Chapitre Trente Six - Découragement

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Aux alentours de cinq heures du matin, les invités commençaient à partir. Léane les observa tous un par un, sans toutefois recevoir la vision des douze dieux. Mais cette fois, elle ne perdait pas espoir. Aali avait réussi, contre toute attente, à lui redonner confiance en elle. Certes, il n'avait pas été gentil ou subtil, mais Léane avait senti qu'il était sincère. Et puis, il avait définitivement raison. Si la jeune fille ne se préparait pas à beaucoup d'échecs, elle pouvait dire adieu à sa mission. Elle avait eu le choix, après tout, de l'accepter ou de la refuser. Il s'agissait d'ignorer le danger, ou de sauver sa peau et celle des autres. Évidemment, elle ne savait pas comment s'y prendre, mais elle devait au moins essayer.

— Léane... y a vraiment personne ? se découragea Iris lorsque le dernier invité sortit.

— Non. Et il n'y a que les propriétaires à l'intérieur, mais ils ne sont pas magiques.

Narcée soupira. Premier essai : échec. Il n'y avait plus qu'à retourner dans le monde de Morphée.

Aali attendit que Léane lui donne le feu vert pour les ramener. Elle pinça les lèvres, et acquiesça doucement. Le jeune homme tendit les bras et Narcée, Iris et Léane le touchèrent.

Ils disparurent.

Morphée les attendait dans la salle commune des jardins suspendus, au dernier étage. Il était en train de boire le thé avec Schéhérazade sur la table en verre. En les voyant revenir bredouilles, le dieu des songes leur lança un regard compatissant, et se leva pour les accueillir. Ils étaient fatigués, puisqu'ils étaient restés éveillés toute la nuit. À part pour Aali, qui avait une résistance divine, ils avaient tous des cernes sous les yeux. Morphée claqua des doigts, et ils furent tous les trois vêtus de vêtements plus confortables — joggings et t-shirts. Léane lui sourit et se dirigea naturellement vers une des chambres. Ce serait la seconde nuit qu'ils passeraient ici, et ce ne serait pas la dernière. Léane, Iris et Narcée ne risquaient pas de revenir dans leur campus.

— Allez dormir. Vous en avez tous besoin.

* * *

Plusieurs heures plus tard, vers midi, Léane fut prompte à se réveiller. Elle avait rêvé d'une fête, à une endroit spécifique de l'acropole, et avait réalisé quelque chose. Elle rejoignit donc Morphée, toute excitée à l'idée de lui présenter sa nouvelle idée. Cependant, elle ne trouva que son fils et Schéhérazade, au deuxième étage, dans le salon décoré à la façon de la Renaissance. La femme de Morphée l'accueillit avec un câlin. Léane le termina rapidement, n'aimant pas vraiment qu'on la touche.

Puis, elle ne prit pas la peine de s'asseoir sur le divan en cuir pour leur expliquer pourquoi elle était d'aussi bonne humeur.

— Aali, dit-elle, tu te souviens, à l'acropole ? Il y a un chemin spécifique pour accéder au Parthénon, et on passe devant un certain théâtre...

— Oui... répondit le jeune homme sans comprendre.

— Le théâtre de Dionysos !

— Je ne vois pas en quoi ça peut t'aider concernant ta quête.

— Réfléchis un peu ! Tu m'as dit qu'Athéna n'allait pas souvent là-bas. Je sais aussi de mes recherches personnelles, que les temples de Poseidon, d'Apollon et d'Artémis n'étaient que des lieux de cultes. Pareil pour la plupart des autres, en Grèce. Mais ! À l'acropole, il y a le théâtre de Dionysos. C'est dans la capitale.

— Je ne vois toujours pas.

Léane soupira, mais ne perdit pas de son excitation.

— Je suis sûre que j'ai raison, il y a bien un des Descendants à Athènes. Et je sais aussi où on peut le trouver.

— Où donc ?

Léane ne savait pas pourquoi elle en était sûre, car ses arguments étaient très bancals. Cependant, quelque chose lui disait qu'elle avait raison. Le théâtre de Dionysos était un endroit où se jouaient des comédies et des tragédies durant l'antiquité, et Athènes était probablement une ville où avaient lieu beaucoup de fêtes. Léane avait remarqué que Iris avait un intérêt pour l'élément aqueux avant de se faire transformer et Poseidon n'était autre que le seigneur des mers. Narcée, lui, avait un caractère doux sous son arrogance, tout comme Hadès envers sa femme Perséphone. Or, quoi de mieux qu'un endroit pour s'amuser lorsqu'on était un dieu du divertissement ?

— Un casino !

LE PHŒNIXWhere stories live. Discover now