Chapitre 21 - La Cicatrice

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—    Ils faut les comprendre Galenn ! reprend Kalya à bout de patience.
—    Non ! riposte le Guerrier en enfilant sa chemise fraîchement lavée dans la rivière qui lui colle sur la peau.  S'ils font cela,  c'est un abandon, c'est de la faiblesse, au pire de la lâcheté...
—    Je te défends de les traiter de lâches ! grogne la Capitaine.  Ces hommes et femmes sont de mon équipage.  Ils m'ont suivie dans les coins les plus dangereux des mers et des océans.  Ils se sont battus pour notre sauvegarde et pour le bien du Géant... 
—    Mais ils abandonnent le navire ! crache Galenn avec dédain
—    Tu es injuste envers eux, ce monde de magie n'est pas leur habitude.
—    Pourtant ils t'on vu faire : l'Auditrice de la Mer ! Ils en ont l'habitude, non ?
—    Pour eux, c'était moi, pas Handkili, pas d'autres Mages. Ils avaient le Géant comme refuge.  Il n'y avait surtout pas des rivières et des forêts qui disparaissaient ! 
—    Ce sont des couards, murmure Galenn en s'assoyant près du foyer.

Il tourne le dos à Kalya et ne voit donc pas l'aura rougeâtre qui englobe soudain la jeune fille.

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Dans la matinée, le retour de Galenn et Kalya de la dimension magique est une source d'émerveillement pour tous les membres de leur groupe.  Le paysage qui s'est soudainement modifié, lors de leurs actions sur les piliers, étonne et ravi leurs compagnons. 
La rivière est fraîche et douce, elle leur fournie du poisson en abondance lors des tous premiers lancers de leurs filets de fortunes, la végétation est riche en petits fruits et comblée de vie.  Bref, le retour de la forêt autour de la montagne et de la rivière qui la valse entre les rochers est un bonheur pour tous.  Galenn, une fois qu'il passe la crête de la montagne, retrouve , malgré les années écoulées depuis sa tendre jeunesse, rapidement ses repères.

Ses pas le dirige instinctivement.  Il passe à gauche de la grosse roche, contourne l'arbre aus trois fourches – plus grand que dans son souvenir –et enjambe un creux de rivière, maintenant envahis par des buissons. Finalement, en fin de journée, il escalade trois série d'éboulis de roches pour atteindre un terre plein.

Là, Galenn découvre les vestiges de ce qui fut « sa » maison durant plusieurs années dans sa jeunesse.  Kalya le rejoint en même temps que les Shoof. Le jeune guerrier leur dit simplement :

—    Voici le demeure de Leylias la Breïss, ma Mia durant mes jeunes années.

Puis, il s'avance, pose son ceinturon et ses armes sur un rocher portant des marques d'usures spécifiques, puis il nettoie rapidement le sol avec un fagot de branchailles en guise de balai. De son action se découvre un coin avec un rocher fendu en deux, qui a servi de foyer et deux plats de terrain qui sont d'une hauteur agréable pour s'assoir et d'une surface assez grande pour se coucher. 

—    Allez chercher du bois, commande Galenn, nous mangerons chaud ce soir.  Et si vous cherchez derrière les arbres juste là, sur le plateau rocheux, vous trouverez facilement l'emplacement pour compléter trois grands lits avec du foin, en plus des deux que l'on a ici.  Il n'y a plus de toit au-dessus de nos têtes, mais c'est déjà mieux que le fond de la forêt, grâce à ces murets qui tiennent encore debout.
—    Moi, j'adore ce lieu, déclare Ja en sautant de son épaule,

Sous les yeux incrédules de Galenn, Ja se dépêche de creuser près d'un des lits, celui attitré naguère à Leylias.

—    Ja ? Que fais-tu ? demande Galenn.
—    Je crois que ce n'est pas poli de creuser quand on... arrive chez les gens, hésite Val en questionnant du regard les deux autres Shoof indécis.
—    Il ...y...a... quel...ch....  répond la petite Ja tout en grattant le sol si dur.

La surface ne résiste pas aux griffes de la Shoof qui exhibe bientôt une pierre noire de suie. Elle l'apporte révérencieusement à Galenn :

—    Tu es chez toi, cela t'appartiens je crois, dit-elle.

Galenn - Le chemin des PierresWhere stories live. Discover now