Chapitre 25 : Olenka

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Olenka le ressentait de nouveau. Le bonheur. C'était un sentiment incroyable, on pouvait s'empêcher de le ressentir car on passait à côté des petits bonheurs de la vie. Olenka était désormais déterminée à s'aimer et aimer sa vie à fond, en écoutant ce que son coeur lui disait de faire car c'était ça, être heureux. Faire ce qu'on avait envie de faire au plus profond de ses tripes, quelles que soient les conséquences.

Par exemple, retourner avec son ex qui l'avait trompée. Le monde entier criait que la tromperie était impardonnable, mais aujourd'hui, Olenka se sentait assez en paix pour pardonner Matth. Tout ce qu'elle voulait, c'était profiter de lui, car elle sentait au fond d'elle que c'était ça qui la rendait heureuse. Si demain elle mourrait, elle aurait regretté d'être passé à côté de Matth pour une rancoeur. Olenka voulait l'aimer.

Ils avaient décidé d'aller au cinéma ensemble, pour se rappeler leur premier date. Olenka sourit. Elle s'en rappelait très bien, c'était un dimanche, Matth avait voulu lui prouver que les dimanches n'étaient pas des jours ennuyants. Il l'avait emmenée au cinéma voir un film d'horreur (il lui avait avoué plus tard que c'était une stratégie pour qu'elle ait peur et qu'elle se blottisse contre lui, alors que c'était lui qui avait été au bout de sa vie). Il l'avait ensuite emmenée à une fête foraine (où, après avoir mangé trop de churros, Olenka avait vomi dans une attraction). Et ils avaient fini leur journée en se posant dans l'herbe et en parlant de tout et de rien. C'était là qu'ils s'étaient embrassés pour la première fois. Olenka tressaillit de plaisir et d'excitation.

Matth avait choisi une espèce de comédie romantique pour "qu'ils puissent la critiquer ensemble et se moquer des personnages". En réalité, Olenka le soupçonnait d'aimer les comédies françaises un peu nian-nian. 

Ils rirent beaucoup, s'attisant les regards agacés des autres spectateurs. Et, sans trop qu'ils ne s'en rendent compte, leurs mains se rejoignirent. Olenka frissonna. Elle ne savait plus comment ils en étaient arrivés là, elle ne voulait même pas y penser. Elle voulait juste rattraper le temps perdu, le temps où elle s'était interdite de retourner vers lui pour le punir.

Alors elle tourna la tête et attrapa le visage de Matth entre ses mains. Et ils s'embrassèrent. 

Olenka eut l'impression que c'était son premier baiser. Tout l'amour qu'elle portait à Matth ressortait et elle n'aspirait qu'à rester à ses côtés pour l'éternité. Matth ne devait pas comprendre ce retournement de situation, mais ce n'était pas grave. Olenka était une vraie gémeaux, lunatique et vivant pleinement chaque situation. 

"Sortez de la salle pour faire vos affaires ! les interpella un vieux papi qui les regardait mal depuis le début de la séance."

Olenka et Matth échangèrent un regard complices et ne se firent pas prier. Olenka lui prit la main et ils quittèrent la salle en rigolant. Ils sortirent même dehors. Une fois à l'air libre, Matth s'exclama : 

"Putain, Olenka ! C'était quoi, ça ?"

Olenka l'embrassa à nouveau. Ce n'était pas de sa faute, elle n'arrivait pas à se retenir !

"Ça, tu veux dire ?"

Ils s'échangèrent un regard qui en disait long. Olenka ressentait des émotions inexplicables, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Comme si elle s'autorisait à nouveau à aimer, et que tous ses sentiments censurés se déchaînaient. Elle frissonna.

"Putain de merde, Matth. Je t'aime."

Matth fronça les sourcils, complètement perdu. Il ne répondit rien et alla s'asseoir sur un banc. Il prit sa tête dans ses mains.

"Je comprends rien, Olenka. J'adore ça, mais je comprends rien... Tu me détestais il y a quelques jours.

- Je te détestais pas, je faisais semblant. Matth, je crois que c'est le moment que j'en parle une bonne fois pour toutes... Ça m'a tuée, ce que tu m'as fait. Parce que j'avais jamais aimé quelqu'un, j'avais jamais géré cette trahison. Je me suis laissée emporter, je me suis interdite de te pardonner parce que "j'aurais l'air faible". Mais j'ai pris conscience d'un truc. On a qu'une vie ! J'ai pas envie de passer ma vie pleine de rancoeur. Là, au fond, ce que j'avais envie, c'était d'être avec toi. Je dis pas que je serais toujours derrière toi peu importe les crasses que tu me feras, je dis juste que là, aujourd'hui, je suis plus heureuse avec toi que sans toi. Je suis toujours amoureuse de toi, et j'en ai plus rien à faire d'avoir l'air faible. Je suis juste honnête avec moi-même, et la vie est tellement plus douce. Ce que je sais, c'est que si demain, tout s'arrête, je veux avoir fait ce que j'avais envie jusqu'au dernier moment."

Le ciel était bleuWhere stories live. Discover now