| CHAPITRE 8 |

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Sois notre alliée


TOMÁS

Le taxi s'arrête devant notre cher immeuble et j'en sors presque en m'éjectant de mon siège, laissant mon frère payer la course depuis l'aéroport. Une heure de route pour enfin retrouver notre chez nous qui ne va pas tarder à être abandonné en réalité. Tout ça à cause de ce putain de connard qui est notre cousin et que je ne veux plus jamais revoir. J'ai encore sa tentative d'assassinat en travers de la gorge mais je préfère m'éloigner de ce psychopathe que de lui rendre la pareille. En même temps, j'ai déjà tenté de le faire et ça c'est soldé par un échec à cause de Monsieur Pacifique qui sort enfin son sac du coffre du taxi tandis que ma valise trône déjà à mes côtés. Je ferme les yeux quelques instants, debout sur le trottoir pour sentir cet air frais qui a été complètement absent pendant notre séjour en Colombie, à croire que même le temps a voulu nous assassiner et que notre pays se courrouce contre nous.

Qu'elle aille se faire voir, cette vieille terre viciée !

J'entends le moteur du taxi s'éloigner puis le silence de la nuit nous enveloppe et je soupire d'aise. Fernanda est loin, Blanca est loin, Elena et son stupide mari sont loin et Jordi est loin. Pas pour longtemps mais tout de même je me sens de nouveau libre. Nous avons profité de l'absence soudaine de notre cousin et de plusieurs hommes qui étaient apparement parti en mission dans la capitale de Colombie pour prendre le premier avion direction Santa Faclino dont l'aéroport est le plus proche de Génésia. De ce fait, avant de prendre la route pour cette ville, nous sommes passés rencontrer les potes de Joe afin de parler avec eux pour faire leur connaissance avant de nous installer quelques temps chez eux. Puis j'ai vu mon frère s'impatienter alors nous sommes partis après avoir bu quelques verres. Il est désormais presque minuit mais peu importe, nous sommes arrivés à bon port.

Je tape le code pour entrer dans notre immeuble puis fais rouler ma valise jusque dans l'ascenseur, Tobías sur mes talons. Nous avons pas mal de choses à régler avant de disparaître mais il faut que nous agissions vite et efficacement. Pas moyen de laisser quoi que ce soit derrière nous. Nous devons faire en sorte de partir pour ne plus jamais revenir. Bien évidemment, même si nous ne laissons aucun objet, aucune trace, aucune propriété, restent nos amis qui eux se souviendront mais comme le monde n'a pas encore trouvé le moyen de supprimer des souvenirs, cette trace mémorielle sera la seule à demeurer vivante.

Pas le choix. Et puis, ça peut toujours servir des amis prêts à aider...

Arrivés à notre étage, je m'avance devant la porte puis me tourne vers mon frère qui me regarde avec étonnement. J'ai comme qui dirait oublié que j'avais prêté mes clefs à Angelica. Et bien sûr, Tobías n'est pas au courant de ce fabuleux élan de bonté. Je tends alors ma main dans sa direction pour lui demander son propre trousseau mais fidèle à lui-même, Tobías me fixe avec incrédulité.

— T'as pas tes clefs ?

— Nope, je les avais laissées ici. Oubliées, dis-je en haussant des épaules.

Il me contemple en silence tandis que je fais semblant de paraître désinvolte pour ne pas me trahir. Finalement, il sort ses clefs de son sac pour me les donner et j'ouvre la porte. Sauf que j'aperçois quelque chose de tout à fait anormal : l'alarme est complètement hors service.

— Bordel, encore des cambrioleurs...

— Peut-être les Néo-Hermès qui tentent de nouveau l'aventure, dis-je moqueur.

Les Frères Cadalso [ SOUS CONTRAT D'ÉDITION CHEZ GLAMENCIA EDITIONS ]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang