7- "Lya...c'est terrible..."

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La première semaine nous ne pouvions pas avoir de contact avec Zayn, pas de téléphone, pas de visite, même pas de lettres. Il était coupé du monde et ça devait être horrible bien plus pour lui que pour moi. Aujourd'hui nous étions lundi et nous pouvions enfin lui rendre visite. La directrice m'avait appelé pour me spécifier que Zayn n'était pas assez stable physiquement pour que Manelle puisse venir. J'avais donc envoyé un sms à Liam pour qu'il puisse garder ma petite fille le temps d'un après midi/


De Liam :

Hey Daloula ! Oui bien sûr, dépose la moi et j'irai avec elle et Bear au parc. Tu fileras les clopes que je devais à Zayn, il en aura besoin.

Courage ma belle, vous avez pris la bonne décision.   Xx

A Liam :

Je te la dépose vers 13h30, je la récupérerai vers 17 ou 18h, je dois voir les médecins de Zayn et la paperasse, enfin tu vois. Tu me sauve ! Merci !

J'espère.  Xx

Lorsque j'avais mis Manelle dans la voiture elle avait sourit s'était exclamée :

- Voir papa !

Pas aujourd'hui mon bébé. Papa il est avec un docteur parce qu'il a un gros bobo et pour l'instant les petites filles ne peuvent pas venir dans l'hôpital. Bientôt quand t'auras fini tes assiettes et fais des gros dodos, tu pourras aller voir papa.

- Promis ? Avait-elle dit en chouinant.

- Promis mon cœur.

Elle avait alors soufflé et avait serré le doudou que Zayn luit avait customisé. Depuis le départ de son père, elle ne le quittait pas comme si elle comprenait qu'il serait absent un long moment.

Quoi qu'on en pense, Manelle était très perspicace pour son âge. Le côté positif, c'est qu'elle voyait des choses dont elle n'avait pas conscience, des choses qu'elle ne pouvait pas identifier ou analyser. La notion de bien et de mal ne s'appliquait donc pas. La peur que m'avait confié mon mari sur la route lors de son arrivée au centre, était celle de blesser Manelle, qu'elle lui en veuille à mort plus tard lorsqu'elle pourra mettre des mots ces évènements. Connaissant Zayn, il devait prier pour ne pas qu'elle s'en souvienne.

Une fois garé sur le parking, j'avais inspiré à fond, je sentais déjà les larmes me monter. Sur la route, j'avais imaginé Zayn dans un état pitoyable, un état de manque horrible, me suppliant de le sortir de là. Je l'aimais trop pour ne pas l'écouter mais je me raisonnais, ne pas anticiper ce qui hypothétiquement pouvait se passer ou non. Je relevais alors la tête et observais le bâtiment qui ressemble à un hôpital américain classique mais qui était cependant entouré de grilles mais aussi de tours avec des gardes.

Une fois à l'accueil, on m'avait demandé ma carte d'identité et de signer le registre des visites. En marchant vers une sorte de salle blanche, aseptisé avec une table et des chaises, je voyais mon mari de dos. Il avait un gilet de survêtement, il n'était pas coiffé, ce qui était très rare pour Zayn. Je m'étais presque rué sur lui, l'encerclant de mes bras par derrière. Il avait eu ce geste que je n'oublierai jamais : coller sa tête à mon cou en sanglotant.

- Mon amour. Avait-il soufflé entre deux sanglots. Il m'appelé par ce surnom que très rarement, cela signifiait beaucoup pour lui.

- Je suis là Sunshine.

J'avais caressé ses cheveux bruns. Je décollais sa tête de moi et avait fait le tour pour être en face de mon mari. Son visage était pâle, ses yeux était d'un marron foncé terne, sans éclats, je le trouvais amaigrit. Instinctivement, j'avais mis la main sur sa joue, sa main avait rejoint la mienne. Sa bouche charnue s'était fendue en un petit sourire.

- Lya c'est...terrible...Il m'avait tiré le bras pour que je puisse m'asseoir sur lui.

- Bébé je sais, j'y pense mais c'est un mal pour un bien. Je suis là, ce soir tu pourras me téléphoner et parler à Manelle et t'auras tout le soutien dont tu as besoin.

- Je ne vais pas réussir, je suis seul dans ma chambre et je cogite beaucoup trop, en une semaine j'ai fait vingt crises d'angoisse.

- Je t'ai ramené des livres bébé, je t'ai ramené des photos de Manelle et aussi du linge propre.

J'avais désigné mon sac qui jonchait le sol tout en lui énumérant les choses que je lui avais apportées.

- Merci...Comment va mon bébé ? Qui la garde ?

- Manelle va bien mais tu lui manque énormément, elle a pris le doudou que t'as décoré, elle le balade partout en t'attendant. Je l'ai déposé chez Liam et je t'ai ramené le paquet de clopes qu'il te devait.

- C'est un amour ma princesse, je téléphonerai ce soir, sa petite voix me manque, tu lui as inventé quoi pour mon absence ?

- J'ai dit que t'avais un gros bobo et qu'un docteur s'occupait de toi et que pour le moment comme elle ne mangeait pas ses assiettes entièrement pour bien grandir, elle ne pouvait pas venir avec moi mais que bientôt elle pourrait.

- Elle y a cru sans hésiter ?

- Oui, enfin j'espère.

Il avait haussé les épaules et m'avait serré contre lui puis m'avait embrassé. Je voyais son visage se mouvoir, remarquant sans doute que je portais sa chemise. Je m'étais retrouvé à califourchon sur mon mari l'embrassant, son contact m'avait manqué, j'en étais sûre et les millions de frissons qui parcouraient mon échine me le confirmaient. Ce que j'aimais dans notre relation c'est que tout était naturel, que même dans des moments problématiques, il trouvait un moyen de me faire sentir qu'il était amoureux de moi, que je lui avais manqué.

- Le seul avantage de cette cure, c'est que l'inspiration est là et que je ne suis pas parasité par quoi que soit, je prends du recul sur ma vie entre deux crampes d'estomac. Avait-il expliqué tout en déboutonnant mon haut.

- C'est super ça cœur ...Pas ici bébé...

- Je sais, je suis désolé, je me suis emporté.

- C'est rien.


White mayhemWhere stories live. Discover now