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Dans l'obscurité pesante et immobile, je gisais, sentant le poids de l'inertie m'écraser.

Les clignotements de machines m'avaient arrachée à ce tunnel abyssal où j'étais plongée il y a quelques instants à peine. Un abîme d'obscurité tel que jamais je n'avais contemplé de toute mon existence. Progressivement, je luttai pour forcer mes paupières à s'ouvrir, mais je les sentais se refermer sous leur propre poids. Une lourdeur totale m'envahissait. Des voix me parvenaient, mais elles semblaient à des kilomètres de moi.

Je tentais de bouger, mais tous mes membres semblaient paralysés. Ma détermination ne fléchissait pas là . Je bataillais encore pour garder les yeux ouverts, apercevant peu à peu une lueur du monde qui m'entourait. Certes floue, mais à mesure que je mobilisais mes forces pour m'extraire de ce labyrinthe, les contours de ce espace se dessinaient un peu plus nettement. Bientôt, ma vision s'éclaircit, et la première chose sur laquelle se posèrent mes regards fut la lampe suspendue au-dessus de moi, dans ce plafond qui m'était totalement inconnu.

___Maman... M... réveillée... appeler... docteur.

Pendant des minutes , mes yeux demeurèrent fixés sur cette lampe. Comme si elle était la seule capable de me ramener à la raison. Évidemment, ce simulacre de thérapie semblait fonctionner, car peu à peu, je retrouvais mes sens et entendais plus clairement les voix qui m'entouraient.

___Merveille ? Ma fille !

Moi : ma... maman...

Mes yeux quittent la lampe et se posent enfin sur ce visage larmoyant devant moi. Je fronce les sourcils et essaie de comprendre cette situation dans laquelle je me trouve. Où suis-je ? Et pourquoi ma mère se trouve dans cet état ? Pourquoi est-ce que je me sens si faible, si lourde ? Mes idées étaient encore confuses.

Une porte s'ouvre et un homme en blouse blanche fait son apparition. Suis-je à l'hôpital ?

Mes yeux se tournent ensuite, curieux, sur chaque recoin de cette pièce. En réalisant l'endroit où je me trouve, je retrouve peu à peu mes esprits. La fête royale, ma discussion avec la reine et... je me souviens que j'étais si perturbée par ce que j'avais entendu, que j'avais commencé à sentir mon âme me lâcher.

Arole...

Le docteur s'approche de moi et procède à quelques analyses.

Docteur: bonsoir mademoiselle, comment vous sentez-vous ? M'entendez-vous ?

J'hoche faiblement la tête et il esquisse un léger sourire en se tournant vers ma mère. Je remarque également la présence de mon frère.

Docteur: elle est encore fragile, mais d'ici quelques minutes, je pense qu'elle ira un peu mieux. Ne la fatiguez pas trop. Elle a besoin de repos pour la suite des événements.

Ma mère hoche la tête et le docteur sort de la pièce. A peine la porte fermée, mon frère s'approche de moi.

Lui: sœurette comment est ce que tu vas ?

Maman: ma petite fille...

Elle s'approche de moi et prend doucement ma main. Les larmes gisaient sur ses joues.

Maman: pourquoi as-tu gardé cela pour toi ? Pourquoi hein Merveille ? Un cancer ?

Faiblement, mes yeux s'ecarquillèrent légèrement en l'entendre de cette phrase.

Maman : comment as-tu pu traverser des mois avec cette maladie sans nous en toucher un mot Merveille ?

Willy : pourquoi ?

le prince et la chrétienne [TERMINÉ] ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant