6 - "Tu en veux à son argent ou quoi ?"

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Après l'épisode du barbecue, Zayn avait accepté de visiter Rosewood. La seule condition était : ma présence et celle de Denys. Nous avions déposé Manelle chez Denys avec sa femme et nous avions pris la route pour le centre de désintoxication. Une fois là bas, nous avions été accueillis par une femme, la directrice du centre je crois et Zayn avait alors pris ma main et l'avait serré fort. Il avait écouté très attentivement la directrice mais je lisais sur son visage qu'il était angoissé. J'avais alors pris la parole :

- S'il vient ici, on pourra lui rendre visite ? avais- je interrogé la femme bedonnante.

- Oui bien sûr, j'ai cru comprendre que vous aviez une petite fille Monsieur Malik ?

Zayn avait juste hoché la tête.

- Nous avons un espace pour famille, le centre paraît moins vide et stérile dans cette pièce. Ce pendant, Madame Malik ne pourra pas voir son mari avant une semaine, la première semaine de sevrage est la plus compliqué, je ne pense pas que vous aillez envie de voir votre mari dans un état comme celui du manque. Avait-elle ajouté.

- On a déjà essayé de le sevrer par nous même et même vivre avec quelqu'un ayant une addiction, c'est vivre avec le ramassage du vomi ou autres incommodités, quand le manque lui retourne les tripes, puis j'ai enfin nous avons un enfant de deux ans et demi donc les crises, les caprices, les colères et les défections je connais. Avais-je froidement énuméré.

- Oh, je ne savais pas que vous aviez déjà essayé de le sevrer mais le règlement est clair, pas de visite la première semaine. Le programme dure trois mois, vous serez libre les 11 semaines suivantes de venir voir votre mari.

Il faut juste savoir si Zayn est prêt pour ce changement. J'avais regardé mon mari qui hochait la tête. Il me donnait l'impression de prendre conscience qu'il fallait qu'il sorte de cette impasse. J'espérais que cette tentative était la bonne et qu'après quelques temps, on aurait plus qu'à oublier ce mauvais moment et reprendre nos vies.

Jusqu'à ce fameux coup de téléphone.

Le mercredi de la première semaine de sevrage de Zayn, j'avais reçu un appel de ma belle-mère : Trisha Malik, elle était comme devenu hystérique. Au début, je pensais qu'il était arrivé quelque chose à Bradford mais je me trompais fortement .

- Lya ! Je peux savoir pourquoi Zayn est dans un centre pour junkie ?

- Bonjour à vous aussi Trisha.

- Je n'ai pas le temps pour les banalités. Pourquoi as-tu interné mon fils ?

- Je ne l'ai pas interné, il a été dans ce centre de son plein gré pour s'en sortir, vous savez du problème que vous ne voulez pas voir, vous savez la drogue qui nous gâche la vie, à Zayn, à Manelle et à moi.

- Je t'ai déjà dit que fumer un joint ou deux ne fait pas de lui un drogué ! Elle avait crié.

J'avais inspiré pour ne pas l'insulter ou être méchante ou encore hurler d'ouvrir les yeux sur son fils qui n'est pas la perfection incarné. Je comprenais qu'elle ne voulait pas s'avouer que Zayn avait un grave problème, qu'elle voyait ça comme un échec en tant que mère mais moi j'avais une famille à sauver et un bébé à élever et à protéger. Ce qu'elle ne voulait pas comprendre c'était que Zayn avait passé le stade du joint il y a bien longtemps et que vivre avec quelqu'un qui a un problème de drogue depuis un peu plus d'un an et demi c'était épuisant. Bien sûr, lui et moi c'était pour le meilleur et le pire mais je n'allais pas continuer de porter cette famille à bout de bras tout ça pour faire plaisir à ma belle mère.

- Il a passé ce stade depuis un bout de temps, alors ne croyez pas que c'est par plaisir que Zayn et moi avons pris la décision de le mettre dans un centre.

- Tu en veux à son argent ou quoi ? Tu veux quoi Lya ? Détruire mon fils ? T'enfuir avec Manelle ?

- C'est n'importe quoi. Je n'ai pas à me justifier, appelez le centre Rosewood dans l'état de Californie et vérifiez s'il est là bas pour des histoires de joints. Voyez par vous-même si je mens ou non. Sur ceux, bonne journée Madame Malik, j'ai une fille à élever.

Je lui avais raccroché au nez. Elle m'avait énervé avec ses suppositions, Zayn me manquait et ne pas le sentir contre moi dans notre lit était insupportable mais je prenais mon mal en patience et je me raisonnais en me disant que ça en valait la peine. Une petite séparation pour un bien après, c'était un petit sacrifice nécessaire à la sauvegarde de ma famille, j'étais alors prête à l'assumer.


White mayhemWhere stories live. Discover now