| CHAPITRE 17 |

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Les lendemains de cuite
ne sont pas souvent fantasmiques


ANGIE

Oh bon sang...

Je me redresse en repoussant mes draps, une main sur la tête. Un mal de crâne horrible me vrille l'esprit, si violent que j'arrive à peine à penser. Je ferme les yeux en me massant les tempes dans une vaine tentative de calmer le tambour qui cogne contre ma boîte crânienne. Je n'aurai jamais dû boire autant hier. D'autant plus que ma mémoire flanche à un certain moment et que je ne me souviens plus de ce que j'ai fait à partir du moment où Tomás m'a dit implicitement d'aller me faire foutre avant de disparaître dans une chambre. C'est flou.

Je me frotte les yeux de mes paumes puis tente de me lever. Une douleur insoutenable envahit ma tête et me fait grimacer mais je m'oblige à me traîner jusqu'à la cuisine. En revanche, en traversant le couloir, quelque chose me revient en tête et m'indique clairement que ma présente situation n'est pas normale. Comment suis-je revenue chez moi alors que je suis persuadée de m'être endormie sur Hugo ? Enfin, je crois... je secoue la tête en continuant d'avancer, les pieds frottant le sol par paresse de ma part. Je parviens enfin dans la salle principale de notre appartement et découvre non sans surprise la présence de Hugo sur mon canapé.

Crispée, je tente de me refaire le cours des événements mais ne peux savoir si j'ai couché avec lui ou non. Comment expliquer sa présence ici sinon ? Je fronce les sourcils et trébuche en voulant me diriger vers la cuisine. Je me rattrape au dossier du sofa, surprenant Hugo qui sursaute en se retournant vers moi. Je croise ses yeux écarquillés.

— Qu'est-ce que tu fous là ?

— Bonjour. Bien dormi ? Sourit-il, amusé.

Je lève un sourcil et il comprend que j'attends une réponse.

— Tu ne te souviens de rien. C'est ça de boire comme un trou, rit-il en levant les yeux au ciel.

Je contourne difficilement le canapé pour m'y avachir. Je plaque de nouveau ma main sur mon front. Bordel, c'est affreux.

— Rassure-moi... on a pas couché ensemble, si ?

— Pour qui tu me prends, Angie ? Je ne suis pas Tomás, me fait-il remarquer en se penchant en avant.

Il me tend un verre d'eau et un cachet d'aspirine. Méfiante, je m'en empare avec hésitation mais conviens qu'il vaut mieux pour moi de prendre un médicament pour apaiser cette douleur incroyable. Cela fait bien longtemps que je me suis pas laissée aller ainsi ou du moins que je n'avais pas bu autant. D'habitude, je sais faire en sorte de boire sans avoir un mal de crâne mortel le lendemain. Il faut croire que Tomás m'a mis sur les nerfs et que c'est bien à cause de l'agacement qui m'a envahi que j'ai ingurgité autant d'alcool. Cet enflure s'est amusé à provoquer toutes les émotions possibles en moi, allant d'une colère sourde à... un putain de désir de merde ! Comment fait-il, bon sang ? Je m'efforce de le trouver répugnant et en un clin d'œil, il réussit à opposer mon corps à mon esprit. C'est exaspérant au possible !
Je le déteste, je le crains, je l'exècre et pourtant, il sait faire en sorte que ses baisers soient grisants et sa présence tentante. C'est sûrement une caractéristique propre aux connards dans son genre. Mais heureusement, j'ai été plus forte que l'autre rousse qu'il a dû sans aucun doute baiser sans le moindre sentiment.

Les Frères Cadalso [ SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ GLAMENCIA EDITIONS ]Where stories live. Discover now