Chapitre 14 : Olenka

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Olenka se réveilla dans son lit avec un mal de ventre et de crâne terrible. Elle se retourna pour prendre son téléphone sur sa table de nuit mais sa main papillonna vainement dans l'air. Soudain, elle se rappela qu'elle n'était pas du tout chez elle.

Bien sûr, la soirée de Farah. Elle tenta de creuser dans sa mémoire à la recherche de bribes de souvenirs mais elle se souvenait simplement d'avoir pris une bière et après, gros trou noir. Putain de merde. Complètement nauséeuse, elle tenta de se redresser pour comprendre avec qui elle avait atterri.

Elle pris son téléphone. 8h30. Super, personne ne va être réveillé. Pourquoi je suis la seule conne qui se réveille aussi tôt ?

Elle prit la lumière et éclaira le visage de la personne à côté d'elle dans le lit - parce que oui, elle n'était pas seule. Nathan. Olenka était toujours habillée mais ne pas savoir ce qu'elle avait foutu la rendait malade. Quelle conne, qu'est-ce qu'il m'a pris de boire autant ? Par curiosité, Olenka avait toujours voulu avoir un black out. Elle ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait ne pas se souvenir de ce qu'il avait fait la veille. Maintenant qu'elle était en plein dedans, son sang se glaçait et elle avait des sueurs froides.

Incapable de rester dans le lit à se retourner éternellement, Olenka sortit doucement. Elle dut marcher sur un bras ou deux mais heureusement, les gens qui dormaient par terre semblaient toujours ivres morts. Super.

Elle avait très envie de vomir. Son ventre se serrait douloureusement et sa tête tournait dans tous les sens. Je. Ne. Boirais. Plus. Jamais. Olenka parvint à se traîner jusque la salle de bain. Elle prit un verre d'eau et puis elle se posa sur les toilettes. Elle allait vomir, elle le sentait. Complètement dans le vague, elle rendit tout l'alcool qu'elle avait ingurgité. Écœurée, elle sentit les larmes monter, de colère et de fatigue.

Olenka tenta de se relever mais beaucoup trop nauséeuse, elle se contenta de s'assoir contre le mur. Elle sortit son téléphone et crut rêver en voyant que son père lui avait envoyé un message. Cela faisait bien deux semaines qu'elle n'avait pas vu ses parents. Plus le temps passait, plus elle sentait que le lien quasi-inexistant qu'ils entretenaient s'effritait et menaçait de disparaître pour de bon. Et même si Olenka ne l'avouerait jamais, ce point de non-retour lui brisait le cœur.

Peut-être qu'il m'envoie un message pour prendre de mes nouvelles ? se permit-elle d'espérer dans son état pitoyable.

Elle ouvrit le message.

Papa, 7h30:

« On vient de rentrer de Londres. Où es-tu ???? »

Olenka remarqua aussi qu'elle avait trois appels manqués. Au même moment, son père rappela. Olenka hésita un instant mais finit par décrocher, incapable d'élaborer une réflexion sensée. Elle n'aspirait qu'à rentrer chez elle et se voyait mal glander ici toute la matinée.

« Allô ? Olenka ?! Nom de Dieu, tu pouvais pas répondre plus tôt ?! On était morts d'inquiétude ! T'es où ? Pourquoi t'es pas à la maison ? »

Inutile de mentir. De toute façon, il s'en fiche.

« Bonjour à toi aussi, je vais bien, merci de demander. J'étais en soirée chez Farah. Tu peux venir me chercher ?
- En soirée ? Qu'est-ce que tu faisais en soirée ?! Tu crois qu'on n'a pas assez de problèmes comme ça, à faire ton ado fugueuse ?! »

En temps normal, Olenka aurait dégainé toute sa colère et ses meilleurs arguments. Mais elle était tout bonnement incapable de subir un tel affront. Elle ne répondit pas.

« Donne-moi l'adresse ! J'arrive de suite, tu vas voir ce que tu vas voir. »

Olenka ferma les yeux et raccrocha avant d'envoyer l'adresse. Elle refusait de réfléchir à la situation. Au fait que ses parents étaient rentrés. Que son père lui avait hurlé dessus. Alors qu'il n'en avait rien à foutre d'elle. Pourquoi se sentait-il obligé de jouer un rôle de père impliqué et sévère alors qu'il n'avait aucune emprise sur sa vie ?

Le ciel était bleuWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu