Confrontation

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Les yeux perdus dans sa baie vitrée , Théo avait rejoint son bureau dès l'aube afin de ranger certaines choses et signer certains documents mais son humeur n'accordait nullement à son emploi du temps.C'était peut-etre a cause du temps se dit-il , regardant les fines goutellettes de pluies parcourant les vitres de la baie.
Depuis ce matin, un sentiment confus et mêlé d'angoisse ne cessait de le tourmenter d'ailleurs , il n'avait pas fermé l'oeil de toute la nuit et ces poches gonflées demeurant sous ses paupières en étaient bien la preuve d'une nuit d'insomnie.
Regardant le tas de paperasses poses sur son dossier, il passa ses mains dans sa chevelure,et souffla .
Tout à coup, un bruit annonça que la porte de son bureau fut ouvert . Relevant la tête, il appercut Mark les bras croisés se tenant toujours à l'embrasure de la porte.
- Dis donc toi , t'es très matinal ces jours-ci . Que fais-tu ici à cette heure? Commenca Mark tout en avançant dans la pièce.
- Je l'ai toujours été à ce que je sache , cette question serait plutôt à toi que je le retournerai.
Assis sur son fauteuil, les cheveux ébourriffés Théo avait une mine desamparée laissant ses traits montrer une certaine indifférence et un ennui sans précédent . Voyant cela, Mark prit place sur l'une des sièges se trouvant en face de ce dernier.
- Et bien j'étais passé chez toi il y a un instant pour venir récupérer la seconde clé de mon bureau vu que j'ai égaré la mienne mais Maria ta précieuse gouvernante m'a informé que t'avais quitté la maison de très tôt ce matin.
- Je suppose tu l'as encore égaré durant l'une de tes aventures nocturnes ? Retorqua Théo sur un ton de reproche et d'ironie.
- T'as pas tort mais je t'assure qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Répondit Mark
- Tant mieux alors car je n'ai pas l'intention de devenir serurrier.Dit Théo tout en tendant la clé qu'il avait tiré tantôt d'un tirroir de son bureau.
- Tu as encore l'air d'un zombie aujourd'hui. Que t'arrive t-il ?
- Il m'arrive que malgré tout mes efforts à la recherche d'un interprete autre que celui proposé par mon père je n'ai trouvé personne qui puisse me venir en aide et que je suis obligé de prendre un vol pour le Mexique avec Elena Castillo , la femme que j'ai enguelé il y a deux jours pour avoir traîné dans la réalisation des formalités du contrat de la construction de l'usine à pâtes de nos prestigieux clients mexicains .
- Tu veux parler de celle que ton père t'avait obligé à enbaucher comme assistante?
Hochant positivement la tête, Théo n'arrivait à contrôler cette colère qui le ravagait interieurement.
Contrarié, ses pensées étaient brouillés par une épaisse couche d'angoisse et de frustrations .
-Il n'y a pas de quoi s'inquiéter , je suis sûr qu'elle arrivera à faire ce que tu le demanderas et c'est pas comme ci tu avais à lui supporter durant une éternité c'est juste pour quelques jours. D'ailleurs, tu devrais lui en parler. Continua Mark voyant sa mauvaise mine.
-J'ai pensé à ça mais je trouve cela ridicule de faire venir une employée que j'ai enguelé il y a de cela quarante huit heures pour lui annoncer qu'elle va m'accompagner à une rencontre extrêmement importante à l'extérieur du pays et non pas pour l'expulser.
-Je sais mais c'est comme ça . Pourquoi ne pas l'appeller tout de suite ? Cela t'eviterait bien de passer toute la semaine dans ce sal état.
-Tu as raison. Je m'y mets tout de suite. D'ailleurs , c'est évident que personne ne va me rappeler.
-Et bien moi, je dois te laisser. J'ai du pain sur la planche et merci pour la clé, dit Mark montrant cette derniere tout en quittant la piece.
