Mon Colocataire

14. Réconfort

Elle franchit la sortie du parc et nous ne pouvons plus la voir. Elle veut vraiment mourir en fait ? Elle a des tendances suicidaires ou quoi ? Elle va se faire tuer vu l'état dans lequel était notre pote. Putain s'il lui arrive quel que chose alors qu'il n'est pas dans son état normal, elle ne va pas en revenir vivante. Et je ne dis pas ça pour rire.

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PDV Laure

J'ai peur mais je veux savoir ce qu'il a. Peut-être qu'il compte me faire pire que me serrer les poignées jusqu'à ce que cela me coupe la circulation mais faut que je sache. Je ne l'ai jamais vu avec un regard empli d'une tel haine. Il était remonté et tendu. Très tendu.

Je cours et je le vois enfin au bout de la rue. Je le rattrape avant qu'il ne m'échappe, il vient tout juste d'entrer dans la voiture. Je fais de même. Mon cœur bat à cent à l'heure. Il me relance son regard à tuer quelqu'un, je tremble malgré moi.

- TU VAS SORTIR DE MA BAGNOLE LAURE !

- Non explique-moi.

- SI TU NE TE CASSES PAS TOUT DE SUITE JE VAIS SANS DOUTES ÊTRE VIOLENT ET NE PLUS ME CONTRÔLER, VA-T-EN !

- POURQUOI TU RÉAGIS COMME ÇA ?!

Il serre ses mains sur le volant, ses yeux sont rouges. Rouges de colère.

- Je ne veux pas te faire de mal, OK ?! Maintenant je t'en supplie dégage.

- Non.

Je me lève dans la voiture, passe une jambe du côté conducteur et me retrouve sur lui. Il me regarde étonné mais toujours énervé malheureusement. Je vais regretter ce que je vais faire. Je place mes jambes de chaque côté des siennes, m'assieds dessus et je l'entoure de mes bras. Il ne dit rien mais son souffle est saccadé parce qu'il respire trop vite, son torse se soulève à la même vitesse. Je pose ma tête dans son cou et je ferme les yeux. Je suis persuadée qu'il ferme les yeux lui aussi sinon il m'aurait déjà étranglé. À vrai dire, c'est la seule idée que j'ai eu sur le moment et elle me semblait la plus plausible. Au moins, il ne m'a pas repoussé...c'est déjà ça.

Après quelques minutes, sa respiration ralentit un peu. J'ai une chance de ne pas mourir alors ! Il passe ses mains autour de mes côtes et me rapproche plus de lui. Moi surprise ? Pire que ça ! Choquée. Ses mains passent dans mon dos et il m'étreint comme si j'étais quelque chose qu'il avait perdu et qu'il venait de retrouver. Je suis crispée mais je suis bien obligée de me détendre. Au départ je comptais juste faire ça pour l'appaiser légèrement mais maintenant nous sommes dans les bras de l'autre et je ne peux même pas m'en dégager mais...l'envie ne m'en prend pas non plus, je me sens plus rassurée dans ses bras comme quand j'ai failli me faire violé.

Il pose aussi sa tête dans mon cou, son souffle chaud me proccure quelques frissons mais là je m'en contre fous. Une de mes mains c'est posé sur son bras nu, je lui trace des petits cercles avec mon pouce sur sa peau histoire de le décontracté encore un peu. Il est toujours tendu mais beaucoup moins. Je suis aussi tendue mais j'essaye de me détendre au mieux. Il me reste un soupçon de peur dans mon cœur. D'ailleurs il s'accélère quand Morgan me caresse le dos de long en large avec ses doigts.

- J'ai eu peur.

Il se crispe à nouveau; je viens de tout gâcher mais je veux qu'il s'en rende bien compte. Sa main se resserre au dos de mon t-shirt, j'espère qu'il ne va pas le déchirer...

- Je sais.

Il desserre sa main à mon plus grand soulagement, je souris dans le creux de sa nuque. Il se laisse complêtement allé et moi aussi contre lui. Sa tête change de position pour que ses yeux puissent rencontrer les miens. Il est désolé, je le vois. Il pose son front contre le mien et nous fermons les yeux. En l'espace d'un instant j'ai cru qu'il allait m'embrasser... Je dois être rouge... Son souffle caresse mes lèvres, encore ces frissons... Je me dégage de lui le cœur battant la chamade et colle ma tête contre son cœur. Je dois lui poser la question.