CITY NIGHT FEELINGS √ FINI

18

PDV Malicia

- Malicia !

Je vois Pierrot s'empourpre, ce qui est une première !
Je ris tellement que je n'arrive pas à m'arrêter.

- Mon cadeau ne te plaît pas ?
Je lui demande innocemment.

- Si ! Moi j'adore, merci ma chérie !

Marie-Line me fait une accolade que je lui rends, je suis contente que cela lui plaise.

- Un huile sensuelle ? Arrive à prononcer Pierrot entre deux toussotements. Comment tu as pu penser à nous offrir ça ?

Il est tellement mal à l'aise que mon niveau de satisfaction est au maximum.

- Et bien... J'ai pensé que c'était une bonne idée. Mais après tout, ce que vous faites ne me regarde pas.
Je reprends ses mots.

- Ah d'accord ! Tu te venge !

Maintenant qu'il a compris il semble reprendre une teinte de peau normale.
Son visage était tellement rouge qu'on aurait pu le confondre avec un homard.

- J'aurais préfèré une tablette de chocolat.
Marmonne t'il en sortant du salon.

- Pense à ton régime mon nounours.

Mon nounours ?
Ils sont trop mignon !

Houla.

C'est écoeurant ! Pas mignon !
Pourtant je trouve ça mignon...

Est-ce une nouvelle facette de ma personnalité ? Ou étais-je comme ça avant ?
Avant de couper le plus de lien avec le reste du monde.

Plus je suis accompagnée, plus je ressent des émotions.
Marie-Line est tellement gentille avec moi, c'est une boule d'énergie et une bouffée d'oxygène.
Aurait-elle déteint sur moi ?

Je n'arrive pas à me souvenir de comment j'étais avant la mort de ma grand-mère. Je sais juste qu'en quatre ans, je ne suis allée sur sa tombe qu'une seule fois. Le jour de son enterrement.
Ça montre bien l'absence de sentiments.

À quoi bon visiter un cimetière d'ossements ?
Il n'y a pas d'âme. Pas d'esprit. Elle ne veille pas sur moi. Elle est morte.

Elle n'est plus là. Elle n'existe plus.

Mais j'aurais du y aller pour moi. Pour me remonter le moral. Même parler dans le vide aurait été bénéfique. Rien que pour prouver que je tenais à elle aussi, j'aurai pu amener des fleurs, nettoyer sa tombe. Prendre soin du manoir.

Il y a tellement de choses que j'aurais du faire. Je ne suis pas devenue plus forte avec mon masque. J'ai étais faible au contraire, parce que j'avais peur de ressentir de la tristesse, de l'abandon.
Je suis devenue une personne égoïste, détestable.
Et je regrette tellement d'être passée à côtés de plein de choses en quatre ans. C'est comme si... Je n'avais pas étais moi pendant tout ce temps !

Je m'en veux tellement que j'ai envie de me frapper.

Je suis jeune, je ne peux peut-être pas rattraper le temps perdu mais j'ai toute la vie pour profiter. De ce que la vie a à m'offrir. De ce que les gens ont à m'offrir.
Un sourire. Un mot gentil. Une confession. De l'amour.
Tout ce que je ne voulais et voyais pas jusqu'ici.

- Malicia ?

***