L'amour est un dessert qui se mange à deux (SCE HARPERCOLLINS)

CHAPITRE 1 ♫

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♪ « Jingle bell, jingle bell, jingle bell rock

Jingle bells swing and jingle bells ring
Snowing and blowing up bushels of fun
Now the jingle hop has begun

Jingle bell, jingle bell, jingle bell rock
Jingle bells chime in jingle bell time
Dancing and prancing in Jingle Bell Square
In the frosty air » ♫*

          Le monde dans la boutique ne désemplit pas depuis ce dimanche matin 9 h 30, heure de l'ouverture. Pour ce premier week-end de décembre, il y a foule dans le Ier arrondissement de Paris. Les trottoirs sont noirs de monde, les voitures à l'arrêt dans des bouchons monstres et les cars de visiteurs alignés les uns derrière les autres.

— Je vais vous prendre un assortiment de ces petites merveilles.

— Boîte classique ?

— Oui, en taille L, s'il vous plaît.

Derrière la vitrine, je m'affaire à contenter les clients. Clients qui se comptent sur les doigts d'une centaine de mains. Le défilé auquel je fais face en compagnie de cinq de mes collègues est éreintant et pourtant, je vibre à l'unisson avec les chants de Noël diffusés non-stop dans la Maison Dorée, une chocolaterie pâtisserie confiserie. 

L'ambiance est festive, la joie se lit sur les visages. Les gens sont loquaces, bien plus qu'habituellement. Les visages mornes s'arrêtent au pas des portes automatiques et laissent place dans la boutique à des sourires étincelants.

— Ajoutez-moi un ballotin de chocolats au lait.

— Très bien. Un emballage cadeau ?

— Pas cette fois. Mais très bientôt, oui !

Je lui souris.

— Je vous laisse passer auprès de mon collègue pour l'encaissement.

Je place le tout dans un sac blanc et rouge aux détails pailletés que je pose sur le plateau automatisé. Il se met en marche et permet à mon binôme d'intercepter les achats et de les encaisser. Nous fonctionnons par équipe de deux et toutes les heures, nous intervertissons nos postes.

La file est si dense que je ne distingue plus la partie pâtisserie. Les confiseurs à l'étage ne sont pas en reste. Mes collègues montent et descendent sans cesse l'escalier pour ravitailler leurs rayons et vitrines.

— Vos bûches ne sont pas données, me fait remarquer un client.

— Le prix de la qualité, monsieur. Le prix de l'excellence.

Loris Dorée, le chef pâtissier, apparaît. Encensé par la critique, prix du meilleur ouvrier de France, il fait taire les mauvaises langues. Son casque sous le bras, il ouvre sa veste en cuir et tapote l'épaule du client rabat-joie.

— Dans ce cas, mon choix se porte sur cette irrésistible bûche noisette.

Loris a eu vite fait de lui fermer son clapet.

— Excellent choix. Sous ce manteau de chocolat blanc se cache un gâteau croquant autour d'un cœur délicat à la noisette.

Véritable travail d'orfèvre, la bûche est splendide.

— Vous avez beaucoup de chance. Une bûche délicieuse et un service assuré par notre sympathique et charmante Lila.

Je rougis en croisant le regard du chef Dorée, fils des patrons qui en cuisine donne libre cours à son imagination pour proposer aux clients des créations uniques et divines.