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A ce moment en repensant à ça je suis mal, tellement mal. Les larmes redoublent quand je pense à lui. Dans ces moments là seule une chose me fait oublier la douleur psychologique. La douleur physique. Je me lève et prends l'instrument qui cause mes blessures. La lame, ma lame. Je la prends en main et l'approche doucement de mon poignet.Je ferme les yeux et pose la lame sur mon poignet et commence à l'enfoncer dans la peau. Le métal froid contraste avec ma chaleur corporelle. Je crée un entaille mais ce n'est pas assez il me faut plus pour oublier. Je repositionne la lame au même endroit et appuie plus pour créer une entailles plus profonde . 1 puis 2 puis 3 puis 4 apparaissent sur mon poignets droit déjà bien abimés par les entailles précédentes. 4 comme à chaque fois depuis 1 mois car pour le nombre de mois "4". Le sang coulent des entailles, le sang, rouge . Ils coulent abondamment des blessures. Je le laisse couler. C'est la chose qui me soulage, qui me fait oublier malgré le fait que soit dangereux. Ça me permet d'oublier pendant un instant ma souffrance psychologique. Si seulement j'avais été là avec eux à ce moment, j'en serais pas là. Je serais pas en train de penser à la mort, je serai encore avec eux, je serai morte aussi mais que vaut une vie comme la mienne. Rien, plus rien, elle est vaut rien et n'a jamais rien value. Elle est inutile c'est le mot, inutile.

Je laisse mes yeux divaguer, je sens mon corps trembler. J'ai froid et mal. Je tremble comme une feuille, une stupide feuille tombant de l'arbre. J'ai mal, je pleure et souffre de ce mal incommensurable. Tout ce mélange, tout deviens floue, ma vision se trouble, mes mains sont gelés. Là assise sur ce sol froid à voir ce sang couler de mes avant bras, ses larmes toujours plus nombreuses et cette tristesse grandissante. Cette putain de douleur au fond de moi qui me détruit toujours plus. Elle me consume de plus en plus, elle m'emmène avec elle.

Je relève la tête et remarque que ça fait plus d'une heure que je suis là sur ce sol froid, à pleurer, à saigner et à ne rien ressentir.
Avec le peu de force que j'ai, je me relève et me regarde dans le miroir, mes cernes sont immenses, mon teint est blanc comme la neige et mon visage trahit mon manque de sommeil et la tristesse qui me ronge. Quand je me voie ainsi je me dis que la mort pourrait être l'échappatoire mais non je peux défaillir à ma promesse. Je peux pas, je l'ai promis et une promesse doit se tenir.
Je remarque à côté du miroir le désinfectant et des compresses et aussi des bandes. Je décide de soigner ça enfin plutôt de désinfecter pour éviter un septicémie ou que sais-je. Je grimace quand je mets le désinfectant. J'applique des bandes pour éviter les saignements trop voyant et pour éviter que mes parents ou je ne sais qui remarque ça. Que penseraient-ils ? Que diraient-ils ? M'enfermeraient-ils pour éviter que je recommence ?
Je ne peux pas être enfermée, je veux être libre même si la tristesse me ronge. Je veux être libre et vivre comme bon me semble.

Je descends pour aller manger. Même si je vais manger peu et que le regard pesant de mes parents sera au rendez-vous. Encore ! Comme d'habitude enfin quand ils sont là.
Mes parents sont déjà à table. Je prends mon assiette et me sers. Je pars m'assoir sans adresser un mots ou même un regard à mes parents, après ce qu'il m'ont dit. Ils m'ont blessé. Je commence à manger. Ma mère commence à parler.

- Liv ?

- Quoi maman ?

- Qu'est ce qui vas pas ?

- Très drôle, attends sérieux ce genre question tu connais déjà la réponse, dis-je en colère.

- Parle-moi !

- Non pas après ta réaction de toute à l'heure Maman, j'ai pas envie, tu veux à chaque fois que j'oublie mais je pourrais pas. Je ne veux pas et je ne peux pas ! Au fond c'est impossible et tu le sais !

- Liv je sais que ...

- NON TU NE SAIS RIEN ; tu n'as jamais su, tu ne sauras jamais rien car tu es incapable de voir ce qui faut voir. Tu es aveugle, tu n'as jamais rien vu de toute façon.

- Je ne sais pas quoi et ne voit pas quoi ?

- TOUT !!

