Une autre vie - tome 3 : Retour vers l'amour

Chapitre IV - Se rapprocher d'elle

Je dois surement ressembler à un grand malade mais c'est Lara, c'est elle ! Où en tout cas une femme qui lui ressemble trait pour traits. Je passe mon pouce sur ses lèvres et j'ai une envie folle de l'embrasser mais elle se recule me regardant avec surprise.

« - Je suis désolée, générale, je vous remercie de d'avoir essayé de me sauver mais nous ne nous connaissons pas ... Et nous ne pouvons donc pas être aussi proche ... »

On dirait Lara mais je constate avec tristesse que cette femme qui lui ressemble ne me connait pas. Je vois dans ces yeux qu'elle a peur de moi. Elle me parle comme si j'étais un étranger et si ce n'était pas vraiment elle mais une de ses parentes ? Après tout Lara venait du futur, une de ses ancêtres pouvait très bien lui ressembler. J'étais tellement fasciné par cette femme qui me rappelait l'amour de ma vie que je n'avais pas remarqué que tout le monde me regardait d'un air bizarre.

« - Et la mauviette, qu'est-ce qui te prend tout à coup, me dit Irin.

- Dois faire appeler un médecin général ? » Je repris aussitôt mes esprits et tourna les yeux vers eux.

« - Sache soldat, que le général ici, c'est moi et non, seconde en chef, il ne se passe rien qui nécessite ton aide.

- Seconde en chef ? Non mais je rêve pour qui il se prend celui-là ! » Je ne voulais pas passer mon temps à me disputer avec elle. Pendant que nous nous disputions, la paysanne en profite pour s'échapper. Trop intriguée par elle, je refuse de la laisser partir et lui cours après. C'est quelques choses de complètement hallucinant : elle marche comme elle, elle se tient comme elle. Je crois encore être dans un rêve mais cette fois-ci, j'espère bien qu'on ne va pas me réveiller.

« - Attendez, s'il vous plaît ! Ne partez pas comme ça. Vous ne m'avez même pas dit votre nom ! » Elle s'arrête nette et se tourna vers moi, les yeux plein de défis :

« - Qui a dit que je voulais vous donner mon nom d'abord ? Ce n'est pas parce que vous êtes nobles et moi roturière que je dois me plier aux moindres de vos caprices. » Mon dieu ! Elle parle comme elle et réfléchis comme elle. On dirait Lara en train de me sermonner ou reprendre le roi. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en pensant aux nombres de fois où elle nous avait tenu tête.

« - Pourquoi riez-vous ? Je n'ai rien dit de très drôle !

- C'est vous et votre attitude condescendant qui me font rire. Vous me rappeler beaucoup une femme que j'ai connue autrefois...

- Et bien, je comprends qu'elle vous ait quitté avec votre besoin de parler et de vous rapprocher de n'importe quelle femme ! La pauvre devait s'en doute être la risée de tous.

- Ma femme, c'est d'elle dont on parle, est morte il y a deux ans, lui dis-je le regard assombrit par le chagrin. Non, seulement elle était l'unique femme de ma vie mais croyez-le ou non, elle n'avait rien à me reprocher et rien à envier à aucune autre. »

La gêne se dessine sur son visage et elle semble soudain beaucoup moins confiante. Elle passe sa main dans ses cheveux et soupire :

« - Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas vous faire de la peine. Ma langue parle parfois beaucoup plus vite que mon cerveau, je vous demande pardon.

- Hum, je ne sais pas vraiment si j'ai envie de vous pardonner ... Non seulement vous ne m'avez pas remercié d'être venu à votre secours mais en plus vous prenez un air hautain pour me défier ... »

Je vois bien qu'elle ne sait plus quoi dire et je me mets à rire de bon cœur :

« - Je plaisante ! Allons acceptez seulement de me donner votre nom et je vous pardonnerai ... si vous acceptez aussi de diner avec moi !