Arrêtons de jouer. (TOME 2)

Chapitre 20.

Quand j'ouvre les yeux, je suis dans un lit blanc. Les murs blancs, l'odeur, tous ces signes me prouvent bien que je suis à l'hôpital. Une aiguille est enfoncée dans ma peau. Ma tête tourbillonne légèrement mais me fait moins mal que tout à l'heure.

La porte s'ouvre et laisse apparaître un homme grand aux cheveux poivre et sel. Il est vêtu d'une blouse blanche également. Il s'approche de moi avec un grand sourire qui règne sur son visage. Je me redresse lestement et frotte mes tempes.

-Enfin réveillée. 

Je fronce les sourcils, depuis combien de temps suis-je ici? Voyant que je ne comprends pas, il poursuit:

-Vous dormez depuis plus de trois heures. 

J'écarquille les yeux. Comment j'ai bien pu dormir autant de temps..

-Votre corps était complètement épuisé. La femme qui vous a amené ici était inquiète. Mais n'ayez crainte, les vomissements, les vertiges et autres symptômes sont dus à votre grossesse comme vous devez le savoir.. 

Comme si la terre avait cessé de tourner, je n'écoute plus ce qu'il me dit. Merde, merde. Je ne sais pas si mon cerveau me joue des tours mais je crois bien avoir entendu le mot grossesse. Non, enfaîte j'en suis sûre. La panique me submerge alors.  J'arrache l'aiguille et retire la couverture posée sur mon corps encore faiblis. Je tente de me lever mais l'homme qui se trouve devant moi n'est pas du même avis. 

-Madame, vous devez y aller doucement.

-Je suis enceinte? Mais depuis combien de temps?

-Cela va bientôt faire deux mois. Je pensais que vous étiez au courant. 

Mon cerveau a parfaitement enregistré l'information. Mon cœur tape bruyamment contre ma poitrine. Mon sang se glace.

**

Susan m'a raccompagné au chalet. J'ai préféré garder la chose pour moi, même si je sais qu'elle serait de bon conseil. Pour le moment, je ne veux pas que ça se sache. Il faut tout de même que j'en parle avec Liam..

En ouvrant la grande porte, je tombe nez à nez avec lui. Mon visage se raidit quand j'aperçois son œil au beurre noir et sa coupure au front. Avant que Susan ne le voit dans cet état, j'attrape son bras et l'emmène à l'étage. Je le pousse dans la salle de bain et verrouille la porte. 

-Qui ta fait ça. Je demande folle de rage.

-Pourquoi tu étais à l'hôpital, tout va bien? 

Je croise les bras sous ma poitrine. 

-Je vais bien. Toi, ne change pas de sujet s'il te plaît.

Il soupire. J'attrape de quoi le soigner dans un des placards. Il me regarde sans dire un mot. Je retire sa veste et remarque qu'une tache de sang borne sa chemise blanche. Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer.

-Liam, je ne veux pas qu'on se cache des choses.

Dit-elle..

-Derek et son groupe m'ont pris par surprise. Ils ont menacé de te toucher alors que je me suis attaqué à eux.

C'est à mon tour de soupirer.

-Liam, il faut vraiment que t'arrête de t'en prendre à tous ceux qui menacent de me faire je ne sais quoi. Rien ne m'arrivera.

Je nettoie la plaie sur son front. 

-Ton tour. Ma mère était paniquée quand elle m'a appelé. Je sais que quelque chose ne va pas. Tes sourcils sont toujours froncés quand quelque chose ne va pas.

Je le regarde quelques instant dans les yeux. Ma vue commence à se brouiller, impossible de ravaler les larmes chaudes qui coulent le long de mes joues. Instinctivement, je me sers contre lui. Mes mains se cramponnent à son corps et je ne sais pour quelle raison. Peut-être pour qu'il ne me quitte plus. Je ne supporterais pas une fois de plus qu'on se quitte. Il est ce qu'il y a de plus important dans ma vie, c'est mon repère. 

-Maya, souffle-t-il contre mes cheveux. 

La façon dont il prononce mon prénom me fait lâcher un sanglot.

-Liam, ne me quitte pas. Je t'en prie. Je ne pensais pas que ça allait arriver, je suis désolée. 

-Pourquoi voudrais-tu que je te quitte?

Il prend mon visage entre ses mains et me force à le regarder.

-Maya, enlèves-toi cette idée de ta tête. Je ne t'abandonnerais pas. Tu n'as peut-être pas compris que c'est avec toi que je me vois faire ma vie. Je t'aime, bien plus que tu ne le pense.

-Je suis enceinte.