Chapitre dix

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Appuyé de tout mon long contre la paroi en faïence crémeuse de la salle de bain, mon corps ankylosé, je laissais un soupire d'aise franchir la barrière de mes lèvres quand l'eau chaude se déversant sur ma peau détendais a merveille mes muscles endoloris. Mes yeux clos encore imprégnés par mon fugace sommeil qui n'avait été que cauchemars en tout genre, je n'osais les ouvrir de peur de me confronté à l'horreur de mon être. La laideur nouvelle de mon épiderme autrefois d'un nacre sans imperfection me donnait à présent la nausée. Et les souvenirs de cette nuit passée, où elle m'avait dépossédé de mon corps naviguaient dans mon esprit prisonnier de sa torture. Nerveusement, dans un excès de rage je mordais avec avidité mes deux croissants de chairs gercés, frappant armement le carrelage de mon poing aux phalanges blanchies par la colère que je ressentais.

Frénétiquement, dans des gestes anarchiques, je frottais ma peau boursouflées de marques violines, laissant choir au sol avant de disparaître dans le siphon de la douche un mince filet rouge carmin venant de mes plaies encore sanguinolentes de la veille. Je ne désirais qu'une chose, effacer les traces de son diabolique passage, détruire l'odeur de son parfum qui s'était infiltré au plus profond de mes chairs. Désespéré, me sentant sale j'étais prêt à m'arracher l'épiderme que de voir cette vision ingrate de mon corps qu'elle m'avait imposé contre mon grès.

Et dans cette solitude bien garder de ma chambre d'hôtel, musique à fond, je me délectais de mélodies aux sonorités graves, résonné à travers la pièce humide faisant trembler les murs d'une douce vibration. Peut m'importais d'incommoder mes voisins , de les réveillés dans leurs songes à cette heure tardives alors que dehors le ciel menaçant d'un orage qui grondait lourdement au loin était encore d'encre. J'avais envie de rester ainsi, plongé dans ma bulle, de me vider la tête de toute cette tension accumulé sur mes frêles épaules, de ne plus être Suga l'idol discret, Min Yoongi l'homme auquel sa fierté avait été souillée.

Après des heurs de récurage intensif sur ma personne, sortant de ma semi léthargie du moment, les extrémités ma peau rougies et rugueuses par la chaleur de l'eau, frissonnant de froid j'avais avec regret déserté ma cabine de douche. Le corps nu ruisselant de quelques gouttes d'eau avant de m'empresser de me séché et de m'habiller, évitant de m'attarder à la contemplation hideuse de mon nacre bafoué.

Vêtu d'un bas de jogging ample et d'un t-shirt le tout accompagné d'un gilet à grosses mailles, je m'étais rendu dans le salon privatif de notre hôtel traînant paresseusement des pieds. Tasse de café entre mes mains, je réchauffait mes paumes froides tout en sirotant le nectar noir a petites gorgées. Mon breuvage encore chaud, calé dans l'un des fauteuil, mon regard se perdait sur l'étendue nocturne qu'offrait l'immense baie vitrée du salon. L'orage à présent au dessus de nos têtes, les éclaires zigzaguaient d'une lueur bleutés dans le ciel d'ébène. J'aimais bien les orages et le bruit du tonner ne me dérangeait nullement, bien au contraire j'y prenais plaisir à l'écouter gronder dans le ciel, comme si que la terre elle-même hurlait mon mal être a la face de tout ses ignorants.

Peut à peut, l'orage avait fuit la ville New Yorkaise pour laisser place à une aube naissante emprisonner sous un épais manteau de nuages gris qui déversaient des torrents de pluie sur une ville a peine réveiller. Mes larmes avaient cesser et mon liquide noir n'était plus que tiédeur, la colère qui avait fait blanchir mes phalanges n'était plus que le murmure de ma honte bien garder et je me contentais de rester là, assis dans ce canapé mes yeux rivé sur la vue de cette ville que je ne connaissais point. Les rares passants qui avaient osés braver la pluie, se pressaient parapluie multicolores en mains a marcher sur les trottoirs à peine déserts de monde. Perdu dans cette contemplation pourtant anodine du monde réel je me surprenait à m'imaginer être l'une de ces personne, un jeune homme d'affaire devant se rendre à une réunion importante, où un jeune livreur livrant sa première commande de la journée... Oui j'imaginais avec une certaine allégresse la vie que j'aurais pu avoir si je n'étais pas rentrer dans l'industrie du disque, si je n'avais pas rencontrer celui qui rendais mon cœur trop lourd et mes nuits sans fin. Jimin... lui que j'aimais plus que ma propre vie, lui qui me rendais meilleur sans le savoir voilà que je n'avais même plus le droit de l'approcher, de lui parler sous peine de le mettre en danger. Et l'idée qu'il subisse les mêmes sévisses que moi me donnais un frisson de terreur.

Dear diary (Yoonmin ) //Terminé //Où les histoires vivent. Découvrez maintenant