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PDV Malicia


Presque amorphe, j'entends un homme entrer dans les vestiaires et engueuler le chauve sur sa présence ici. Avant de repartir.

Je me fais trainer sur le sol sale et rugueux jusqu'à la cellule. Sa poignée sur mon bras me fait mal, mais ce n'est rien comparé à l'humiliation que je viens de vivre. Cela aurait pu être pire, j'ai comme... De la chance, dans mon malheur. Mais c'est la première fois que je ressent ça. Ce dégoût, mélangé à de la frustration, de la honte et de la haine.

Il me lâche comme une merde au sol même si j'y était déjà à moitié. D'ailleurs mes jambes me brûlent, il doit y avoir des éraflures sur celles-ci.

- La prochaine fois je t'envoie aux putes.
Me menace Nemo.


Voilà. Ça pourrait être bien pire.


Il sort de la pièce et claque la porte. Je ne réalise pas vraiment que je suis à moitiée nue dans une cellule remplit d'hommes. Je ne regarde personne, me recroquevillant sur moi-même, assise dans mon coin.


Mes pieds nus cache ma culotte et mes genoux ma poitrine.
Je tremble de partout, le froid est mordant. L'eau n'a pas encore séchée sur mon corps, si bien qu'il reste des gouttes partout. Je ne parle même pas de mes cheveux qui dégouline dans mon dos et sur mon pull qui est lui même trempé et goutte sur le sol.
J'ai l'impression qu'il fait moins dix degrés.

Je ne survivrai pas à cette nuit.

Les larmes coulant silencieusement, j'entends du mouvement.


Je lève le regard pour voir Scott debout, me regarder. Je baisse aussitôt la tête. Je ne veux affronter le regard de personne.
Masque ou non.
Ses pieds m'apparaissent, devant les miens. Je ne sais pas à quoi m'attendre, alors mes tremblements redoublent.

Il se retourne finalement et s'assoit devant moi. Avec ses mains attachées dans le dos, il relève le bas de sa veste et la pose difficilement sur mes genoux. Elle couvre à peine le devant de mes cuisses mais quand il s'adosse à mes jambes elle retombe jusqu'à ma taille, me procurant une chaleur intense.
Son dos me semble brûlant, comment est-ce possible ?

Les deux autres guignols se lèvent aussi, lentement et viennent se coller à moi de chaque côté, me réchauffant les épaules.

Je crois que maintenant... Je pleure de joie. Je leur suit reconnaissante. Immensément.

Ils ne savent pas à quel point il me sauvent la vie.

La lumière s'éteint.

Mais ça n'a plus d'importance.
Je suis bien entourée.



***


Je me réveille comme dans un cocon. Cette chaleur est si confortable ! Je m'étire de tout mon long et me retourne dans le lit pour regarder l'heure.

J'ouvre les yeux lentement avec un petit sourire avant de le perdre d'un coup. Je ne connais pas cet endroit !

Je m'assois lentement. Examinant chaque objet de la pièce. Je suis dans un bureau. Il n'y a pas de fenêtre et cela me rappelle le kidnapping, la cellule, Némo...

La dernière chose dont je me souviens est d'avoir crevé de froid, Scott, James et Isaac autour de moi. Dans la cellule.

Alors pourquoi suis-je dans un bureau ? Sur une méridienne et recouverte de plusieurs couvertures ?

La porte s'ouvre et je me raidis.

- Qui êtes vous ?
Je demande apeurée.

Je réalise que je n'ai plus le bâillon, ni les menottes.

CITY NIGHT FEELINGS √ FINIWhere stories live. Discover now