Je quitte la table sans un mot en colère et triste. Je monte dans ma chambre et prends mon perfecto et enfile des converses hautes noirs. Je prends mon sac à dos et y mets des feuilles, une trousse pleine de stylos de couleurs et de crayons de couleurs. J'y mets aussi mon téléphone et mes écouteurs. Je descends et pars vers la porte.
Je sors de chez moi en prenant bien soin de claquer la porte au passage.
Je me dirige vers le parc où j'avais l'habitude d'aller avec lui.
Après quelques minutes de marches j'arrive au parc. Je pars vers les balançoires. C'était notre endroit ça.
Je m'y assois et me balance et repense à mon passé, mes joyeux souvenirs avec eux, avec elles, avec lui, les bons après-midi passés, les soirées, les cinés, les jours pluvieux qui devenaient magnifiquement ensoleillé quand j'étais avec eux, tout je repense à tout. Je souris à repenser à ça mais je suis vite rattraper par la réalité par la larme solitaire qui coule le long de ma joue. Une seule larme côté gauche qui signifie la tristesse. Une seule larme, futile mais dévastatrice.

En sortent de la transe je lève les yeux et vois Arthur seul. Bizarre il m'avait l'air de quelqu'un de populaire. Il me voit et commence à approcher. Je me lève et pars en courant comme un réflexe.

- Liv, Attend !

Je fais comme si de rien n'était et continue ma route. Je cours à en perdre haleine, je cours. Toujours plus vite et toujours plus loin.
Quand je m'arrête je me rends compte que je suis devant la maison, sa maison. Tout me ramène à lui, tout. Peu importe mes choix tout me ramène à lui.
Je décide de continuer à avancer. Je m'arrête à un café. Je rentre et commande un cappucino. Je bois tranquillement. J'en profite et sors mon carnet à dessin. Je dessine souvent la même chose en ce moment, des yeux, des yeux qui pleure.

En fin de soirée , je décide de rentrer chez moi. Il me faut 20 minutes pour rentrer chez moi. Je mets de la musique. Je marche sans faire attention à ce qui se passe autour, rien ne m'atteins. Je suis prise dans une spirale infernale sans issues.
J'arrive chez moi au bout de 20 minutes. Je rentre silencieusement.

- Tu étais où Liv?

- Dehors maman.

Mon ton est froid comme mon cœur. Rien ne peux m'atteindre, pas elle du moins.

- Parle mieux à ta mère Liv.

- Vraiment, vous n'arrêtez pas de me dire d'oublier, de l'oublier, de les oublier et je devrais faire des efforts vraiment, comment je dois réagir selon vous, bien ? Mal ? Réfléchissez un peu.

- Liv calme toi !

- NON !

- Tu as besoin d'aide ma puce.

- NON j'ai besoin de temps, juste de temps, sur ce bonne nuit.

Je monte en vitesse. Je pars prendre ma douche. L'eau coule sur mon corps si fatigué,je la laisse couler comme si elle allait tout débarrasser sur son passage mais je sais que c'est faux.
Ensuite,je mets un grand pull comme pyjama. Je rechange mes bandes et me brosse les dents.
Je pars me coucher. Enfin me coucher est un grand mot, je vais faire des cauchemars, des insomnies et je vais pleurer donc ça va être long. Je vois 21h30 sur mon réveil. Je prends mon téléphone et regarde mes anciennes photos, il y a celle avec lui, avec elles et celle de notre petit groupe au complet. Les vidéos débiles qu'on filmaient et après on disait " on montrera ça à nos enfants plus tard ". Ça me manque terriblement tout ça. Jamais plus rien ne sera pareil, à jamais. Je relis aussi mes anciennes conversations. Surtout celle que j'avais avec lui. Un de ses dernier message était un truc débile du genre

"Je suis sur que je sais mieux fangirler et hurler comme un fangirl mieux que toi ! "

Je souris à ça. C'est tellement stupide comme truc. Je me souviens de tout ça et ça me rend encore plus triste, ma tristesse s'agrandit, les larmes affluent et j'ai envie de hurler ma peine au monde entier, mon cœur saigne de l'intérieur. La blessure est trop grande et l'appelle de la fin se fait ressentir de plus en plus. Je suis morte de l'intérieur et les gens le voit pas et préfère me détruire. L'auto-destruction dont je fais preuve me tient en vit pour l'instant.
Des larmes coulent en abondance et je souffre. Ça me fait mal, mal depuis trop longtemps et trop fort.
Je tombe avec violence sur mon lit et hurle dans mon oreiller, je vide toute les larmes de mon corps, enfin celle qui reste du moins.
Toute cette violence des sentiments me détruit et m'emporte dans le sommeil.

Vide, tristesse et sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant