Brisée

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Le soleil se rendait doucement à l'horizon , l'air frais parcourait le feuillage des arbres et les nuages s'éparpillaient pour laisser place à la chaude étoile .
L'atmosphère dégageait l'odeur du café chaud , l'odeur de la terre fraîche embrasée par la rosée avait traversé la fenêtre et dansait un ballet émouvant dans l'air .
Le soufflement du climatiseur donnait à la pièce une douce fraîcheur, et les rayons du soleil formaient déjà un grand kaléidoscope sur le mur de la pièce .
Allongé sur un canapé depuis la fin de la journée précédente , sa respiration était calme pourtant ça faisait déjà bien des heures qu'il ne dormait plus , pourtant il avait gardé ses yeux clos mais avec le tintement des cuillères qui se faisait à la cuisine , la vapeur que poussait sans arrêt la machine à café , il savait qu'il était temps de se lever .
Se levant difficilement suite au torticolis qu'il s'était fait, Theo parut un peu étonné de voir qu'il avait finalement pu s'endormir .
Passant ses mains dans ses cheveux , il partit se laver le visage , et regagna la cuisine .
Des voix inhabituelles habitaient la pièce remarqua t-il .
Passant ses mains sur sa chemise un peu froissée, il prit la direction de sa gauche pour prendre une tasse sur l'évier non loin du frigo mais remarquant trois officiers dans la cuisine , il s'arrêta net dans son geste .
Le regard inquiet , le crâne découvert , les deux hommes le regardaient comme s'ils étaient impatients, suspects .
Un peu perdu , méfiant , il partit quand même les saluer espérant qu'ils fassent preuve de compréhension face à son état actuel vue la situation.
- Bonjour Messieurs . Vous vouliez me voir ?
- Effectivement, cependant votre gouvernante m'a dit que vous dormiez et a insisté à ce qu'on vous laisse vous reposer .
- Ah je vois . Répondit-il regardant la vieille dame au fond de la pièce une tasse d'infusion en main . Et c'est pourquoi? Vous avez retrouvé quelque chose ?
- Suite à nos recherches, nous avons finalement retrouvé la jeune femme. Quelques villageois d'une province non loin de là sembleraient l'avoir retrouvée dans une décharge et ont prévenu la police .
- Une décharge vous dites?
- Et bien... c'est que la jeune femme semblerait avoir été kidnappé et selon les analyses médicaux qu'on a reçu , elle a subit beaucoup de chocs, des substances illicites lui ont été ce qui ont du coup aggravé sa santé .
- Mais pourquoi une décharge ? Quel est donc le lien?
- Il se trouve que les ravisseurs ne voulant plus d'elle , l'ont jeté là-bas . Ce qui est courant par ici .
- Et elle est où maintenant ?
- Elle est à l'hôpital de Santiago de Villa à la capital , son cas n'a pas pu être traité dans l'un des centres de cette ville étant plutôt grave . Nous l'avons donc conduit là-bas . Mais rassurez ce n'est qu'à 30 minutes d'ici. Les médecins disent que...
- Conduisez moi à elle . Coupa Théo , impatient et prêt à exploser .
- Bien sûr . Répondit l'un des officiers
- Je viens avec toi . Interrompit Mark. Théo ne savait pas comment réagir , ni comment se sentir . Il aurait dû être soulagé qu'on l'ait retrouvé mais comment l'être en sachant qu'elle pouvait mourir à n'importe quel moment ? Comment l'être en sachant qu'il aurait dû insister à la raccompagner la dernière fois ?
Faisant une brève toilette , Théo prit la route au bord de sa berline accompagné de Mark .
Tout au long du trajet , une nervosité sans pareil habita Théo .
Mark ayant vu cela tenta de le calmer mais en vain .
Il le savait la situation était terrible et il était impuissant.
Pour Théo , ce fut les plus longues 30 minutes de toute sa vie .
Pour s'occuper , il appela son père pour l' aviser de la situation grâce au système mains libre du véhicule .
Celui-ci ayant remarqué sa nervosité l'encouragea de garder son calme .
Et il fut de son mieux , d'ailleurs son teint n'avait pas changé contrairement aux fois qu'il s'était trouvé dans un pétrin , pourtant à son arrivée à l'hôpital, ce fut encore une galère .
Au moment qu'il y rentra , il apprit que son assistante depuis des heures se trouvait au bloc opératoire et n'en était pas prête de sortir .
Quant à Mark , il arriva deux minutes plus tard , s'étant chargé de savoir les procédures à suivre et de remercier les officiers étant donné que son ami avait bondit du véhicule dès leur arrivée à l'entrée de l'hôpital . À présent , il était assis sur une chaise à la salle d'attente , silencieux .
Toutefois , Théo prit lui , l'avantage de se renseigner entre temps sur l'état de la jeune femme.
Non loin de la salle d'attente où il patientait pendant qu'elle était en salle d'opération, une infirmière était assise derrière un ordinateur.
Cette une petite femme , fine , au teint fade , les cheveux blonds comme des blés , l'expression fermée , les yeux rivés sur son écran lui donnant l'air d'être très occupée.
S'approchant du comptoir , un peu nerveux , Théo avala sa salive et s'adressa à l'infirmière :
- Excusez-moi, sauriez vous sur quoi cette opération que subit la patiente que vous m'avez informé être en salle d'opération en ce moment se base t-elle ?
- Qui ça, moi?
- Oui, vous , vous madame .
- Pardon, je vous ai informé de quoi?
- Vous m'aviez dit il y a un instant que mon assistante est en salle d'opération , non ?
- Qui sait, ça , votre assistante ?
- Et bien , la jeune femme que l'on a retrouvé à la décharge ?
- Quel on monsieur , vous dites là ?
- Eh bien la police .
- Ben monsieur je suis désolée mais je ne la connais pas .
- Mais vous m'aviez dit un instant qu'elle était en salle d'opération.
- Je l'ai dis au moins à une dizaine de gens ici . Donnez-moi un nom plutôt .
- Elena
- Mais il y a des milliers d'Elena sur cet ordinateur . Que voulez-vous que je fasse avec cela ?
- Comment ça ?
- C'est quoi son nom de famille?
- Vous êtes sérieuse là ?
- Vous voyez que j'ai une face à rigoler . Vous croyez que ces 5 ans d'études consacrées valent des plaisanteries ?
- C'est pas vrai , je me casse d'ici .
- C'est ça ! Quand vous aurez le nom ,revenez me voir .
C'etait pour la première fois qu'une femme était arrivé à agacer Théo autant. C'est vrai que son assistante l'agaçait souvent mais pas à un tel point .
Les nerfs à vifs , il songea à lui lancer ses quatre vérités mais ne voulant pas aggraver la situation, il ne dit rien à l'infirmière et prit la direction de la salle d'attente .

The fightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant