| CHAPITRE 19 |

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• Unis face à l'ennemi •


TOMÁS

Légèrement titubant, je m'agrippe à la table de la cuisine pour éviter de me rétamer sans aucune grâce. En face de moi, Léonie soupire en levant les yeux au ciel et vient m'aider à me tenir debout. Je lui lance un regard arrogant, en essayant de l'embrasser sans résultat, le tout accompagné d'un sourire moqueur qui la fait rire.

— Tu es vraiment insupportable quand tu es bourré, Tomás.

— Je ne suis pas bourré, rétorqué-je en la poussant contre la table.

Je laisse échapper un soupir amusé en voyant l'air un peu enjôleur qu'elle arbore. Peut-être que je suis un peu ivre mais ça ne m'empêche pas d'avoir toutes mes capacités motrices et mentales, celles qui sont capables de savoir que c'est le moment pour retenter quelque chose avec l'innocente brune. Ou presque. Si elle savait ce qui me taraude l'esprit en ce moment, elle me traiterait sans doute de pécheur.

Je me penche et commence à couvrir son cou de baisers, les mains un peu baladeuses. Elle doit aussi être assez éméchée car en aucun cas elle ne me repousse, se contentant de glousser comme elle en a l'habitude. Enfin... elle n'a jamais eu besoin de boire quoi que ce soit pour répondre à la tentation sur pattes que je suis. Lorsque j'embrasse sa mâchoire, le corps collé au sien, pour ensuite venir lui mordiller l'oreille, elle entoure mon cou de ses bras. Un soupir de satisfaction lui échappe.

— Tomás...

Je souris.

— Je suis insupportable, tu disais ?

— J'ai dit ça moi ?

Je me redresse, narquois alors qu'elle joue à l'innocente. Ce qu'elle est de toute évidence. Son regard louche sur mes lèvres et je grogne de satisfaction lorsqu'elle vient les mordre chastement.

— Tu pues l'alcool.

— Toi aussi, je te signale, répliqué-je en passant mes mains sous ses fesses pour la soulever.

Je l'oblige à s'asseoir sur la table et encercle mon bassin de ses jambes. Sa robe remonte le long de ses cuisses. Même un peu trop. Elle m'envoie un regard noir en s'en rendant compte mais je ne la laisse pas me réprimander. J'écrase mes lèvres sur les siennes. Elle gémit instantanément. Elle semble oublier qu'à quelques pas de nous, la fête continue et que des dizaines de personnes pourraient voir ce que nous nous apprêtons à faire. J'aime ça.

Elle soupire lorsque je m'égare dans sa nuque et que mes mains glissent le long de ses hanches puis de ses cuisses.
Je veux oublier. Oublier. Oublier. Tout. Peut-être même jusqu'à mon nom, mes origines, mes merdes. Léonie a toujours été là pour ça. De toutes les manières possibles. Elle ne sait pas ce que je veux éradiquer de ma mémoire mais tant pis, je la contente du mieux que je peux.

Plus entreprenante, elle tire sur ma chemise pour la faire sortir de mon pantalon et passe ses mains sous le tissu. Je frissonne lorsque ses doigts caressent mes abdos qui se contractent instantanément mais sans que je puisse y faire quoi que ce soit, j'ouvre les yeux et mon regard tombe sur le visage fantomatique de ma soeur. Elle est là, encore là, adossé au frigo, l'air à la fois réprobateur et mesquin comme si elle se fichait de moi, comme si elle voulait me rappeler que ce que je fais ne va en aucun cas m'aider. Je fronce les sourcils et sans faire exprès, je presse un peu brusquement les cuisses de Léonie qui soupire contre ma nuque. Perturbé, je cligne plusieurs fois des paupières pour tenter de faire disparaître cette affreuse vision mais ma soeur quitte le réfrigérateur pour venir se pencher vers mon visage à moitié caché dans le cou de la brune. Je n'arrive pas à refréner le sentiment de peur et de dégoût qui m'envahit lorsqu'elle se met à bouger ses lèvres glacées.

Les Frères Cadalso [ SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ GLAMENCIA EDITIONS ]حيث تعيش القصص. اكتشف الآن