Kayla: Prise (Tome I)

Chapitre 12 - Comme une chienne

Kayla
Je ne dis pas un mot. Richard et moi sommes dans sa voiture, et je ne connais rien de notre destination. Lorsque nous arrivons devant un bar, seul Richard parle.

- Kayla, donne-moi la laisse.

Tiens tiens, je ne suis plus Babygirl...

Je la lui tends, et il l'attache autour de mon cou. L'humiliation est totale.

- Tu ne devras parler à personne. Ici, les danseuses obéissent mais ne parlent pas.
- ...
- Apparement tu as compris.

Il me tire comme si j'étais un animal jusqu'à ce que l'on soit à l'intérieur de l'établissement. Rapidement, un homme pose les yeux sur moi et s'adresse à Richard.

- Bienvenue au Chico!
- Salut, Gustave.
- Oh, Richard! Elle est jolie, ta petite nouvelle! Tu veux l'inscrire au numéro d'aujourd'hui?
- Oui.
- Tu montes avec elle ou on la confie à un de nos gars?
- Je vais y aller.
- Super. Attends en file là-bas avec...
- Elle s'appelle Kayla.
- Ok, donc accompagne Kayla dans la queue.

Il me tire - encore une fois - jusqu'à la file d'attente. Je comprends alors où nous sommes.  Des jeunes filles dancent autour d'un poteau à tour de rôle, et elles se font fouetter avec un petit fouet de dominatrix lorsque les hommes qui les accompagnent ne sont pas satisfaits. Il y a un public enflammé qui applaudit et hurle après chaque numéro.

- Danse avec le plus de sensualité possible et tout ira bien.

Je déteste cet homme, je déteste cet endroit.

« Les prochains candidats sont Kayla et son maître Richard! »

Son maître?

Richard m'entraîne sur la scène. Une musique lente commence, et je me déhanche autour du poteau. Je prends une petite pause car je suis fatiguée, mais Richard me fouette. Je continue aussitôt à danser.

- Allez, frotte-toi sur le poteau.

J'obéis, mais Richard me fouette à nouveau.

- Plus vite, plus fort!

Je continue à faire ce qu'il me demande, et cette fois il est satisfait. Je ne me fais pas fouetter.

« Richard et Kayla peuvent maintenant descendre de la scène. »

Je suis contente d'entendre ce message. Nous nous apprêtons à quitter l'estrade, quand le public se met à hurler en coeur.

« Un rappel, un rappel! »

- Apparemment ils nous aiment...

« Un choix s'offre à vous. Vous êtes libres de répondre à la demande d'un rappel ou de quitter la scène. »

- Nous allons rester.

Je le déteste.

Je retourne faire un numéro autour du poteau. Je me montre excessivement sensuelle pour impressionner la foule, puisque je n'ai pas le choix de le faire de toute façon, et on m'acclame comme on ne m'a jamais acclamée. Lorsque je termine ce deuxième numéro, je descends de la scène avec Richard et le public nous applaudit chaleureusement.

Richard m'emmène dehors et détache la laisse qui commençait à faire rougir mon cou parce qu'elle était trop serrée.

- Merci.
- Qu'est-ce qui t'as poussée à te donner à fond comme tu l'as fait?
- D'un côté, je n'avais pas le choix d'y retourner. Mais, en même temps, la foule semblait tellement... endiablée! Ils m'ont tous acclamée et je ne voulais pas les décevoir.
- Je vois.