L'amour est un dessert qui se mange à deux (SCE HARPERCOLLINS)

♫ CHAPITRE 6

— Que veux-tu ? Tu es trop gentille et elle ne l'ignore pas ! Donc, elle en profite !

— Je sais.

— Lilou, continue sur ta lancée ! Il faut que tu lui rabaisses son clapet une bonne fois pour toutes à cette petite snobinarde. 

— Elle m'a pris au débotté, j'ai failli ne rien dire.

— C'est une peste.

— Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle doit avoir des qualités pour que Loris s'intéresse à elle.

— Merci de mettre le verbe intéresser au passé. Si j'ai bien compris le contenu de ton SMS, Loris va divorcer.

— Cléo dit le contraire.

— Cléo fait son possible pour te déstabiliser ! Elle sait qu'il y a un truc plus fort que de l'amitié entre Loris et toi.

— Comment expliques-tu l'attitude de Loris ? Et les courses sur le tapis ? 

— Il a signé les papiers du divorce, mais Cléo fait de la résistance. Elle ne va pas abandonner. Elle joue sur sa corde sensible, Gabin.

Mon cœur se met à battre la chamade. Dois-je avouer à ma sœur, mon baiser de l'avant-veille avec celui que je considère comme mon meilleur ami ?

— Lilou, tu es toujours là ?

— Oui.

— C'est un petit oui. Il faut te reprendre et arrêter de te laisser marcher sur les pieds. Tu es trop...

Laurène peine à trouver ses mots pour ne pas me vexer.

— Consensuelle ?

— Je n'aurais pas dit mieux ! Depuis le temps qu'elle te pourrit la vie cette Cléo !

— Tu n'as pas tort mais tu exagères un peu. Je ne la croise pas si souvent. 

Cette manière de toujours voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide a le don d'agacer ma soeur qui manque de s'étouffer au bout du fil.

— Elle te déteste ! Te méprise ! Quand Loris t'a invitée à son dîner d'anniversaire au restaurant, ce n'est pas Cléo qui t'a donné un faux horaire ?

— Si, dis-je à mi-voix.

— Quand Loris t'a invitée à la fête organisée par son frère pour l'ouverture de la Maison Dorée place Vendôme, ce n'est pas Cléo qui t'a dit, je cite « déguisement obligatoire », alors qu'il n'en était rien ?

Je me racle la gorge.

— Si.

— Si ma mémoire ne me joue pas de tours, c'est Cléo qui a mis en douce des morceaux de noix dans le gâteau préparé par Loris pour ton anniversaire, l'année dernière.

— Nous n'avons jamais pu le prouver.

— Je mets main à couper qu'elle est à l'origine de ton allergie ce jour-là ! Jamais Loris n'aurait placé intentionnellement un fruit à coque dans ton gâteau d'anniversaire. Il te connaît par cœur, il sait ce que tu peux ou dois t'abstenir d'ingurgiter. Et puis, tu as entendu la mère Dorée ! Elle est certaine d'avoir vu Cléo tourner autour du four pendant la cuisson du fondant.

Je soupire bruyamment.

— Lilou ! Tu as des œillères sur les yeux ! Cléo est jalouse ! Jalouse ! JALOUSE ! Arrête de toujours vouloir attribuer des qualités aux gens qui ne le méritent pas.

— OK... Ne t'énerve pas. 

— J'ai l'impression que tu ne comprends pas ce que je te dis ! Ça dure depuis des années, il est temps que ça s'arrête ! Cette pétasse ne t'aime pas et ne t'aimera jamais !