Chapitre 16 : Découverte

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PDV général

L'Eruptodon avait disparu. L'Eruptodon avait disparu ! Mala sentit la panique l'envahir quand elle vit le cratère de lave vide de tout dragon. Elle se mit à imaginer tous les pires scenarii possibles et imaginables. Les chasseurs s'en étaient-ils pris à lui comme l'avait fait Viggo autrefois ? Les avait-il abandonnés à leur sort ? S'était-il trouver une meilleure source de nourriture au point de déménager ?

Mais Mala sentit une immense vague de soulagement quand elle entendit son village crier, en contrebas :

-L'Eruptodon ! L'Eruptodon est revenu !

Elle se mit à courir pour rejoindre ses sujets qui acclamaient le retour du Grand Protecteur. Mais quelque chose clochait.

-Est-ce que c'est...un dragon entre ses griffes ? demanda Truck en s'approchant d'elle.

-Je me posais la même question, avoua Mala à son fidèle bras droit et ami.

L'Eruptodon atterrit doucement après avoir déposé son fardeau sur le sol. Mala s'approcha lentement, incertaine de la nature de ce que le dragon avait rapporté. Puis, cela la frappa. C'était un femelle Razolame qui était étendu là, évanouie, l'air complétement épuisée.

Sonnovent.

Il était arrivé quelque chose aux Gardiens de l'Archipel.

Mala réagit immédiatement.

-Appelez la guérisseuse ordonna-t-elle à toute vitesse. Et qu'on aille me chercher du parchemin et du charbon. Hyka ? appela-t-elle ensuite.

La petite fille s'avança, son dragon perché sur sa tête comme à son habitude.

-Hyka, j'ai une mission à confier à Brave, expliqua rapidement Mala.

Le petit dragon, en entendant cela, se redressa et bomba le torse, fier qu'on lui confie quelque chose.

-Brave, continua Mala à l'intention du dragon qui était maintenant sur son épaule. J'ai besoin que tu vole jusqu'à Beurk pour leur transmettre un message. Tu peux faire ça ?

Le dragon ronronna.

On apporta le parchemin et le charbon à Mala qui écrivit rapidement sa lettre avant de l'attacher à la patte du dragon.

-Ne traîne pas en route, conseilla-t-elle alors que Brave prenait son envol.

-Qu'est-ce qui se passe Maman ? demanda Hyka qui observait les villageois s'activer. Pourquoi Sonnovent est là ?

-Nos amis sont en danger Hyka, répondit Mala. Et on doit les aider au plus vite.

•••

PDV d'Astrid

Eret revint souvent. Il me montra l'endroit où étaient emprisonnés nos dragons et, Thor merci, tous allaient bien. Ils avaient maigri et semblaient tous fatigués mais aucun n'étaient malade ou sérieusement blessés.

A chaque fois, je devais lui offrir un peu plus d'hématomes, pour rendre mon mensonge plus vrai. Mais je n'aimais pas mentir à mes amis. Surtout à Harold. A chaque fois que je me disais cela, je me réconfortais en pensant que c'était pour son bien que je faisais ça. Pour le bien de tous.

Cela faisait trois jours que nous étions enfermés et je n'avais qu'une envie : tout raconter de la trahison d'Eret envers les chasseurs aux autres. Je savais qu'ils ne vendraient pas la mèche mais des chasseurs pourraient nous entendre en discuter et adieu notre unique chance de nous en sortir.

J'avais aussi bien observé l'Icebeast. Il n'avait pas l'air si méchant que ça. Eret m'avait assuré qu'il l'était bien plus quand Drago était dans les parages.

J'avais essayé de l'approcher. J'avais l'impression qu'il avait surtout peur. Comment un engin de cette taille pouvait avoir peur de moi, qui faisais la taille d'un moucheron à côté ?

L'état d'Harold empirait. Il avait beaucoup de mal à respirer.

-Aller Harold, s'il te plaît, bats-toi, murmurais-je, essayant de contrôler ma voix.

J'étais dévastée. Comment un être aussi pur et gentil pouvait mériter une mort comme celle-ci ? Et pourquoi devait-il mourir ? Pourquoi toujours lui ? Je donnerais tout pour être à sa place et le voir vivre.

Sa respiration était sifflante et très rapide. Trop rapide. Il n'arrivait à n'inspirer que peu d'air à la fois, l'obligeant à accélérer sa respiration et à dépenser ainsi encore plus d'énergie.

Il ne répondit pas, ne réagit pas. Je fronçais les sourcils. Il m'avait toujours répondu. Je me précipitais devant lui. Ses yeux étaient fermés. Je l'appelais, sans réponse. Il s'était évanoui. Nous n'avions plus de temps. Je sentis les larmes monter et les retenais avec rage. Non. Nous ne pouvions pas abandonner maintenant. Il fallait passer à l'action. Rapidement.

Varek s'approcha.

-Encore un jour et ce sera trop tard, dit-il tristement en observant Harold.

-S'il te plaît, ne dit pas ça Varek, implorais-je en collant mon front à celui du dragon devant moi. Il ne peut pas mourir, il n'a pas le droit.

Varek ne répondit pas.

•••

Je m'autorisais enfin à éclater en sanglots. Je ne pouvais plus endurer plus. Il fallait que j'évacue. Harold s'était évanoui deux heures auparavant. Je n'avais même pas tenté de faire semblant de protester quand Eret était arrivé. Je n'avais plus la force de mentir.

-Eret, il faut leur dire que tu es de notre côté, finis-je par articuler. Je n'y arrive plus.

Eret me regarda avec une expression désolée.

-Si on ne s'échappe pas bientôt, il mourra, continuais-je. Je ne peux pas le perdre tu le sais. Aucun de nous ne le peux. Qui sont les Gardiens de l'Archipel sans lui ?

Il ne dit rien pendant un instant avant de prendre la parole :

-Tu sais, ma petite-sœur adorait vos histoires, dit-il Eret. Vos exploits ont commencé à se faire connaître seulement quelques semaines avant son bannissement. Elle était trop jeune pour se rendre vraiment compte de ce qu'on lui racontait mais votre histoire la mettait toujours de bonne humeur.

-Je connais une petite comme ça aussi, fis-je en souriant faiblement.

-Elle disait même qu'un jour elle aurait un dragon qu'elle appellerait Harold, rit doucement Eret. Alors que notre village, s'il ne tuait plus de dragons, n'était pas forcément en bons termes avec eux.

Je fronçais soudain les sourcils. Cette histoire ne m'était pas inconnue.

-Comment s'appelait-t-elle ? demandais-je.

-Hyka, avoua Eret.

Je voyais la peine dans ses yeux. Il aimait vraiment sa petite sœur.

-Hyka..., soufflais-je en faisant enfin le lien. C'est impossible. Tu es sûre qu'elle est morte ?

-Tu vois une autre solution ?

-Elle aurait pu être recueilli par une tribu, appelée, au hasard, les Défenseurs des Ailes, adoptée par la reine. Peut-être ? Tu saurais la reconnaître ?

Je ne voulais pas trop m'emporter. Si je me trompais, cela allait détruire encore plus Eret.

-Sans aucun doute, affirma-t-il. Je n'oublierais jamais son visage.

Cette découverte m'emplit d'une nouvelle motivation. J'avais une autre bonne raison de nous sortir de là.

-Allons dresser une bonne fois pour toute cet Icebeast et partons d'ici, assénais-je d'une voix plus assurée.

Eret sourit devant ma nouvelle détermination.

Je serai là pour toi (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant