Chapitre 20 - Opération sauvetage

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David

Après des heures et des heures de dure labeur... j'ai enfin réussi à contacter Annabelle il y a 5 jours de cela, depuis, j'ai à nouveau senti sa présence à plusieurs reprises, mais il n'y a que cet après-midi où elle a enfin été seule et joignable.

Lucas s'est formé toute la semaine durant à devenir un combattant hors pair, il n'est pas sorcier, et nos sorts ne suffiront pas à le protéger, il doit donc être apte à se défendre par lui-même en cas de besoin. Cependant, il restera ici, au cabanon lors de la mission de ce soir.

Comme on a enfin pu avoir contact avec Annabelle, au moment où le lien s'est établi entre elle et moi cet après-midi, nous avons enfin pu lancer un sort de localisation qui s'est relevé plus ou moins fructueux. Elle se trouve à une dizaine de kilomètres de notre repère, perdue dans la forêt.

C'est ainsi, qu'avec un plan échafaudé il y a 15 jours déjà, nous sommes prêts à la retrouver. Je gère mieux ma magie et je sais désormais plus ou moins quels sont mes pouvoirs ainsi que leur amplitude. Certes je ne suis pas un pro, mais mon entraînement intensif a payé ses fruits. Ce nouveau monde n'est pas encore très attrayant vu les circonstances, mais désormais, je suis entouré, on m'a fourni des explications et cela fait toute la différence.

La journée avance bien trop lentement à mon goût, je veux retrouver Annabelle au plus vite et si je devais mourir, j'aurai au moins essayé. J'ai bien conscience que nous partons en guerre... mais je suis étrangement ok avec cela, je fais un déni total à l'idée de me faire tuer ou encore de devoir tuer. Ce détachement me fait quelque peu froid dans le dos, mais il me permet enfin de comprendre, comprendre toutes ces années d'études, plongé dans la noirceur de l'humanité sans même en appréhender la logique, la possibilité. Non, je ne suis pas psy pour rien, mais je ne connaissais pas encore ces sentiments, ils m'étaient étrangers et pour le moment, j'aurais bien voulu qu'ils le restent.

En parlant avec Annabelle, elle m'a montré l'étendue de sa souffrance, des calvaires qu'elle vit, mais aussi des visages qui sont présents, des visages qui me font mal, des personnes que je connais de près ou de loin... Je n'ai pas osé dire à Lucas que Natascha serait là... il aurait voulu la rejoindre, lui faire entendre raison, tout cela pour se faire tuer. Mais par-dessus tout, la douleur la plus vive pour moi, fût de voir celui que je considérais comme un ami, torturer la seule femme à qui j'ai pareillement ouvert la porte de ma maison, celle pour qui je me bat, celle qui me fascine tant...

Mes pensées divaguent toute la journée durant, sans que je ne puisse les contrôler, mais enfin, il est 18h00, nous sommes sur le départ. Les plus vieux, sauf Ava, restent au cabanon avec Lucas, nous, nous prenons les risques.

Au bout d'une dizaine de minutes de voiture, nous parvenons à l'orée d'une forêt dense et opaque, elle frôle la forêt du Carnage, mais elle est bien plus sombre, lugubre.

Cette fois, aucun retour en arrière n'est possible, tout ne dépend que de nous.

C'est sur cette pensée, que nous nous fourrons dans la gueule du loup.

Lucas

Enfin, nous avions des nouvelles d'Annabelle, celles de cet après-midi nous a libéré une porte, un passage vers son retour, je l'attends impatiemment. Cela m'enrage de ne pouvoir faire plus, mais je suis un simple putain d'humain, sans rien de particulier, hormis que je connais l'existence de la magie. Mes parents ont à peine remarqué mon absence, il a suffi de l'aide d'une petite potion magique et ils ne se souvenaient plus que je devais rentrer tous les soirs, ainsi, plus d'obligation ni de remontrances, j'ai pu pleinement aider... à ma façon au sauvetage de celle qui me rappelle tant ma meilleure amie, à tel point qu'elle a fini par devenir mon amie ou même plus, à son tour.

David est étonnant... et énervant. Il oublie quelque peu qu'il m'a en quelques sorte entrainé là-dedans. J'enrage de ne pouvoir faire plus, on est un soir de pleine lune et depuis petit, à cette période, je suis à cran, j'ai envie de tout démolit. Autant dire que les récents événements ne m'aident en rien à gérer mes colères.

Sur le point d'exploser, je sors prendre l'air en espérant que cela me fera le plus grand bien, je cours à m'en brûler les poumons, mes membres brûlent, s'étirent, se tordent, s'entremêle, je crève de mal, mais je continue, un besoin irrépressible de courir s'est emparé de moi à peine que j'avais franchi le pas de la porte et pour une fois en vingt jours, je m'autorise enfin à péter un câble, à me surpasser, aller au-delà de mes limites. Cela me fait un bien fou.

Revigoré, je retourne auprès des gardiens de notre QG, afin d'endosser mon tour de garde. David et son groupe, sont partis il y a une vingtaine de minutes déjà, les dés sont jetés.

Tout se passe bien de notre côté, cela fait plus d'une heure que je fais ma ronde, quand soudain, une déflagration se fait entendre à l'autre bout du domaine... que les ennuis commencent.


Blackout (Terminée)Where stories live. Discover now