Entre tes Griffes 1 (Publié Aux Éditions HLab)

50. En savoir plus

—     J'ai rien à dire !

—     Vaudrait mieux sauf si tu préfères que je te casse la gueule encore une fois.

—     C'est ton territoire ?

—     Oui. Je peux même  te faire sortir. Si je suis satisfait par tes réponses, j'envisagerai  peut-être de te laisser retourner dans ta montagne.

—     Ah ouais ?

—     D'où tu viens ? Ton nom ? Ta lignée ?

—     Qu'est-ce que ça peut te foutre si je me barre.

—     Tu commences mal là ! Accouche, ma patience a des limites. 

—     Je vis dans le Colorado depuis un bout de temps, mais je pense à retourner en Alaska.

—     Bonne idée. Car si tu sors, je ne veux plus jamais revoir ta sale gueule.

—     Ton nom ? Dépêche-toi, je n'aime pas me répéter.

—     Crax, je ne connais pas ma lignée. Rien à foutre de toutes ces règles.

—     Tu chasses ou tu ne te nourris que de charognes ?

—     J'aime bien les petits culs de cervidés, dit-il en faisant un bruit obscène avec sa langue.

Je me rapproche de lui.

—     Les deux, je chasse l'ours et je déterre dit-il cette fois sans faire le malin.

—     Pourquoi t'es venu ?

Rodrigue est revenu avec  une cuisse, ça va l'appâter. Son attention se focalise sur la bouffe et  sur Rodrigue. Impatient, il se met à table.

—     C'est une femelle en chaleur qui m'a parlé de ce bon plan. Un joli petit lot.

—     Où tu l'as rencontrée ?

—     Elle passait par ma bled. Je l'ai rencontrée dans un bar.

—     Tu peux m'en dire un peu plus sur elle. De quoi elle avait l'air ? Son nom ?

—      J'en sais rien. Je m'en fous de son nom. Une belle rousse, la vingtaine,  petite et agile, si tu vois ce que je veux dire... Pas farouche, comme je  les aime.

Ok, il s'est fait complètement embobiner. Il ne risque pas de savoir quoi que ce soit d'intéressant à son sujet.

—     Une marque particulière ?

—     Des gros seins, la peau douce qui sent le propre.

—      Et comme par hasard une jolie fille passe par là, baise avec toi et te  propose un bon plan. Tu ne trouves pas ça un peu trop beau ?

—      Qu'est ce j'en sais ? J'avais pas baisé depuis un moment avec une  femelle. Avant de se barrer, elle me parle du cimetière et des corps.  J'avais juste à les déterrer et à les garder quelques jours au frais. Je  pouvais en bouffer, ça dépendait de combien j'arrivais à en déterrer.  C'était un bon plan. Je ne devais pas avoir de problème qu'elle m'a dit,  mais vous avez pas arrêté de me traquer.

—     Qui t'a aidé à nous semer ?

—     Un mec m'appelait pour me dire quand je devais bouger et où je devais aller.

—     Tu l'as vu ce mec ?

—     Non, je l'avais qu'au téléphone. C'est la fille qui me l'a donné en partant.

—     Et ton oreillette ?

—     J'ai pas voulu mettre ce truc. Ça me gênait.

—     Sa voix ?

—     Ben quoi sa voix ? Une voix de mec.

—     Et la fille, tu l'as revue en Californie ?

—     Non, j'aurais bien aimé.

—     T'as rencontré un mec de la bande ?

—     Quelle bande ?

Je comprends pourquoi il l'a choisi. Il ne pose pas de questions, ne réfléchit pas et fonce tête baissée.

—     Les corps t'en as fait quoi ?

—     Je les ai juste amenés dans les frigos de la fac.

Il confirme ce que m'a raconté Aaron.

—     Et la fille, pourquoi tu l'as attaquée ?

—     Elle est appétissante. Il m'a dit que si je l'attrapais, je pourrais la garder après qu'il ait fini avec elle.

—     T'aime la chair fraîche ?

—     Possible.

Enervé par ce qui se trame sur mon territoire et parce qu'ils sont prêts à faire à Saskia, j'ai envie de défoncer un mur.

—     Tu sais que c'est interdit.

—     J'en ai rien à foutre des lois. Il me regarde droit dans les yeux en le disant, peu convaincant.

—     La première fois, tu t'es trompé de fille.

—      Ouais, c'est quand je l'ai attrapée que je m'en suis rendu compte. Elle  sentait pas la bonne odeur. Je l'ai endormie et je me suis barré. Je  voulais pas avoir de problème.

—     Tu connaissais son odeur ?

—     Ben, j'avais reçu des trucs de filles, des sous-vêtements, des fringues, quoi.

Ils sont rentrés dans sa chambre.

—     T'attendais derrière le bâtiment.

Il émet un grognement pour confirmer. Il l'espionne depuis combien de temps ?

—     Seul ?

—     Ouais.

—     Ton commanditaire est passé après toi.

—     Ben, il avait l'air quand même satisfait de mon travail.

—     Pourquoi ? Tu t'es planté pourtant.

—     Il a dit qu'il s'était bien amusé.

—      Tu sais ce qui l'amuse ? Taillader une fille inconsciente, dis-je  froidement. Pourquoi tu as retenté ta chance alors que j'étais là ?

—     Ben j'savais pas que t'étais si fort. Généralement j'ai pas de mal à me débarrasser d'un petit jeune et j'avais plus de corps.

—     Eux, le savaient et toi, tu te retrouves maintenant en cage. Faut que j'y aille, mais on se reverra.

—     Et ma sortie ?!

On lui lance la cuisse avant de refermer derrière moi. Crax se jette dessus.