Chapitre 5 - « Coucou »

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Kayla
Je suis dans ma chambre. Il est tard, le Soleil s'est couché depuis longtemps. La porte s'ouvre.

- Oh, salut Richard.
- Salut. Il est tard, tu vas bientôt dormir?
- Mais, où est ma meilleure amie?
- Elle est venue tout à l'heure, mais elle n'a pas voulu aller plus loin que le hall. Elle est partie en marmonnant qu'elle « n'aurait jamais la chance de vivre dans une maison pareille et que tu n'aurais pas dû lui mentir. »
- Lui mentir?
- Elle pense que c'est impossible que tu aies été enlevée et que tu aies fini ici.

Comment elle a pu me faire ça? Bon, tant pis. Elle ne peut être qu'une mauvaise amie si elle a osé remettre ma parole en question simplement en voyant l'intérieur de la maison.

- Ok, bonne nuit.
- Bonne nuit.

Avant qu'il quitte la pièce, je me redresse.

- Richard?
- Oui?
- Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, toi et Marguerite.

Il sourit.

- Ça sert à ça, un père.
- Et une mère!

Richard rougit.

Ben ça alors! Marguerite aime le boss, et c'est réciproque! Qui sait ce qui se passe entre ces deux-là?

- Oui. À demain, Kayla. Je vais me coucher moi aussi.

Richard quitte ma chambre. Je ferme les yeux et j'essaie de dormir. Quelques minutes s'écoulent et j'entends un bruit venant de ma salle de bain. Je me lève et j'ouvre la porte qui sépare ma chambre de la salle d'où venait le bruit.

- Tiens, tiens... coucou petite.
- Nicolas?!

Je me mets à hurler. Il court vers moi, mais je me sauve. Après quelques secondes à peine, il me rattrape et pose sa main sur ma bouche.

- Arrête de crier.

Je continue à hurler, espérant que Marguerite et Richard viendront me sauver. Nicolas m'attrape par les cheveux et me fait valser contre le mur. Je tombe par terre tellement le choc est fort.

- Alors, tu vas la fermer maintenant?

Je ne réponds pas, trop occupée à reprendre mon souffle. Je regarde Nicolas, qui commence à enlever sa ceinture.

J'essaie de me sauver de la pièce pour demander de l'aide, mais Nicolas me voit partir. Il me prend par la taille et me dépose rudement sur le lit.

- Mais, arrête!

Je me remets à crier. Il faut que quelqu'un me porte secours!

Nicolas n'en a plus rien à faire. Il prend sa ceinture et la plie en deux. Je comprends alors ce qu'il a l'intention de me faire. Mes yeux se remplissent de larmes.

- Nicolas... s'il te plaît, non!

Trop tard. Nicolas m'empoigne par l'épaule et me force à me coucher sur le ventre. Il relève mon haut de pyjama et fouette mon dos nu avec sa ceinture. Je pleure, je crie, mais rien à faire. Nicolas veut me faire mal, il ne s'arrêtera pas avant d'être satisfait.

- Alors, gamine? Ça fait mal?
- Oui...
- Tant mieux.

Il s'arrête un instant, puis me fouette une dernière fois, très fort. Il lance sa ceinture plus loin, puis il s'assoit sur le lit à côté de moi. Je voudrais m'éloigner, mais j'ai trop mal. Je ne peux pas bouger.

- Sale con.
- Tu as raison, je suis un con.

Il sort quelque chose de ses poches. C'est un petit tube d'alcool à friction. Il s'en met sur les mains et les dépose sur mon dos. Je crie, mais il n'arrête pas. Lorsqu'il se lève, ses mains sont pleines de sang. J'en déduis que mon dos saigne. Nicolas m'entoure la gorge de ses mains et essaie de m'étrangler, mais il s'effondre par terre. Lorsque je lève la tête, je vois Marguerite. Elle a un fusil dans les mains.

Elle vient de tuer Nicolas avec un fusil silencieux... mais putain, qu'est-ce qu'il se passe?

- Marguerite... il est entré par la fenêtre de la salle de bain et il m'a fouettée avec une ceinture!
- Pauvre petite. Attends.

Marguerite entre dans ma salle de bain et en ressort avec une serviette mouillée. Elle mouille délicatement mon dos ensanglanté et cela me fait un bien fou. Elle reste avec moi jusqu'à ce que je sois capable de bouger.

- On doit aller voir Richard. Il y a un cadavre dans ta chambre et tu es blessée.
- Et s'il ne veut plus de moi?
- Tes blessures ne t'empêchent pas d'être mannequin.

Nous cognons à la porte de Richard.

- Hmnh, qu'est-ce qu'il y a?
- Il y a eu un incident.
- Hein?
- La petite est blessée.

Il ouvre la porte.

- Quoi?

Je me retourne et Marguerite lève mon chandail pour qu'il puisse voir mon dos.

- Oh. Pauvre enfant.
- Il y a autre chose.
- Quoi?
- J'ai tué un homme. Il est dans sa chambre.
- Merde. C'était de la légitime défense, certes, mais nous sommes trop encrés dans l'illégalité pour pouvoir nous risquer à aller voir la police.
- Alors on fait quoi?
- Je vais recouvrir le cadavre et tu iras le porter chez ses accolytes. Explique-leur ce qui s'est passé.
- Bien.

Je reste là à les écouter. Richard se tourne vers moi.

- Après s'être occupés du mort, on appelera mon médecin pour qu'il vienne t'examiner.
- Ok.
- En attendant, tu peux te reposer dans le salon.
- D'accord.

Richard

J'essaie de paraître calme, mais je ne maîtrise aucunement la situation. Je suis aussi nerveux que Marguerite et la condition de Kayla ne m'enchante pas. Elle doit tellement souffrir!

J'emballe le cadavre dans un sac et je l'embarque dans la voiture de Marguerite. Elle démarre et je la vois quitter tranquillement notre domaine. Ensuite, je nettoie la chambre de Kayla et je jette la ceinture de ce voyou.

Quand j'arrive dans le salon, Kayla me regarde d'un air sérieux.

- Richard, tu vas te débarrasser de moi?
- À cause de ton dos? Non, bien sûr que non! Ce n'est même pas envisageable.

Voyant qu'elle est rassurée, je m'assoie à côté d'elle et je la serre dans mes bras. Elle grimace de douleur, donc je la lâche rapidement. Elle se couche sur moi et je lui caresse les cheveux.

- Je t'aime, papa.

Surpris mais flatté, je souris.

- Je t'aime aussi, Kayla.

Kayla: Prise (Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant