Chapitre 2 : La fin

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Quand tout est sur le point de s'effondrer ...

Après avoir fini notre petit déjeuner, nous nous étions tous préparés. J'avais aidé Ma mère a préparer des sandwichs pour le repas du midi. Nous devions rentrer pour 17 heures avant la tomber du soleil et il nous fallait pour cela partir au plutôt afin de voir le plus de poissons possible. Nous nous rejoignions tous à l'entrée après avoir récupéré toutes les affaires dont nous aurions besoin. Mes parents était stressés comme jamais. On avait l'impression qu'on partait sur un champs de bataille. Je ne les avais jamais vu ainsi à part lors de nos entraînements et encore ce n'était rien comparer à leur état actuel.

-Natacha t'as rien oublié ? Cria mon père à ma mère qui dévalait les escaliers

- Non, chéri ! Lui répondit elle aussitôt, Ne t'inquiète pas, tout est dans la voiture! Le rassura t'elle

Que nous fallait il pour aller à l'aquarium sérieusement? Comme si les poissons, sachant qu'on allait venir, avaient préparé un guet-apens et s'étaient munis de mitraillettes. Je souris toute seule face à mes pensées et m'abstenue de tout commentaires vis à vis de mes parents.

- Alicia ! Anissa ! Chris ! On y va ! S'écria ma mère alors que nous étions déjà tous à leur côtés.

- Tout le monde se rappelle des mécanismes de défenses que je vous ai appris? Nous demanda alors notre père

Nous acquiescions tous d'un seul mouvement tête alors que mon frère levait discrètement les yeux au ciel. Nos parents avaient toujours porté un point d'honneur à nos mécanismes de défenses mais pas seulement. Nous avions des entraînements habituels, tous les dimanches et deux fois dans la semaine. Nos parents de débrouillaient à chaque fois pour rentrer, deux fois dans la semaine, plus tôt. De 18h à 21h nous faisions donc un entraînement, variant nos techniques de défenses, d'attaques. Nous avions même appris à nous servir d'une arme. C'était lors de ces entraînements où j'avais compris à quel point mes parents avaient peur de l'extérieur et à quel point ils étaient pourvu de force. Ils étaient à chaque fois imbattables, que ce soit pour moi ou pour mon frère. Aucun d'entre nous n'avait réussi à les battre. D'ailleurs, si l'un de nous avait réussi, nous aurions pu sortir sous leur surveillance. C'était le deal mais jamais aucun d'entre nous n'y était parvenu. Personne ne se plaignait des entraînements. En réalité nous attendions tous ce moment. Après tout, nous n'avions rien de mieux à faire.

- Très bien, avait alors dit mon père avant de nous faire rejoindre la voiture.

Nous avions rapidement trouvé une place alors que mes parents regardaient à chaque fois autours de nous comme si nous étions suivi. Ils exagéraient, nous étions en ville pas en Irak où je ne sais où. Arrivé à l'Aquarium, mes parents semblèrent se détendre et nous profitions tous ensemble de cette sortie. Mais dès que nous étions sorti la même paranoïa revint chez eux. On avança de quelques mètres avant que ma sœur n'insiste pour obtenir une peluche qui se trouvait à la boutique de souvenir. Cette dernière se situait à la sortie de l'aquarium et ma sœur l'avait repéré rapidement. Mes parents lui expliquèrent qu'il était trop tard Et qu'il fallait rentrer maintenant. Mais voir le visage triste de ma sœur était vraiment trop pénible pour moi. Après tout nous étions là pour elle.

- C'est bon je vais te la chercher Ninie, lui murmurais je en m'interposant pour la première fois face à mes parents.

- Ok, soupira mon père, mais dépêche toi Alicia, on t'attend ici.

J'acquiesçais en déposant un baiser sur le front de ma sœur. Chris me sourit gentiment me faisant signe d'y aller.

- Je me dépêche ! Criais je avant de courir vers la boutique souvenir

Je repérais rapidement la peluche et m'empressais d'aller faire la queue. Trois personnes étaient devant moi et je piétinais sachant que si je ne me dépêchais pas mes parents allaient me tuer. J'arrivais à la caisse quand j'entendis un bruit sourd puis un deuxième, puis... Des tirs. C'étaient des tirs. Tout se passa alors au ralentit. Un cri me parvint que je reconnus comme celui de ma sœur, ma petite sœur. Impossible. Je lâchais la peluche et couru jusque sur le parvis. J'entendis un autre tir avant que je n'entende un crissement de pneus. L'horreur de la situation me cloua au sol quand j'arrivais à l'entrée de l'aquarium. Des gens hurlaient, d'autres pleuraient, d'autres encore étaient au téléphone, des enfants pleuraient, c'était horrible. Je cherchais alors ma famille des yeux sans pouvoir leur mettre la main dessus. Mon cœur s'emballa quand je remarquais les marques de sang au sol mais aussi sur les murs. J'avançais alors espérant que les flaques de sang n'étaient pas ce que je croyais. Je poussais un homme, puis une femme, me rapprochant peu à peu des corps longeant le trottoir. Des cheveux bruns baignaient dans une flaque. Les yeux vert de la jeune femme me regardaient. Impossible. Un cri déchirant sorti de ma bouche alors que les personnes autour de moi se tournaient tous vers moi. Ses cheveux étaient bruns à cause du sang. Ce n'était plus ses beaux cheveux châtains. Non. Maman. Non. L'homme à côté d'elle lui tenait la main alors que sa tête reposait sur le ventre de maman. Papa. Tu l'as protégé jusqu'au dernier moment, ne puis je m'empêcher de penser. Je me laissais tomber au sol, mes genoux reposant dans l'imposante flaques de sang. Je me mis à caresser les cheveux de ma mère en m'excusant, en lui demandant pardon. Des larmes inondaient sûrement mes joues. Je ne sentais plus mon corps, je n'entendais plus les voix autour de moi. Ma maman. Mon papa. Ce n'était pas possible.

- Mademoiselle, dit une voix près de moi alors que sa main était sur mon épaule

- OÙ SONT MON FRÈRE ET MA SŒUR ? M'exclamais je comme revenu à la raison.

L'homme inclina sa tête vers le bas alors que je m'obstinais à ne pas réaliser l'inévitable.

- IL NE FAUT PAS QU'ILS VOIENT ÇA, continuais je à hurler, IL NE FAUT PAS QU'ILS VOIENT ÇA, répétais je

L'homme tourna légèrement sa tête vers la droite et je me penchais aussitôt.

- NOOOOOOOOOOON ! Hurlais je

Ma petite sœur. Non, pas elle. Chris. Aide moi. Mais plus loin, je le vis, lui aussi. Il était placer devant ma sœur. Avait il essayer de la protéger? Mon dieu. Pourquoi suis je toujours en vie? Pitié, aidez moi.

- S'il vous plaît, quelqu'un, murmurais je, qui a fais ça? Continuais je

- Les Kings mademoiselle, me répondit l'homme à mes côtés

- Mes...

Je ne pus terminer ma phrase. J'étais comme vidée de toute énergie. Ma tête bascula vers le corps de ma mère. J'étais à bout de force. Ce que j'avais vu. Mon dieu. C'était un carnage, un cauchemar, une horreur. Tout devint alors noir. Plus aucuns sons ne vint à mes oreilles. Seul le nom des Kings semblait résonné dans ma tête. Inlassablement.

"Je ne vois pas pourquoi on ferait un travail de deuil. On ne se console pas de la mort de quelqu'un qu'on aime." Michel Houellebecq

NEW LIFE {EN RÉÉCRITURE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant