Daddy [LuWoo]

Taeyong allait en prendre plein la gueule

«LUCAS. TU N'ES PAS UN ÊTRE NORMAL. TU N'AS AUCUN SENS. ON DIRAIT UN ASTICOT AUQUEL ON ARRIVE PAS À TROUVER LA TÊTE.

-Merci ? Je suppose ? Mais...ça veut dire...oui ?

-Simple question. Si j'accepte, je vais devoir t'appeller Daddy ? Du genre dans la rue, ou en cours ? Ça peut créer des situations gênantes, si je puis me permettre. Du genre «excusez moi madame, est-ce que je peux me mettre à côté de Daddy ?». Ou encore, dans les supermarchés, les restaurants ou quand on mangera avec ma mère ? Non réellement, il faut réfléchir à ça. Tu as pensé aux répercussions sur la santé mentale de notre entourage et de nos a...

-Jungwoo. Tu recommences, Jungwoo.

-Excuse moi. Je diverge. Verge. Oui, cette blague est usée. Tu disais ?

-Jungwoo. Je t'aime.

-À ce propos, tu penses quoi du fait de congeler ses extrémités ? Est-ce que tu penses qu'on finit par tomber en morceau, petit bout par petit bout ?»

Lucas poussa un grand soupir et Jungwoo s'arrêta net de dire des âneries sans queue ni tête. Le grand thaïlandais s'approcha doucement, passant sa main droite dans les cheveux colorés du plus vieux, qui se raidit naturellement. Ses doigts fins dérivèrent sur ses joues, séchant les quelques larmes qui y étaient restées. Puis, il finit par poser sa tête dans le creux de cou de Jungwoo, passant ses bras autour de sa taille. Il inspira. Longuement. Profondément.

«Ton odeur m'avait manquée, gémit-il. Tu peux pas comprendre à quel point.

-Bien sûr que si, murmura le plus vieux d'une voix blanche.

-Jungwoo. Je t'aime tellement que c'est en train de me tuer. J'ai jamais réussi à aimer personne. À part toi. Je comprends pas ce que tu as pu me faire. La première fois que je t'ai vu, j'ai cru que j'allais pleurer. C'est comme si tu avais fissuré quelque chose. Là. Très profond, ajouta Lucas en désignant sa poitrine.

-Heureusement que c'est pas ton cul. Ptdr. Désolé. Tu peux continuer.

-Je voulais pas te faire de mal...mais comme d'habitude, j'ai tout foiré. Je pensais que tu voulais pas de moi...parce que j'étais le fruit d'un inceste. Alors quand je t'ai vu embrasser Taeyong, j'ai voulu mourir. Je valais rien. Et je voulais te rendre jaloux. C'est pour ça que je me suis mis en couple. Mais j'étais mal. Tellement mal. Je pensais que j'étais un psychopathe, et t'as réussi à détruire tout ça en deux mots. Je veux plus que tu m'abandonnes. Et je vais plus t'abandonner.  Plus jamais. Je t'aime vraiment Jungwoo. Je veux devenir quelqu'un de bien pour toi. Et je...

-Hey. Yukhei. Lucas. Wong fucking Yukhei. Est-ce que tu te rends compte de ce que j'ai vécu pour tes beaux yeux ? J'ai failli me faire trouer l'anus par un nympho aux cheveux rouges, on m'a teint les cheveux, j'ai dû parler à Zelo, ta mère a tenté de me tuer et de m'envoyer en garde à vue, oui, dans ce sens là, ton frère et Jisung ont fait des blagues de très mauvais goût...et je crois que c'est à peu près tout. Mais, tu crois réellement que j'aurais subi tout ça si j'avais l'intention de t'abandonner ? T'es pas futé, ma parole. Ta mère est en vérité un magicarpe et ton père, bah c'est Joseph Joestar. Quel con ce JoJo. Il a mis sa teub à n'importe quel endroit un peu trop souvent, si tu vois ce que je veux dire.

-Jungwoo...je comprends rien à ce que tu baragouines...mais j'ai envie de t'embrasser...

-T'es plus bizarre que moi, ma parole ! Ton esprit ne suit pas un chemin logique comme celui de tout le monde. Il n'y a aucun fil, aucune attache ! Je pourrais te sortir que j'ai baisé ton petit frère dans le jardin à la française de votre maison, que ça te paraîtrait tout à fait normal.

-T'as touché à Chenle ? Fit Lucas en ouvrant de grands yeux effarés.

-Mais non...bien sûr que non...c'était un exemple parmi tant d'autres.

-Du coup...depuis tout à l'heure...tu n'as pas répondu à mes questions...et...tu n'as rien...»

Jungwoo inspira profondément, fit craquer les jointures des doigts de sa main droite (parce qu'il n'y parvint pas avec la gauche, pour tout dire), et se contenta de dire, luttant contre les battements effrénés de son cœur :

«J'accepte. C'est oui. Je veux bien devenir ton baby. À une seule condition.

-Laquelle ? Demanda automatiquement le plus jeune en se redressant, plein d'espoir.

-Je refuse de participer à un repas de famille chez toi. Je ne veux pas me faire défenestrer ou me faire crever un œil par une fourchette en argent. Non merci, très peu pour moi.»

Lucas émit un petit chuintement qui devait s'apparenter à un rire plus ou moins joyeux. Il releva la tête, louchant sur les lèvres rosées de Jungwoo. Ce dernier, qui semblait avoir saisi l'objet de convoitise de son presque-mais-pas-tout-à-fait daddy, entrouvrit légèrement sa bouche, humidifiant sa lippe du bout de sa langue. Son geste parut probablement très provocateur aux yeux du grand thaïlandais, puisqu'il plissa les paupières et approcha son visage de son aîné.

«Tu veux jouer à ça, Junguwu ?

-Tu es bipolaire, Yukhei.  Tout dépend des règles.

-Il y en a qu'une. Toi, sur mon lit. Maintenant.»

Le plus âgé rit doucement. Et, en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "carottes râpées", il fut projeté sur le matelas King sized avec une expression de surprise sympathique. Lucas s'abattit sur lui comme une espèce d'ours, entravant ses membres et se plaçant au dessus de sa proie. Il s'humecta les lèvres et pencha la tête vers le visage de Jungwoo, saisissant sa mâchoire avec sa main droite. Son souffle s'accélèra, venant s'écraser contre celui du plus vieux. Il approcha simplement sa bouche. Doucement. Millimètre par millimètre. Et ce n'est que lorsqu'il allait se décider à unir leurs lèvres que des pas furieux se firent entendre dans le couloir qui menait à sa chambre.