CHAPITRE 2 ♪

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 **Je suis démasquée, j'ai acheté une énorme boîte de chocolats aujourd'hui... Bref, bonne lecture :) **       



         Scotchée à Loris, je ne profite que peu de ce court trajet à moto. Je ne suis pas confiante. Cramponnée à son torse, je prie pour arriver indemne chez moi. Les décorations d'un Paris illuminé ne me divertissent pas.

Quand enfin, Loris gare son engin de malheur au pied de mon immeuble, c'est la délivrance.

Il prend mon casque et retire le sien.

— À quand notre prochaine balade ?

Ce n'est pas demain la veille qu'il me verra de nouveau monter sur sa bécane.

— Je ne suis pas fan de ce mode de transport et tu le sais.

Il sourit en rangeant le second casque dans le coffre de la moto avant de me rejoindre sur le trottoir.

Observant les alentours, je remarque que les devantures des échoppes et autres commerces en plein cœur du quartier Louvre-Rivoli sont animées. Petits trains et lutins en bois réjouissent les passants qui s'arrêtent pour contempler les vitrines, de véritables trésors.

Loris me tend le sac contenant les gourmandises offertes par sa mère. À sa lenteur, à ses regards, je comprends qu'il aimerait rester, passer un peu plus de temps auprès de moi. Il est comme ça, ses gestes et ses regards le trahissent. Un charmeur aux non-dits colossaux. Certainement, pense-t-il qu'en un claquement de doigts, je peux avoir accès à ses pensées, ce n'est pas le cas. Et cela, il l'oublie très souvent, peut-être même trop souvent.

— Un verre, ça te tente ?

— Et pourquoi pas un resto ?

— Et Gabin ?

Gabin, petit homme au sourire enjôleur haut comme trois pommes d'à peine trois ans. Physiquement, le garçonnet est le portrait de son papa. Des cheveux bruns, des yeux noisette, un nez retroussé, des pommettes saillantes et ce petit je ne sais quoi dans son attitude qui fait que n'importe qui lui donnerait le bon Dieu sans confession.

— Il est avec sa mère.

— Ta femme, donc ?

Loris paraît gêné à l'évocation de son épouse. De cette aura charmeuse qui ne le quitte jamais, il secoue mon menton d'un geste joueur.

— Un resto ne me tente pas. J'aimerais rester tranquillement chez moi. Après une journée aussi longue, je veux du calme.

— Je pourrais cuisiner ?

La phrase de trop, se demande-t-il. La tête inclinée sur l'épaule, je l'observe hésiter.

— Je ne veux pas te sembler insistant, oppressant ou collant.

— Toi, tu as besoin de parler.

Il souffle, ses épaules s'affaissent.

— Tu sais quoi ? Ma mère m'a laissé une bouteille de vin hier, un très bon cru d'après mon père. Si le cœur t'en dit, concoctons-nous un repas gourmand et passons la majeure partie de la soirée devant la télévision. On sait faire ça, non ?

L'air taquin sur mon visage séduit mon ami que je tire par le bras. Tandis que j'ouvre la porte et la lui tiens, il entre sa bécane dans la courette. Pour plus de sécurité, il l'attache à l'accroche moto en forme d'épingle sous la fenêtre de la voisine.

— Tu es certaine que je ne m'incruste pas ?

Si, une horde de mecs m'attend à la maison —ah ah—... Si seulement.

L'amour est un dessert qui se mange à deux (SCE HARPERCOLLINS)Where stories live. Discover now