Never Alone - Terraink

Chapitre 21 : Nightmare never ends

Résumé des chapitres précédents :

Après avoir quitté la ferme, le groupe est obligé de s'arrêter à cause d'un problème de moteur. Alors que Cyril tente de le réparer, Jordan et Thomas partent à la recherche d'une voiture. Jordan met Thomas au pied du mur et alors qu'il s'apprête à retourner au bus en abandonnant Thomas, celui-ci, sous l'effet de la maladie, le tue. Après être retourné au bus et avoir menti à ses compagnons, Thomas fait alors face à Jordan dans un cauchemar.

Ce court résumé s'imposait vue la date de publication du chapitre précédent... Bonne lecture !
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Ses mains se resserrent sur mon visage, ses ongles s'enfoncent dans ma chair, me déchirant la peau. Dans un sursaut de douleur mes yeux s'ouvrent. Les ténèbres du cercueil disparaissent brusquement laissant place à une douce lueur orangée éclairant les rangées de sièges poussiéreux du bus.

Ma respiration chaotique peine à retrouver son calme et tout mon corps est tendu. Mes sens sont aux aguets. Lentement, après plusieurs longues minutes, mes muscles daignent enfin se relâcher et je m'affaisse dans mon siège, éreinté. C'est fini...

Je relève doucement la tête et jette un regard à l'endroit où était toujours assis Jordan. Je ne l'aimais pas. Il était froid. Désagréable. Rongé par la colère. Oui, je ne l'aimais vraiment pas. Mais malgré tout, à cet instant, j'aurais donné n'importe quoi pour le voir installé à sa place. Dormant, le visage caché sous sa capuche. Des larmes commencent à couler le long de mes joues.

Qu'est-ce que j'ai fait ? Cette question ne cesse de me hanter depuis que j'ai abandonné son cadavre dans les bois. Ce n'est pas moi qui l'ai tué. Cette chose qui s'est jetée sur lui, qui lui a fracassé le crâne. Cette chose ce n'était pas moi. Ce monstre sommeille en moi et l'idée qu'il se réveillera de nouveau tôt ou tard me terrorise, mais je crois que ce qui me fait encore plus peur, c'est de réaliser qu'il n'existe pas... que ce monstre, se soit juste moi.

J'essuie mes pleurs avec ma manche et observe silencieusement mes camarades. Après être retourné auprès d'eux, je ne me souviens plus vraiment de ce qu'il s'est passé. Je revois Maxime et Damien me poser des tas de questions, mais leur voix semblait si lointaine. Je revois Cyril crispé sur le volant, appuyant à fond sur l'accélérateur pour nous éloigner du danger. Tout ce moment me parait si irréel. Je ne me rappelle même pas m'être endormi. Le car est maintenant immobilisé au milieu de la route et mes compagnons se tiennent, silencieux, à l'avant du bus.

Je n'ai pas envie de leur parler. Pas envie de répondre à leurs questions. Pas maintenant. Il faut que je réfléchisse à tout ça, que j'ordonne mes pensées.

Alors que je me recroqueville sur mon siège, pour me cacher derrière les hauts dossiers et disparaître de leur champ de vision, Maxime relève soudain sa tête. Nos regards se croisent et ses yeux s'écarquillent.

- Il est réveillé...

Les deux autres se retournent vers moi et me fixent un instant, abasourdis. Cyril s'avance alors vers moi d'un pas hésitant.

- Salut Thomas... Tu... tu te réveilles enfin. Tu te sens comment ? dit-il d'une voix inquiète.

Je le suis du regard, l'air hébété, pris de court par la situation, alors qu'il vient s'installer sur le siège juste en face de moi, de l'autre côté de la rangée centrale. Pendant quelques minutes nous nous regardons silencieusement. Il semble épuisé. Voyant que je le dévisage, il m'adresse un sourire se voulant surement rassurant mais ne laissant que transparaître son angoisse. Puis il réattaque la conversation, l'air perdu.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui est arrivé à Jordan ? me questionne-t-il, sa voix s'étrangle au fur et à mesure qu'il parle