Chapitre 7 - Les Bayous

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Du haut du ciel, dans le soleil qui frôle le sommet des lointaines montagnes à l'horizon, deux silhouettes s'approchent de l'homme et des Shoof. De toute petites traces dans le ciel, elles deviennent peu à peu d'immenses créatures trapézoïdes, aux ailes immenses, comme deux grandes voiles, qui battent l'air tout doucement en ondulant. De mélancoliques cris stridents, parfois restreints à des vibrations ondulatoires plus douces, se font entendre, de plus en plus audibles. Les deux silhouettes s'accompagnent souvent en planant en duo l'un autour de l'autre, comme une valse aérienne en duo.

— Voici les Bayous, annonce Xen avec une joie évidente.
— Ce sont des oiseaux ? demande Galenn avec un air indécis.
— En quelque sorte, répond Ja. Ils sont très particuliers, unique dans le monde.
— Je n'en ai jamais vu dans les cinq Royaumes, déclare le Guerrier.
— De quels Royaumes...

Les deux Bayous se retrouvent au-dessus d'eux et soudain, ils entament leur descente en poussant un long cri qui interrompt leur échange.  Les compagnons reculent prestement pour laisser le plus d'espace aux deux nouvelles créatures.  Galenn les observe pendant qu'ils se posent sur deux longues pattes qui sortent d'un pli le long de leur ventre. Les ailes triangulaires s'enroulent sur elles-mêmes, avec leur peau lisse, aux teintes variées, semblant être recouverte d'un duvet très serré. Les deux Bayous enroulent ensuite leur longue queue fine autour de leurs pattes et semblent s'assoir sur leurs talons alors que les membres inférieurs se replient sur eux-mêmes. Ensuite, les ailes roulés se collent au corps.  Les têtes des deux Bayous se penchent ensuite vers les futurs passagers. De doux yeux sombres ourlés de cils blancs les regardent avec bienveillance. Un roucoulement s'échappent des deux gorges alors que Xen et ses amis Shoof  s'élancent pour les gratter et les cajoler chacune leur tour. Leurs bouches garnies de petites dents s'ouvrent pour lancer de petits cris de joie, tout en donnant des coups de tête pour saluer les Shoof.

Pendant les retrouvailles, Galenn est resté de marbre mais aux aguets, la main sur sa dague.
Quel type d'animaux, ou oiseaux, est-ce ?  Et ces dents, ces griffes sur les pattes !  Ils sont si gros ! Ils pourraient nous écraser en un seul coup d'aile ou de tête.  Des Bayous !

Un des Bayous est plus gros que l'autre et regarde aussi Galenn d'un œil attentif et suspicieux. Xen fait un signe au guerrier pour qu'il s'approche :

— Viens, Galenn, notre ami, ils veulent faire ta connaissance !
— Mais enlève ta main de ton arme, ajoute Ja, cela rend nerveux Brik qui croit que tu vas t'en prendre à Lia.

Le guerrier relève doucement sa main avec un certain doute.  Mais il se décide à avancer avec les mains tendues vers les nouvelles créatures. Il ressent les narines qui reniflent avec précaution ses mains. Mais en voyant Ja qui se suspend au bras de Galenn, les hésitations des Bayous fondent très vites. Elles fouinent à fond dans ses vêtements, machouillent ses longs cheveux et tentent de l'amener à leur flatter le dessus des yeux ou le dessous du menton. Galenn découvre la douceur de leur plumage (ou pelage) et ressent au tout profond de son être les grognements de plaisance des deux êtres qui l'entourent, curieux et avides de le connaître.

— Ils sont beaux, n'est-ce pas ? demande Ja, qui s'est juchée sur l'épaule de Galenn.
— Oui, en effet, répond l'homme. Surprenants, originaux ... beaux.

L'homme bronzé cesse de caresser les Bayous et retire sa main.

— Mais... s'ils sont notre moyen de locomotion... nous allons les monter comme des destriers ? Je ne suis pas trop sûr de cette méthode. Je...
— Non, nous utilisons la poche thoracique de Brik, explique Xen.
— Poche thoracique ? fait la voix incertaine de l'homme, qui blêmit doucement.
— Oui, continue Xen, chez les Bayous, le mâle est celui qui porte les petits pour la couvaison. Il est plus gros et peut supporter un poids supplémentaire et garder la chaleur malgré l'altitude.
— Tu vas voir, c'est très confortable, ajoute doucement Ja en lissant une mèche de cheveux de Galenn.

Galenn - Le chemin des PierresWhere stories live. Discover now