-De rien et rappelles toi que je ne suis pas serrurier.
-T'inquietes ,j'y songerai !
Après que Mark eut quitté son bureau, Théo se servit d'un verre d'eau puis fit appeller Elena par le biais de Julia, sa secrétaire .
...
Elena était en train d'analyser quelque formulaires quand Julia débarqua dans son bureau. Pour tout dire, la voir ici n'était pas de joie pour Elena, d'ailleurs Julia et elle n'avaient jamais été de tres bonnes amies.Surtout apres l'incident dernier qu'elle avait fait devenir une raillerie dans toute la cafeteria.
En effet, apres s'etre fait observer par son patron, Elena était partit chercher un cafe a la pause et a son grand etonnement, elle qui passait d'habitude inapercue, avait le regard tous les employés braqués sur elle .
Bon c'était surtout la gente féminine ou plus précisément les mégères de la compagnie toujours à l'affût des commérages qui groupées la regardait faire son café et au centre , il y avait eu Julia racontant sa mesaventure.
Relevant la tête des fichiers, elle dit d'une voix :
-Tu cherches Katt ?
-Non non , rassures-toi je viens de la recontrer dans le hall. Repondit Julia tout en admirant  ses ongles manucurées.
-Alors c'est pourquoi cette visite ? Je crains que tu viennes ici juste pour parler. D'ailleurs, si tu avais a le faire, je crains que je ne sois pas la bonne personne. Dit la brune d'un ton agacée .
-Calmes toi sauce piquante , tu veux bien ? Je ne suis pas ici pour une visite de courtoisie ni encore pour t'apporter un cafe , c'est le patron qui m'envoit .
-Et que t'a-t-il dit de me dire ?
-Et bien..Il n'a rien dit exactement mais entre toi et moi, on sait bien  ce qu'il a à te dire. Disons  qu'il lui a pris du temps pour le formuler  afin que tu arrives à le comprendre .
Je suis sûre qu'il t'a réservé une jolie enveloppe blanche .
-Tu sembles etre si sure et si ce n'était pas le cas ?
-Ma chere tu sembles etre dans les nuages ,et moi, je n'ai pas tout mon temps, va donc le trouver a son burreau.
- Là maintenamt ?
-A ton avis ?
Roulant des yeux, Julia quitta la piece d'une demarche espiegle et laissa Elena blanche comme un linge, comme un condamne dont on avait annonce la venue sa mort.

La gorge nouée, Elena attendait ce jour tant redouté, prenant un calepin en guise de son grand bloc-notes  pour se donner un semblant de courage et de professionnalisme,elle quitta son bureau.

Avançant dans le hall , ses pas se faisaient de plus en plus lent et son cœur semblait quitter sa cage thoracique.Elle n'arrivait plus a compter le nombre de fois, qu'elle avait trebuche soit en gravissant les escaliers, parcourant les allees,tant elles étaient nombreuses. Pour faire passer le temps et passer inaperçue , elle avait évité l'ascenseur et l'allée de la réceptionniste passant plutôt par l'allée qu'empruntait le petit personnel de l'entreprise .Une fois arrivée, elle toqua à la porte et attendit qu'on lui fit rentrer .
Une fois cela fait, elle pénétra la pièce.
Trop angoissé ,elle n'arrivait pas à décrire les traits du visage de l'homme qui se trouvait devant lui. C'était a peine , qu'elle marchait sans tomber tant ses jambes tremblaient .
Serein, ou indefférent, rien n'était sûr de ce qui attrait à son état actuel ,toutefois ,il était assis sur son fauteuil tapant du doigt son bureau avec son stylo comme si de rien n'était.
L'invitant à s'asseoir d'un geste , il ne s'assura meme pas qu'elle l'avait fait qu'il debita:
-Je vous ai fait appeler non pas pour vous exclure rassurez-vous , mais plutôt pour vous annoncer que suite à une requête de mon père , vous m'accompagnerez à Medina en fin de semaine afin de m'aider à communiquer et clarifier certains points avec nos clients en espérant que vous n'aviez rien de prévu.
