Chapitre Trente Deux - Acropole

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Aali prit une bouchée de riz à l'encre de seiche sous les yeux ronds de Léane.

« Tu cherches leurs Descendants ».

C'était les qui se répétaient en boucle dans la tête de la jeune fille depuis que le fils de Morphée les avait prononcés. Tout ce qui s'était passé au matin n'avait servi à rien. La visite du Parthénon, les questions sur Niké et Athéna, la ballade dans la rue... enfin. Si. La ballade dans la rue avait servi à découvrir que personne dans les environs n'était un Descendant. Mais, même ! Le fait d'avoir parcouru ces kilomètres pour rien angoissait Léane.

Et si le Phœnix s'était trompé à son sujet ?

Après tout, il avait dit que Léane avait une sœur ou un frère jumeau, ce qui était faux. Léane avait prévu de poser cette question à sa mère, lors de la Toussaint. La réponse qu'elle aurait était obligeamment celle à laquelle elle s'attendait : elle n'avait pas de frère ou de sœur. Elle savait déjà que Hélène avait malheureusement fait plusieurs fausses couches avant de l'avoir, et si elle avait eu un enfant avant la jeune fille, elle l'aurait gardé à tout prix. Sa mère et Paolo n'avaient jamais eu de problème d'argent, et ils avaient autrefois comme projet d'avoir beaucoup d'enfants mais Hélène avait renoncé à continuer, disant que son bonheur était comblé après avoir accouché de sa fille en bonne santé.

Aali observait Léane. Elle était complètement ailleurs et n'avait pas remarqué qu'il la regardait depuis un certain temps déjà. Elle n'avait pas désactivé son pouvoir, et ses yeux étaient toujours oranges, mais elle ne l'utilisait probablement pas. Ses cheveux courts étaient ébouriffés. Avant de la voir, il n'avait jamais vraiment pensé rencontrer une fille qui avait une coupe à la garçonne. Pour lui, toutes les femmes aimaient prendre soin de leurs cheveux, faire des coiffures élaborées, mettre du maquillage pour faire ressortir leur beauté... surtout les déesses. Léane n'avait rien de tout ça. Et elle ne réfléchissait même pas comme la Chercheuse devait le faire.

Morphée le lui avait expliqué : la Chercheuse était quelqu'un hors du commun, qui avait une intelligence supérieure et pensait différemment. Elle avait une capacité de déduction et une mémoire qui dépassaient celles de personnes communes. Si le Phœnix l'avait choisie, c'était parce qu'elle avait non seulement un corps apte à contrôler cette magie surpuissante, mais aussi une sensibilité naturelle aux entités extraordinaires.

Léane était brute, impatiente, idiote et ne méritait pas la Vision. Et en plus, elle n'avait pas un physique divin. Elle était grande, fine, presque maigre, n'avait pas beaucoup de formes et des tâches de rousseur — Aali n'aimait pas les tâches de rousseur. Lui aussi en avait, ça ne lui plaisait pas. 

Du tout.

Soudain, la jeune fille sursauta, surprenant son compagnon. Aali l'interrogea du regard, peu soupçonneux.

— Aali, ce matin, à l'acropole...

— Quoi ?

— Juste après être arrivés, il y avait ces gens, qui t'ont bousculés. Tu te souviens de ce qu'ils ont dit ?

Léane avait un ton sûr, ce qui étonna Aali. Il haussa les épaules.

— Ils parlaient d'une fête. Une grande fête. En ville.

— Et...?

— Je crois bien que j'ai une piste.

LE PHŒNIXTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang