Kayla: Prise (Tome I)

Chapitre 11 - Babygirl

Marguerite
Je me réveille habillée d'une robe de nuit dans le lit de Richard. Il m'a déplacée. Il m'a habillée. Je m'assois sur le lit, et j'ai mal partout. Mon ventre et mon dos, surtout, sont recouverts de bleus du diamètre d'une pêche.

- Bien dormi?

Je sursaute. Richard est assis à côté de moi, sur une chaise.

- Oui.
- Je crois t'avoir assez punie hier. Tu ne te sauveras plus?
- N...Non.
- Bien.
- Comment nous as-tu retrouvées?
- Chacune de nos voitures est équipée d'un GPS. Je peux te retrouver en un claquement de doigts, peu importe où tu es.

Je me lève, et je retiens une plainte de douleur.

- Je peux partir, maintenant?
- Oui. Si tu croises Kayla, tu veux bien me l'envoyer?

Je hoche la tête.

- Merci.

Kayla
Je dévore une crêpe à pleines dents en pensant à notre fuite. Si je n'avais pas demandé à Marguerite de s'arrêter dans ce restaurant, Richard ne nous aurait pas attrapées. Toute cette histoire est ma faute.

- Kayla?
- Marguerite! Je voulais te parler. Où étais-tu?

Je n'ai qu'à la regarder pour avoir ma réponse.

- Qu'est-ce qui s'est passé?
- Il m'a... torturée. Je pense qu'à ce stade je peux appeler ça de la torture.
- Mais comment il a pu te blesser à ce point?
- Avec des gants de boxe. Il m'a attachée par les cheveux à un crochet et il m'a frappée.
- Je suis tellement désolée...
- Mais non, tu n'as pas à t'excuser.
- Mais oui! Si je ne t'avais pas demandé de t'arrêter dans ce restaurant, il ne nous aurait pas rattrapées et nous aurions eu une chance d'arriver à lui échapper.
- Si je ne t'avais pas demandé de fuir, rien de tout cela ne serait arrivé. Tu n'as rien à te reprocher, Kayla.

Elle me prend dans ses bras et me caresse les cheveux tandis que mes larmes mouillent son chandail.

- Je peux t'appeler maman?

Marguerite sourit.

- J'adorerais que tu m'appelles maman.

Richard arrive dans la cuisine.

- Marguerite, je t'avais demandé de me l'envoyer si tu la croisais.
- Désolée, je...

Il s'apprête à gifler Marguerite, mais je l'arrête.

- J'avais besoin d'un câlin. Elle n'y est pour rien.

Au lieu de s'abattre sur moi comme elle allait le faire sur Marguerite, la main de Richard sert mon poignet et me tire.

- Bon. Viens avec moi.

Je jette un dernier regard vers Marguerite, qui semble inquiète. Je souris pour la rassurer, mais je sais que mon sourire n'est pas convaincant car je suis moi-même effrayée. Richard me lâche après m'avoir trainé d'un bout à l'autre de la maison. Nous arrivons dans une grande bibliothèque.

- Nous y sommes.
- Où ça?
- Là où tu subiras les conséquences de tes actes.

L'effroi me fige là. Je ne bouge plus.

- Viens.

Ne voyant pas de réaction de ma part, il me tire par les cheveux jusqu'à un large bureau au fond de la bibliothèque.