Une autre vie - tome 3 : Retour vers l'amour

Chapitre III - Une paysanne au visage familier

« Si nous reprenons le contrôle du royaume, je reprends aussi mon pouvoir. J'ai déjà fait protéger le couple qui est venu me voir. Personne ne peut les trouver et leur faire de mal. Nous devons trouver d'autre preuve de leur implication car tu sais que les pauvres n'ont aucun crédit face aux nobles.

- Evan, je ne sais pas si c'est une bonne idée que j'y aille. Je n'ai pas combattu depuis longtemps alors diriger les hommes, tu imagines ?

- Ne t'inquiètes pas, il s'avère que quand j'avais encore un peu d'esprit, j'ai nommé un général qui t'a remplacé. Ou devrais-je dire une général ! J'ai toute confiance en elle. Irin est loyal et fidèle, elle maitrise le combat et la stratégie militaire à merveille et elle saura t'aider à reprendre la direction des troupes.

- Je n'ai jamais entendu parler d'elle ... Es-tu sûr qu'on peut lui faire confiance ?

- C'est la fille d'un seigneur du Sud qui voulait avoir un garçon et qui l'a donc élevé ainsi. A l'heure actuelle, je ne peux faire confiance qu'à toi mais c'est une bonne combattante et elle a su maintenir l'ennemi à nos portes quand je faisais ma dépression alors accordons lui le bénéfice du doute, nous la testerons plus tard. »

Nous passâmes plusieurs heures à établir le plan d'attaque. J'étais un peu rouillé mais mes réflexes reprenaient vite le dessus. Nous nous mettrons en route dans deux jours pour donner l'assaut. Personne ne devait connaître cette attaque simultanée, nous nous séparerons donc après l'entretien prétextant une nouvelle fois une querelle.

« - Quand tu auras repris le trône en main, qu'est-ce qu'on fera ?

- Nous allons d'abord attraper Marc Jones pour le faire parler. Je suis sûr que ce gros lâche nous balancera le nom de ces complices en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Puis nous mettrons en place un piège que j'ai élaboré pour que ces deux mégères tombent dedans et qu'elles soient coupables aux yeux de tous. Une fois condamné, nous pourrons faire ce que nous voulons d'elles.

- C'est parfait pour moi. Je veux juste que justice soit rendu ».

Je reprenais enfin confiance en l'avenir car la promesse faite à ma défunte épouse allait se concrétiser. Evan et moi nous serrons la main une dernière fois et il me chasse théâtralement de la cour selon nos plans. Je quitte le château direction l'Est.

Après deux jours de chevauchée harassants, j'arrive aux camps militaires du général Irin.

« - Qui êtes-vous et que voulez-vous », me disent les soldats qui montent la garde. En deux ans, les têtes de mes anciens camarades avaient laissé place à de nouvelles recrues bien trop jeunes pour manier une arme correctement.

« - Je viens voir le général Irin, je dois lui parler.

- Elle n'attend personne, déguerpis avant qu'on te coupe en deux », dit celui de droite. Ces petits rigolos prétentieux commencent vraiment à me taper sur les nerfs. En moins de trente secondes, je le désarme, attrape sa lance, et la pointe sous sa gorge.

Attiré par le raffut, un ancien ami, que je pensais perdu, décida de s'interposer :

« - Allons Alec, laisse-les tranquilles, ils n'ont aucun idée de qui tu es ! Me dit-il.

- Silas, mon vieil ami, ça me fait plaisir de te revoir », lui répondis-je en laissant tomber la lance et en le serrant dans mes bras. Il était mon maître d'arme quand je venais d'entrée dans l'armée. Je le regardais et constatai que le temps n'avait pas vraiment d'effet sur celui. A part ses cheveux gris et sa barbe blanche, il était toujours robuste et près au combat.