, à peine plus grand qu'un enfant de deux ans. Sa peau livide est en contraste avec les deux trous obscurs et béants qui lui servent d'œil. Son long nez est crochu et il possède de longues oreilles pointues qui dépassent de sous son grand bonnet blanc. Mais ce qui me met le plus mal à l'aise, c'est le sourire malsain qu'il arbore et qui déforme son visage.

Nous restons tous les trois bouche bée à le regarder sans savoir comment réagir.

- Qu'est-ce que c'est que ce lutin? laisse soudain échapper Jordan, l'air horrifié

Un rire étrange commence alors à s'échapper de la bouche de la créature, puis elle commence à se tordre étrangement, avant de soudain s'immobiliser de nouveau et de prendre la parole

- Un lutin moi ? Espèce de malotru... nous lance-t-il l'air mauvais

- Qui es-tu ? lui demandé-je incertain, craignant sa réaction

- Qui suis- je ? Je suis Philibert, le farfadet des forets sombres. Me répond-il d'un ton hautain, comme si sa réponse était une évidence. Vous n'avez jamais entendu parler de moi ?

Nous lui faisons tous signe que non et Philibert recommence à ricaner

- Rien d'étonnant de la part d'une bande d'hurluberlus dans votre genre... Vous les humains vous ne valez pas mieux les uns que les autres ! Uniquement intéressés par leur pauvre petite personne. Vous méritez bien ce qui vous arrive !

- De quoi est-ce que tu parles ? lui demande Maxime perplexe

- Et bien je parle évidement de l'invasion des blobfish mutants venus de l'espace ! Ça me parait évident ! nous réponds-il d'un ton sarcastique

Nous le regardons tous les trois l'air hébété, sans comprendre le sens de ses paroles. Il soupire, l'air complément désespéré et nous lance alors d'un ton très irrité

- Je parle bien évidement de l'épidémie de cannibales.... Vous les humains, vous n'êtes vraiment pas très futés... ce n'est définitivement pas un mal si vous disparaissez de cette planète ! Nous allons enfin récupérer ce que vous nous avez volé !

- Mais de quoi est-ce que tu parles à la fin ? Je ne comprends rien à tes balivernes là ! crie soudain Jordan, d'une voix forte et énervée

- Mes... balivernes ?

Le farfadet commence alors à convulser nerveusement tout en riant. Son rire est affreux et me glace le sang. Son visage s'étire et son sourire s'agrandit davantage. Il s'arrête soudainement et sa tête se tourne avec lenteur vers Jordan.

- Bande d'ignorants... laissez-moi vous racontez, mon histoire, non l'histoire de mon peuple tout entier.

Maxime, Jordan et moi nous lançons des regards perplexes, puis nous finissons par hausser les épaules et allons-nous assoir devant Philibert pour écouter son récit.

Le farfadet sort alors de nulle part un vieux parchemin tarabiscoté de motifs et le déplie. C'est une carte du monde semblant dater d'une autre époque, d'une époque oubliée.

- Voyez-vous, il fut un temps où les farfadets vivaient heureux en Amérique. Nous dit-il en pointant son doigt tordu sur le bout de papier. Nous avions nos villages, nos familles, nos vies. Nous vivions dans l'insouciance la plus total, à l'abris des regards sans demander rien à personne... et cela aurait pu durer longtemps s'ils n'étaient pas venus sur nos terres... Ils ont tout détruit, ils ont pillé nos villages et mit le feu à nos maisons. Ces bidochards nous ont décimé... ils nous ont volé nos vies...

- Qui sont ces monstres ? Ce sont les cannibales ? demande Maxime d'une voix étranglée tandis que des larmes commencent à couler sur ses joues, l'histoire de Philibert à l'air de l'avoir beaucoup secoué.

- Non... ils sont bien plus horrible que les cannibales... bien plus destructeurs...

- Mais qui sont-ils alors ? s'égosille Maxime ne supportant plus ce suspense insoutenable

- Je veux bien sur parler des conquistadors venus d'Espagne !

- Mais quel est le rapport avec les cannibales du coup ? demande Jordan, dont les yeux luisent à cause des larmes qu'il tente de retenir

- Attends un instant jeune impatient... j'y viens. Les survivants se sont cachés aux quatre coins du monde, au plus profond des forêts les plus denses et nous sommes resté tout ce temps, attendant impatiemment le jour où nous pourrions nous venger et ce jour est venu quand un puissant farfadet sorcier est apparu et a levé une armée de cadavres mangeurs de chair ayant pour seul but d'exterminer les humains ! Nous allons récupérer ce qui nous revient de droit, humains !

Philibert pousse alors un sifflement, et plein de petits bruits de pas se font alors entendre. Nous nous levons tous précipitamment et nous mettons dos à dos. Rapidement et sortant de toutes parts de l'obscurité apparaît une trentaine de farfadets armés de lances en bois.

- Vrooouuuuuuiiiiiiiiiiiiii ! Crient-ils tous en cœur, tel un cri de guerre

Ils nous encerclent rapidement et pointent leurs armes vers nous, l'air menaçant.

- Gare à vos croupions les amis ! Ils sont armés ! nous dit Maxime, l'air affolé

Les farfadets commencent alors doucement à s'approcher de nous. J'ai peur, j'ai tellement peur. Je ne veux pas mourir, pas comme ça, pas embroché par les lances de ces horribles créatures.

- Je vous en supplie arrêtez ! hurlé-je totalement désespéré en me laissant tomber au sol

Alors que je commence à sentir les pointes de bois s'enfoncer dans ma chair, une puissante lumière envahit soudain les combles, et les farfadets s'écartent de nous tout en riant. Mes yeux mettent un moment à s'habituer au changement soudain de luminosité, je finis par distinguer deux puissants projecteurs, puis soudain la trappe s'ouvre violement et un homme imposant apparaît, il vient alors devant nous et nous crie

- C'était un Pranck ! Les caméras étaient là, là et là. dit l'étrange individu avec un accent tout en indiquant du doigt des endroits bien cachés.

Puis soudain l'homme se tourne dos à nous, vers l'une de ses caméras et dit.

- Voilà c'est la fin de expérience sociale, laisse POCE BLEU si ça t'a plu !


Chapitre en l'honneur de CamiChoux


Never Alone - TerrainkWhere stories live. Discover now