-Non pas du tout. S'empressa- t-elle de dire
De toute semaine , qu'elle avait prévu quelque chose ou non , elle ne pouvait décliner .
- Bien alors. Répondit-il
Suite à ces mots, Elena se sentit soudain apaisée . Avec son loyer qui arrivait sous peu et ses dettes à payer , elle n'avait pas interêt à se faire renvoyer. D'ailleurs, avec l'objectif de s'acheter une nouvelle voiture qu'elle s'était fixé , il lui fallait bosser plus qu'elle en avait l'habitude .
Terrifié à l'idée de s'écrouler, Théo fremissait et ne pouvait s'y soustraire en voyant la femme assis devant lui serrant son calepin tel une bouée de sauvetage.
Il avait beau essayé de se convaincre que tout ira bien mais en vain, le doute planait toujours comme un grand nuage sombre dans sa tête . Son visage innocent, ses yeux craintifs , ses petites mains tout lui troublaient.
D'un autre côté ,il ignorait tout de cette femme mais n'avait autre choix que d'espérer que son père aurait raison. Car perdre ces clients entrenerait toute une cascade d'échecs, des années de durs labeurs reduites en néant et l'entreprise sans doute serait anéantie quoique les activités économiques de cette dernière ne montrait aucun signe de crise .
Tout à coup , il sentit quelque chose de terrible traverser son âme en observant la femme assis en face de lui mais il ne put le décrire.
Se relevant de son siège, il partit accrocher son regard à la baie vitrée décidé à chasser ce nuage sombre tout en s'adressant a celle qui était assise :
-Les frais seront pris en charge par la société. Ce qui implique que vous n'aurez qu'à préparer vos bagages et apporter ce qui est nécessaire . Je vous  communiquerai la date plus tard et le jour même, je viendrai vous chercher afin que nous partons à l'aeroport. Soyez à l'heure s'il vous plait car le voyage sera assez long et je n'ai nullement envie de rater ce vol. S'il y a quoi que ce soit à ajouter je vous le ferai savoir.
Patientant longuement l'autorisation de quitter cette pièce. Elena était dans son nuage,quand les mots de son patron virent couper court à ses pensées.
Suite à ses mots, elle sentait tout d'un coup sa conscience lui frapper et indiquer que son devoir était de taille et qu'elle ne devra pas faire de faux pas.D'ailleurs il lui a bien fait comprendre l'importance de ces clients qui donc, elle n'a pas interêt à le decevoir.
-Vous pouvez disposer, c'était tout.
Se relevant du siège qu'elle était posé plus tot, elle quitta la pièce sans même ajouter un mot ni même osé poser une question .
Traversant l'allee menant à son bureau, Elena réflechissait tout le long du trajet.
C'était là une bonne opportunité de montrer qu'elle n'était cette femme sans ethique que son patron la croyait être mais comment si déjà l'angoisse la toradait ?
Arrivée à son bureau, elle se remetta au travail tout en se promettant de terminer le plus rapidement possible.
Peu de temps après, Katt fit son apparition dans la pièce. Un lot de classeurs en main , telle une personne venant d'assister à une tempête, l'inquiétude plannait sur son visage.
- Alors qu'est-ce qu'il t'a dit? Commenca t-elle
- La bonne nouvelle c'est qu'il ne compte pas me renvoyer pour l'instant mais à l'avenir on ne sait pas. La moins bonne c'est que je vais devoir l'accompagner le week-end prochain à une rencontre qui se tiendra à Médina.
-Pourqoui mettre ce "moins" devant ? Mais c'est super! Dit-elle de vive voix tout en tapant des mains.
- Si tu le dis . Répondit-elle dans un soupir.

The fightWhere stories live. Discover now