Les Frères Cadalso [ SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ GLAMENCIA EDITIONS ]

Partie III - | CHAPITRE 1 |

• Les deux fautifs doivent payer le prix de leur trahison. •

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ANGIE
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    J'ai mal à la tête, aux bras, au ventre. En fait, j'ai mal de partout et c'est bien la douleur qui me réveille, en plus d'une envie étouffante de fumer, sauf que je ne me souviens pas m'être endormie. La vue brouillée, je me redresse autant que je le peux à l'aide de mes bras avant de m'adosser à quelque chose d'assez froid qui me surprend. Je serre mes bras autour de moi et attends plusieurs secondes avant de recouvrir ma vue. Une bouffée d'angoisse m'envahit quand je me rends compte que je suis à l'intérieur d'une voiture mais vu l'aspect de l'endroit où je me trouve, je penche plutôt pour le coffre d'une sorte de fourgonnette. Je porte mes mains à ma tête, souffrant en silence. Bon sang... pourquoi ai-je si mal et pourquoi suis-je seule ?

    La dernière chose dont je me souviens c'est Jordi et tous ses hommes. Je me rappelle qu'il m'avait expliqué tout un tas de trucs mais à l'heure actuelle, je n'arrive pas reformuler ses paroles dans ma tête. Lentement, en me forçant un peu, j'arrive à savoir que Jordi m'a injecté je ne sais quoi dans le bras et ensuite, c'est le trou noir. Certainement, une drogue ou un truc du genre. J'en frissonne. J'en ai jamais pris de ma vie et je ne pensais jamais faire cette première fois-là.

    Bon, et maintenant ? Qu'est-ce que je fais dans le coffre d'une voiture ?

    Je tente de me lever mais je m'affale sur le sol au premier pas. Je me retrouve les quatre fers en l'air alors j'abandonne l'idée de marcher et je me contente de rouler sur le dos et d'observer ce qui m'entoure d'ici. À gauche, les portes. À droite, une sorte de paroi en plastique qui me sépare de l'espace conducteur alors je ne vois pas du tout si le chauffeur de cet engin est derrière son volant. En revanche, je peux dire avec certitude que nous sommes arrêtés : pas de moteur, pas de secousses.

    Étant donné que je ne peux pas bouger, j'utilise ma voix pour me faire entendre.

    — Il y a quelqu'un ? Est-ce que quelqu'un m'entend ?

    Pas de réponse. Je souffle et ferme les yeux. Visiblement, je suis seule. Enfin... c'est ce que je pensais car tout à coup, un courant d'air frais me fait frissonner. Les portes viennent de s'ouvrir et je laisse tomber ma tête sur le côté pour voir qui est celui ou celle qui m'a kidnappée. Je m'attends à me retrouver face à Jordi ou à l'un des colombiens mais mon coeur rate un battement quand je me rends compte que Tobías se tient devant moi et grimpe dans le coffre. Je me redresse en grimaçant, les yeux ronds tandis qu'il referme les portes dans son dos.

    — To-Tobías ? Est-ce que je délire ?

    — Comment tu te sens ? Me demande-t-il en s'accroupissant devant moi.

    Je suis si choquée que je n'arrive pas à articuler le moindre mot. Ma bouche reste ouverte et mon regard fait la navette entre l'œil droit et l'œil gauche de Tobías avant qu'il ne se pose sur mes mains que je bouge et rebouge, comptant mes doigts. J'en ai cinq : je ne rêve pas. Je sens alors des larmes jaillir et se mettre à ruisseler sur mes joues. Tobías parait désemparé mais il vient quand même m'attirer dans ses bras. Secouée par des sanglots que je retenais depuis un moment, je m'accroche à lui, la tête enfouie dans son cou et je pleure de tout mon soûl.

    Ils sont venus... ils sont venus me chercher...

    Ses caresses dans mon dos me rassurent si bien que je ne le lâche pas, gardant des bouts de tissus entre mes doigts pour l'empêcher de s'en aller. J'ai tellement cru que je serais à jamais la prisonnière de Jordi, cette fille impuissante qui devait l'écouter sans broncher que je m'en étais convaincue. J'avais perdu espoir... c'était bien la première fois que je perdais ma détermination, mon envie de vivre. Jordi avait prévu de tendre un piège aux jumeaux alors je ne pensais jamais les revoir vivants. J'écarquille les yeux et me redresse si brusquement que Tobías sursaute.