Billie

Chapitre 3 : Billie

Mon réveil sonne et je me lève lentement, je commence à me préparer lorsque j'entends des rires graves de l'autre côté de la cloison. Ah non, ils vont pas commencer dès le matin ! Déjà hier soir j'avais envie de les étrangler...

Je prends ma trousse de toilette et me dirige dans la salle de bain commune, je me lave le visage et me brosse les cheveux, puis j'applique un peu de mascara et je retourne dans ma chambre. J'enfile mes chaussures, attrape mon sac à la volé et claque la porte.

Avant de me rendre devant ma salle, je passe à la cafétéria pour m'acheter un beignet à la fraise et le mange dans les couloirs. Il y a beaucoup plus de monde qu'hier et ça me perturbe, je baisse la tête, me faufile entre les récentes "meilleures amies" et atteint enfin ma salle. Je m'assois à même sol et termine mon beignet, je me frotte les mains pour retirer le sucre qui s'y est déposé et je me relève car les gens entrent.

Dans mon cour, je remarque un garçon qui m'est familier, je le détaille et une fille à côté de moi se penche vers mon oreille et me chuchote :

-Tom Fringe, il est beau hein ? Me demande-t-elle en haussant un sourcil.

Je hausse les épaules et lui fais signe de continuer son monologue, elle s'exécute :

-Bref, à ce qu'il parait il a une chambre avec ses potes sur le campus, oui parce-qu'ils sont toute une bande, dit-elle avec lassitude.

Je fronce les sourcils et elle me dit :

-J'ai entendue dire qu'ils étaient tous les quatre dans la même chambre ! Franchement je plains les chambres d'à côté, mais ça doit être tellement bien de vivre à côté d'eux, tu les vois tous les jours...

J'arrête de l'écouter et réalise que se sont les garçons bruyants, si j'ai échappée à la folle hystérique, j'ai pas échappée aux autres... À croire que c'est pas Noël tous les jours...

Je sors de la salle et arrive à atteindre la cafétéria en jouant des coudes, je m'assois dans un coin mange lentement, le regard rivé sur mon livre ouvert juste à côté de mon repas. Au moment où je relève la tête, j'aperçois la fille de ce matin qui me fait un grand signe, puis aussitôt elle s'avance rapidement vers moi, elle s'assoit de l'autre côté de la table et commence à parler. Je ne l'écoute toujours pas et continue ma lecture, au bout d'un moment elle s'arrête et me dit :

-Tu m'écoutes ?

-Non désolée, mais en même temps je ne te connais pas, je ne connais même pas ton prénom, tu m'as adressée la parole une seule fois.

-Toi aussi tu m'as parlée ce matin ! S'offusque-t-elle.

-Ah bon ? J'étais pas au courant. Je croyais ne pas avoir parlée, juste fais des gestes. Du genre ; bouger mes mains, mes sourcils ou encore hocher la tête.

Elle écarquille les yeux et bafouille :

-Mais-

-C'est un plaisir, dis-je avec ironie.

Je me lève, ferme mon livre brusquement et vais dehors, je n'ai plus que 2h de cours pour mon plus grand bonheur. Je sais que j'ai été froide toute à l'heure mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est comme si tout ça pouvait recommencer, encore, comme une boucle infinie...

Je m'assois en tailleur sous un gigantesque saule pleureur et active l'alarme de mon téléphone à 1h plus tard avant de reprendre ma lecture. Je n'entends plus rien, ne fais plus attention à rien, juste les lettres noires sur des pages blanches que je déchiffre inlassablement, j'ai lue ce livre tellement de fois que je connais des passages par cœur.

Tout à coup un son strident retentit et je sursaute, je saisis maladroitement mon téléphone et éteint l'alarme, puis je me relève et me rends à mon prochain cours.

Les deux heures passent tellement lentement que je m'assoupis sur ma table, mais cette trêve ne dure pas éternellement car je me réveille brusquement en tremblant, des gouttes de sueurs perlent sur mon front et je suis contrainte de rassembler vivement mes affaires et de sortir de l'amphithéâtre le plus discrètement possible, sous les regards interrogateurs de plusieurs personnes.

Au moment où je me retourne pour fermer la porte, mon regard croise celui de Tom, ses lèvres se mettent à bouger légèrement et je peux lire un faible "ça va" sur celles-ci. Je me contente de hocher la tête et de littéralement courir dans ma chambre. Lorsque j'arrive dans le couloir j'entends de la musique, je m'avance vers ma porte et découvre que la musique provient des voisins. Génial...

Je déverrouille la porte et retire mes chaussures avant de m'attacher les cheveux, je me jette sur le vieux canapé et serre son oreiller contre ma poitrine. Les larmes menacent de couler mais je ferme mes paupières tellement fort... J'ai jurée sur sa tombe que je ne pleurerai plus.

La musique retentit de plus en plus fort, ma patience s'envole lorsque je regarde l'heure : 16h23. Je me lève et toque à la porte d'à côté, un mec blond, baraqué et plutôt grand m'ouvre la porte, il me regarde, sourit gentillement et me demande :

-Salut, moi c'est Rudy ! Qu'est-ce qui t'emmène ici ?

-C'est possible de descendre le volume s'il vous plaît ?

Alors que Rudy allez me répondre, une grosse voix se fit entendre :

-Et pourquoi on devrai baisser le son ? Si t'es pas contente, tu changes de chambre.

-Oh Yann c'est bon, c'est vrai qu'on y a été un peu fort quand même ! Dit fortement Rudy.

Puis il me chuchote :

-T'en fais pas, je vais baisser le son. Désolé du dérangement et du ronchon qui t'as répondue, il est gentil au fond.

Je me contente de murmurer un petit "merci", Rudy ferme la porte et je me retourne pour revenir dans ma chambre quand j'aperçois le fameux Tom au bout du couloir, il m'aperçois et me sourit.

J'allais ouvrir ma porte lorsqu'il me dit :

-Tu avais pas l'air bien tout à l'heure, ça va ?

-Oui, oui, merci, dis-je précipitamment.

J'ouvre la porte et la verrouille de l'intérieur, puis j'enfile un vieux jogging avec un tee-shirt beaucoup trop grand. Je prends son oreiller et vais m'installer dans mon lit pour regarder un film.
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Hey !

Parce-que je suis curieuse ... :

À votre avis, à qui est l'oreiller ?

Qui est mort ?

Que voulait-elle dire dans " que tout ça recommence " ?