CITY NIGHT FEELINGS √ FINI

16

PDV Malicia

Je me réveille lentement, dans une chambre que je ne connais pas. C'est une habitude maintenant.

La porte s'ouvre sur Marie-Line, la femme de Pierrot.

- Malicia ! Tu es réveillée !

Elle s'assoit sur le lit pour me faire un câlin étouffant, mais étonnamment, ça ne me dérange pas.
Je lui rends rapidement l'étreinte.

- Tu as toujours mal ?
Me demande-t-elle inquiète.

Son regard est planté sur mon front et je me rappelle ma blessure d'hier. Je porte une main à celle-ci et constate que Pierrot s'en ait occupé.

- Non, tout va bien.
Je souris.

Elle me dit de la suivre pour petit déjeuner. Sur le chemin jusqu'à la cuisine, je regarde minutieusement chaque meuble, chaque photos accrochées au murs.
Ils ont une très belle maison.

Je retrouve Pierrot, avec une chemise à carreaux et un sourire prends possession de mes lèvres. C'est un soulagement de le revoir.

- Comment vas-tu Malicia ?

Mon regard s'assombrit quelque peu quand des images de la veille refont surface dans mon esprit.

- Je vais bien, je réponds tout de même, et toi ?

- Ça va... Mais j'ai besoin d'explications.

C'est la première fois que je le vois si sérieux.
Je ne sais pas quoi dire alors j'attends qu'il me pose des questions.

- D'abord. Tu m'as menti. Je le regarde les yeux ronds, sur quoi j'aurais bien pu lui mentir ? Tu as dis que tu étais hideuse, alors que tu as un très beau visage.
Me sermonne t-il avec un petit sourire.

Je lève les yeux au ciel, Marie-Line approuve ce que dit son mari et je me retiens de rougir face à toute cette attention portée sur mon visage.

- Maintenant... Dis-moi ce qu'il s'est passé là-bas.

Je m'assois sur une chaise et bois une gorgée du café.

- Un peu après ton départ, je commence, des hommes sont venus nous enlever au manoir. On est restés plusieurs jours dans un sous-sol d'entrepôt, on mangeais et on pouvait se doucher, c'est déjà ça.
Bien sûr je ne précise pas que les douches étaient communes.

- Et comment tu t'es fait ça ?
Il demande en faisant un geste circulaire delà main en visant mon visage.

Je me penche un peu pour voir mon reflet dans la vitre teintée du four. J'avais oublié le coup de poing de Némo dans les douches. Mon visage est bien amoché.

On entends des bruits de pas venir jusqu'à nous et vois Scott entrer dans la cuisine, une chemise à carreaux sur lui.

Je pince mes lèvres pour m'empêcher de rire. Ce dernier le remarque pourtant et m'envoie un regard noir.

- Alors ?
Insiste Pierrot.

Je perd mon sourire lentement et baisse les yeux sur la tasse de café devant moi.

- Je suis tombée. Pendant notre fuite.

Je n'aime pas lui mentir, mais je n'ai pas envie de parler du détraqué.

- Et ces charmants garçons ? Tu les a rencontrés là-bas ?
Questionne Marie-Line.

Charmants ? Elle a abusé du café ce matin ?
Pierrot la réprimande gentiment en ouvrant grand ses yeux.