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Trois mars 2013 – AVEC MAËL

(pour ceux qui ont des difficultés en anglais, je recommande d'avoir google traduction à côté hihi)

Au lycée, tout le monde était excité. Même Maël. Les correspondants américains des Secondes étaient arrivés. Les correspondantes également mais ça, Maël s'en fichait. Maël avait un correspondant sympa. Un certain Brandon très cliché. Mais le correspondant qui l'intriguait : c'était celui de Gauthier, un gars barbu de sa classe. Gauthier avait eu Nathaniel et à part sur les pubs pour Amour Sucré, Maël n'avait jamais, ô grand jamais rencontré un Nathaniel.

Et le plus flippant c'était que ce Nathaniel-là ressemblait à celui d'Amour Sucré : blond, grand et souriant.

Maël le trouva très beau. Il y pensa quelques soirées. Brandon, lui, jouait avec lui sur sa console, demandait s'il pouvait inviter Enora plus souvent pour qu'elle amène avec elle Summer, fille encore plus clichée. Comment est-ce que des parents américains avaient pu mettre dans le même bahut un Brandon et une Summer ? C'était insensé voire surréaliste. Surtout que Maël s'appliquait à prononcer les prénoms américains comme il le fallait : « Seumeurre » et « Branedeune ». Brandon est sympa au quotidien mais particulièrement ennuyant.

L'exemple parfait de l'ennui fut cette discussion le deux mars :

- Your friend is pretty, what is her name again ? demanda Brandon.

Maël avait un bon niveau en anglais. Il répondit simplement :

- Enora.

Maël pensait à Nathaniel et sa beauté. Ça l'avait ébranlé.

- Yeah, Enora is pretty but she is too pretty for me. I was talking about the other girl, you know, the blond one.

Oh, « Claire. »

- OK, Claire, she is nice tho.

Maël en voulait légèrement à Brandon de classer ses amies selon ses critères de beauté. OK, Enora avait des traits plus fins, plus beaux. Mais était-ce une raison de prendre Claire comme un second plan amical ?

Brandon restait deux semaines chez lui avant que Maël et sa classe partent aux USA dans la banlieue de New York, là où ces riches correspondants vivaient tranquillement.

Leur entretien s'était arrêté là. Brandon alla prendre sa douche et Maël se remit à penser au doux sourire de Nathaniel. C'était plus fort que lui et les paroles d'Enora en troisième lui revenaient en mémoire : « Normal que tu trouves les gars beaux. Ils sont beaux les garçons. Toi aussi t'es beau mon coco ». Enora ne s'était jamais rendue compte de la portée de ses mots. À chaque fois qu'il les ressassait dans sa tête, Maël retrouvait du courage et n'avait plus peur de ne plus faire partie du moule de la société. Il n'y avait qu'elle qui savait. Mais Maël avait peur que les autres le devinent. Même si tous les jeudis la bande à quatre se retrouvaient, il y avait toujours cette distance que Maël s'imposait sur ce secret-là. Il n'était pas encore sûr. Peut-être qu'il n'est pas seulement gay, peut-être qu'il est vraiment gay, peut-être qu'il tente de se persuader qu'il n'est pas gay.

En fait, Maël avait du mal avec le mot « gay ». Parce que c'était le genre de mot à changer tout une vie.

« Je suis gay. » Ah. « Il est gay. » Oh. C'était parti pour la bande son dramatique.

Il ne savait même pas pourquoi il le ressentait comme si c'était une tragédie. Alors que non, aimer le même sexe était loin d'être tragique pas vrai ?

BONBONS HARIBO & autres sucreries de la vieWhere stories live. Discover now