10 - "Même quand j'ai tort, j'ai raison!"

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La cinquième semaine était selon les spécialistes que Zayn voyait était la plus déterminante et on devait alors le mettre à l'épreuve. Mon mari savait qu'il devait faire un effort et se dresser fasse à ses démons. La cinquième semaine tombait à pique, nous étions cordialement invité à Londres pour le mariage de son cousin Jafaar, qui se mariait pour la seconde ou troisième fois, je n'ai pas tenu de comptes. Apparemment chez les cousins Malik, les multiples mariages étaient monnaie courante puisque  depuis plus de trois ans j'avais assisté à une vingtaine de mariages ou de cérémonies en tout genre. La seule bonne nouvelle c'est qu'il n'y aurait ni alcool ni drogue.

Que Dieu bénisse Jafaar Malik qui n'a pas ce genre de vice, lui ce serait un mari peu fidèle et un nymphomane. Enfin, d'après ma belle-mère avec qui je n'ai plus trop de contact à part quand je me fâche puisqu'elle pleure au téléphone quand elle a Zayn, ce qui lui brise le cœur. Elle qui ne daigne pas rendre visite à son fils. Elle pensait sûrement que c'était la fête quand moi j'allais le voir, le voir si fatiguait et abattu d'être seul avec lui-même. Je devais être honnête, elle commençait à me taper sur le système, comme si tout avait été si facile dans ma vie. Maintenant, je savais d'où Zayn tenait son côté dramatique, cette façon de suréagir. Trisha était une merveilleuse grand-mère, une bonne mère mais une belle-mère assez compliqué à cerner et à apprécier, je lui avais « volé » le seul fils qu'elle avait.

Le vendredi soir, j'étais venu chercher Zayn pour aller prendre notre avion, Manelle était déjà à l'aéroport avec Waliyah qui avait passé ses quinze jours de vacances scolaire avec nous pour voir son frère et sa nièce. Ce qui m'avait toujours frappé dans sa relation avec Zayn c'était la façon dont elle faisait comprendre que son comportement était nul. Elle avait un visage tellement expressif que le besoin de parler ne se faisait pas sentir et son frère comprenait tout de suite. Quand elle était en colère après lui et que mon mari pensait que je ne savais pas pourquoi, il lui parlait en urdu. C'était presque comique. Il croyait que je n'avais pas appris, mais  son père avait été un précepteur hors pair.  Je ne le parlais pas bien mais le comprenait  presque parfaitement.

Zayn m'attendait avec une valise dans le hall avec un médecin, celui-ci me tendit un paquet avec des médicaments et un numéro de téléphone londonien au cas où Zayn n'irait pas bien. J'avais hoché la tête et souris en guise de réponse. Je n'avais pas envie de penser à l'éventualité où mon brun devrait repartir dans ce centre plus longtemps que prévu et qu'il pourrait échouer.

- Lya, on y va ? M'avait demandé Zayn.

- Oui, Wali' et Manelle  nous attendent à LAX.

Il m'avait prit par les épaules et avait embrassé ma tempe. Une fois dans la voiture, mon mari avait prit le volant.  Je trouvais ça assez mignon, puis je connaissais assez Zayn pour savoir qu'il cherchait à se vider la tête et à ne pas penser.

Une fois à Londres une surprise nous attendait et je ne savais pas comment prendre ça. Dans notre maison, une fête pour le mariage de demain  se déroulait. L'instigatrice je vous la donne en mille : Trisha Malik. J'étais partagé entre l'envie de virer tout le monde et celle de lui faire un esclandre devant sa famille au grand complet. Je n'en fis rien, Zayn me tenait par le bras, stressé lui aussi. Il avait sourit de façon assez fausse et avait salué chaque membres de sa famille.

- Je peux savoir c'est quoi ce cirque ? Avait interrogé Waliyah.

Je vous jure que cette fille est géniale !

- Ma chérie, il faut fêter le mariage de Jafaar et Lola.

- A quel moment tu le fais chez Zee et Lya sans autorisation ? Maman je t'aime mais faut pas te croire chez mémé. T'as pas le temps de venir voir Zee mais t'as le temps de faire une fête chez lui.

Elle avait lâché la bombe.

Ma belle-mère avait ouvert la bouche puis avait déguerpit dans la cuisine. J'avais fait un clin d'œil à Waliyah pour la remercier et j'avais croisé le regard peiné de mon mari. Il avait alors prit Manelle pour aller défaire nos bagages. Je ne lui en voulais pas de « fuir », sa famille avait fait l'autruche si longtemps, que Zayn pensait les décevoir s'ils savaient où il était depuis un peu plus d'un mois. Personnellement, je me contrefichais de ce qu'ils pensaient tous, c'est lui qui a le plus aidait sa famille, il a payait beaucoup de choses  que sa famille n'était pas en mesure de s'offrir, il l'a fait avec bon cœur j'en étais persuadée mais il se rabaissait toujours.

Le malaise passait, Zayn était revenu doucher et changé avec une Manelle affamée. J'avais préparé une assiette avec du tajine pour mon mari et mon enfant. Restant en jogging, mon côté provocateur qui s'était exprimé, j'étais dans la salle à manger avec Lola la future-mariée qui m'avait hélé :

- Tu es Lya, la choriste et bassiste des Artifical Highs ? Elle souriait. Une belle brune aux yeux très verts et au sourire angélique. Elle était vêtue d'une tenue traditionnelle pakistanaise  et de henné, qui dans la signification devait être des arbres du paradis, une sorte de porte bonheur. Lola était magnifique.

- J'étais oui ? J'avais hoché la tête à l'affirmatif.

- Je ne savais pas que tu étais la femme de Zayn, Trisha t'appelle toujours Dalila.

- Oui c'est mon prénom  de naissance mais mon prénom d'usage c'est Lya.

- Oh ! Je voulais juste te dire que j'ai beaucoup apprécié  ton travail au sein du groupe.

- Oh, merci.

- Et sinon j'ai l'impression que c'est tendu entre Trisha et toi ?

- Tendu non mais compliqué plutôt, on se reproche des choses. Je ne voudrais pas gâcher ta fête de mariage alors ne t'en préoccupe pas.

- Je vois, j'espère que Rosa est plus cool.

- Rosa est une femme très gentille et je pense qu'elle t'aime bien sinon tu ne te marieras pas avec son fils.

- T'as raison !

- Toujours, comme dirai Zayn « même quand j'ai tord j'ai raison ».

Elle avait rit et avait posé sa main sur mon épaule.

- Je suis désolée pour le squat de ta maison, je croyais qu'elle t'avait prévenu.

- Ce n'est pas grave, je verrai ça avec elle plus tard. Un sourire narquois était né sur mes lèvres.

La future mariée s'était excusé et avait rejoint ses invités dans le salon.

Lorsque je revins dans le séjour, je vis Zayn  discuter avec Jawad et Jafaar, ses cousins, il fumait une cigarette pour calmer son manque. Manelle, elle, était dans le jardin avec mon beau père et Doniyah. La situation étant sous contrôle, je partis prendre une douche méritée.

White mayhemWhere stories live. Discover now