5 - "T'es à moi bordel Lya, tu m'as bien compris?"

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Le samedi après-midi comme prévu, nous nous étions rendus à Santa Barbara, dans la villa de Kyle pour un barbecue. J'avais habillé Manelle d'une robe rouge et d'un chapeau. Zayn avait quant à lui opté pour une chemise à fleurs et d'un jean. Il avait prit mon sac et avait sorti ses cigarettes.

Nous avions salués tout le petit monde, Félicity m'avait sauté dessus, c'était une pile qui ressemblait de façon troublante à Kyle, les mêmes yeux, le même blond, les mêmes mimiques. La petite fille m'avait serré contre elle, elle riait aux éclats quand je l'avais chatouillé. Je me demandais souvent comment ma filleule pouvait être aussi pétillante et équilibrée avec deux parents aussi excentriques, Alison était aussi une accro aux stupéfiants. Pourtant j'avais le sentiment que Fizzy (Kyle l'avait surnommé comme cela), était heureuse et en sécurité avec son père. Je n'avais jamais vu Alison être affectueuse ou gentille avec sa fille, a contrario Kyle pouvait être un tyran pour l'album ou les concerts mais était un père poule avec sa fille. Il avait changé de façon significative avec la paternité.

J'avais posé Fizzy et m'étais approché de  Zayn, ce dernier avait Manelle dans les bras. C'était injuste que Manelle soit aussi fusionnelle avec son père, en plus d'être presque sa moitié, elle lui ressemblait tellement.

Kyle nous avait vite rejoint et avait pris Manelle dans ses bras. Ma fille avait serré son « oncle » dans ses bras. Elle s'écriait :

- Tonton Ky'. Elle avait mit ses mains sur son visage. Mon meilleur ami embrassait ses petites mains. Zayn lui avait déguerpit en voyant notre bébé s'enthousiasmé pour Kyle.

- Oui ma petite fleur ?

- Câlin.

Il avait juste sourit et s'était assise avec elle dans l'herbe. Fizzy avait vite rappliqué pour jouer avec son père et son amie.

Une fois dans la cuisine, je m'étais alors afféré à découper les baguettes et prédécouper les sandwichs. Je souriais en voyant Kyle courir avec les filles dans le jardin. Ce qui m'inquiétait à ce moment c'était le fait que Zayn ne soit pas dans mon champ de vision. Je posais alors mon couteau à pain et partais à la recherche de mon mari dans la vaste villa. Au bout d'un petit quart d'heure, je le trouvais dans le salon secondaire en train de parler et de rire avec Jenny. Je n'y avais vu aucun inconvénient jusqu'à ce qu'elle mette une main sur le haut de la cuisse de mon mari. Elle était aveugle ou je me trompe ? Jenny ne voyait donc pas qu'à son annulaire gauche il y a un anneau ? J'avais serré les poings. La jalousie allait prendre possession de mon corps. Je ne pouvais pas laisser une fille se mettre entre lui et moi, j'avais trop souffert lorsque je n'étais pas la seule dans sa tête, malgré le fait qu'il ait finit par m'épouser, j'étais tout de même jalouse. Zayn était un homme adulé par les femmes, envié par les hommes mais aussi d'un charisme et d'un charme magnétique. Lui et moi on s'était connu à un concert de mon ancien groupe certes, cependant, au début j'étais « un divertissement », on se voyait, on couchait, on s'envoyait des SMS mais rien de concret. Un soir de février 2014, j'avais avoué mes sentiments à cet homme qui m'avait troublé. Il avait sourit et m'avait embrassé en plein milieu d'un film. Dans mon souvenir, il m'avait dit un « je t'aime » avec des ébats, juste après une dispute carabinée. A mon grand soulagement, Zayn avait repoussé gentiment sa main, je l'avais entendu prendre la parole.

- Jenny je suis mariée ! Avait-il articulé.

- Je sais Zee. Répondit-elle en se mordant la lèvre.

- Et je suis heureux en ménage. Alors s'il te plaît, ne recommence pas, t'es la seule dans ce foutu groupe que j'apprécie un peu.

- On peut s'apprécier autrement mon beau, tu sais je suis pleine de saveurs.

- J' ai déjà une femme que j'aime qui me comble alors garde tes avances, j'en ai fini avec ces enfantillages, puis entre nous le genre rockeuse des années 90' ne me plaît pas du tout. Je préfère les brunes pulpeuses. Alors garde ta salive ma pauvre fille.

Il était devenu virulent en cette dernière phrase, il s'était levé et était partie dehors pour fumer, tout en bousculant Jenny comme pour illustrer sa réplique cinglante. Je m'étais retenu de rire et était sortie l'aire de rien. Mon mari fumait assit sur le muret au bout de l'allée du garage je l'avais vite rejoint prise d'une envie folle de l'embrasser. Le fait qu'il ait repoussé Jenny m'avait émoustillée, il était encore plus excitant lorsqu'il repoussait une fille juste pour moi, malgré le fait qu'on soit en quasi perpétuel conflit, il m'aimait toujours. Je m'étais posté devant lui en me mordant la lèvre sachant qu'il serait réceptif à ce genre de détail. Ma main sur sa joue, je m'étais empressé de l'embrasser. Mon époux avait vite compris où je voulais en venir. Nous avions trouvé une pièce avec un plan de travail collé au mur, il m'avait porté sur ce dernier. Nos vêtements avaient vite rejoint le plancher. Lorsqu'il m'avait plaqué contre le mur derrière moi, j'avais senti l'excitation monter en moi. Je commençais à oublier que Zayn était un si bon amant. Avant que je ne puisse atteindre l'apothéose, il m'avait murmuré dans l'oreille dans un dernier coup de rein.

- T'es à moi bordel Lya, tu m'as bien compris ?

Sa voix rauque m'avait donné des frissons, il savait parfaitement que j'aimais autant faire l'amour que « baiser » et pour le coup nous avions baisés. J'étais chancelante et dans un autre monde lorsqu'il avait à son tour touché l'apothéose.

Lorsque nous avions daigné nous rhabiller, il m'avait fixé d'un air sérieux.

- Lya je ne rigole pas, t'es à moi, pas de Kyle pas de je ne sais qui. Je suis le seul à pouvoir faire ça. Manelle c'est ma fille, Toi tu es ma femme et personne ne prendra ma place même si je suis dans un centre de désintoxication.

- Personne Sunshine...Tu angoisse pour rien.

- Peut être mais pour le moment Kyle a ma fille et je ne veux pas que ça se reproduise.

- Je...d'accord.

J'étais surprise par son ton aussi dur et sec. Son regard lui était si impressionnant que j'en avais perdu les mots et le fil de mes pensées. Il se sentait menacé par Kyle comme moi je m'étais sentie menacée par Jenny plus tôt dans l'après- midi, j'allais donc obtempérer dans un souci de sauvegarde du couple et de respect l'un envers l'autre. On s'aimait c'était évident.


White mayhemWhere stories live. Discover now