Chapitre 8

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Samedi 18h

La semaine se déroula dans le même échange d'énervement et de rire. Evan s'énervait tandis que Max riait et le cadet n'arrivait pas à en vouloir bien longtemps à son ami. Il ressentait toujours cette tension entre eux et Max s'amusait du pouvoir qu'il exerçait sur Evan.

Max sortait souvent et tentait à chaque fois d'inclure Evan à ses soirées. Bien entendu, le plus jeune avait de la réserve et refusait la plupart du temps.

Ils n'avaient plus eu de nouvelle des services sociaux mais l'horloge tournait et Evan voyait Max se tendre au fur et à mesure des jours. Le blond savait qu'il allait devoir se confronter à ses parents d'accueil. Il savait qu'il allait devoir aller chercher ses affaires chez eux, leur dire qu'il partait. Il ne les avait pas dénoncés mais semblait peu enclin à la discussion avec son père. Personne ne pouvait lui en vouloir.

Alors que Max somnolait sur son lit, et qu'Evan vérifiai son fil d'actualité avec flegme. Celui-ci se dit qu'il serait temps d'amener le sujet.

« Max ? »

Le blond ne répondit pas mais un coup d'œil à son ami fit comprendre à Evan qu'il l'écoutait. En effet, il le fixait de ses yeux bleu azur.

« Hum... », il hésita, « Je me disais qu'il faudrait qu'on parle de tes parents d'accueil ! »

Max se releva sur ses coudes. Le brun avait éveillé son intérêt.

« J'aime que tu te tracasses pour moi petite teigne ! », fit-il avec un sourire en coin avant de baisser les yeux, « mais tu as raison ! Je vais y aller ! ». Et il se leva du lit décidé.

Surpris, Evan le suivit du regard, « Maintenant ? »

« Pourquoi pas ? Je n'ai pas envie de trainer ça toute ma vie et là j'ai un élan de courage ! »

Le brun décida d'approuver. Il avait compris qu'avec Max, contredire ne servait à rien.

« Okay... », dit-il avant de se lever à son tour, « Alors je viens avec toi ! »

Ce fut au tour de Max d'être surpris.

« Hors de question Evan !
- Pourquoi ?
- Parce que !
- Je viens !
- Evan...
- Je viens ! »

Le blond poussa un profond soupir et glissa ses doigts entre ses mèches rebelles. Mon dieu, ce qu'Evan adorait quand il faisait ça.

« Je ne te ferai pas changer d'avis ? »

Le cadet secoua la tête négativement.

« Merci ! », murmura le blond si faiblement qu'Evan cru avoir rêvé.

Une heure plus tard, ils sortaient. Evan sur les talons de Max qui fuyait la maison en portant dans ses bras ses affaires.

Le brun courrait presque pour se mettre à sa hauteur mais à chaque fois son ainé le distançait. Malgré tout, Evan voyait que son ami avait les yeux humides.

La rencontre ne s'était pas bien passée. Heureusement, le père n'était pas là, Max n'avait pas pu laisser s'exprimer sa colère. Evan n'osait même pas imaginer ce qui aurait pu arriver... C'était aussi pour ça qu'il avait insisté pour venir. C'était quand même douloureux pour le blond. Il s'était attaché à sa mère d'accueil bien plus qu'il n'osera jamais l'avouer mais le plus jeune l'avait très bien compris.

La femme avait pleuré, supplié et sangloté jusqu'à qu'ils quittent la maison. Elle les avait accueillies avec surprise et soulagement pensant que Max allait revenir vivre chez eux, elle avait vite déchanté. Elle s'était excusé au moins une cinquantaine de fois sur tout le temps que le blond avait mit pour rassembler ses affaires. Et Evan voyait à quel point ça avait été dur pour son ami d'ignorer ses supplications.

Maintenant, Max semblait vouloir évacuer sa colère en courant et le brun avait abandonné l'idée de discuter avec lui de ce qu'il venait de se passer.

Arrivé chez Evan, Max monta les escaliers, balança ses affaires et se laissa tomber sur le lit, les poings toujours serrés. D'un pas hésitant, le brun rentre à son tour dans la chambre. En le voyant, Max se redressa et plongea son visage dans ses mains.

« Ça va ? », lui demanda timidement le plus jeune en s'asseyant à côté de lui.

Subitement, Max se leva et commença à faire les cent pas.

« Tu me demandes si ça va ? », il eut un petit rire hystérique avant qu'il ne jette un regard mauvais au cadet qui se sentit tout petit face à sa colère, « J'ai l'air d'aller bien ? »

Evan baissa les yeux en se sentant stupide d'avoir posé la question.

« Regarde-moi Evan ! », lui ordonna-t-il. Mais Evan n'obéit pas, il avait trop peur de le regarder et d'y voir toute la haine que pouvait ressentir son ainé.

« EVAN ! », hurla-t-il, faisant sursauter le brun. Il se décida finalement à lever les yeux craintivement.

Quand les yeux ambre eurent croiser le bleu azur, le visage de Max se décomposa. Il se rendit soudain compte de la crainte qu'il inspirait à Evan et se sentit honteux. Il ne voulait pas que le brun le regarde de cette manière, il ne le supportait pas.

« Oh mon dieu », murmura-t-il, « Je... Je suis désolé Evan, je ne voulais pas m'énerver comme ça... »

Lentement, il se rassis au bord du lit. Contrairement à ce qu'il craignait, Evan ne partit pas en courant.

« En réalité, c'était dur pour moi... Tu sais j'étais attaché à cette femme... C'est son mari qui est un gros fils de pute... », avoua-t-il finalement d'une traite.

Le blond se laissa tomber sur le lit, bientôt suivi par Evan. Le visage tourné l'un vers l'autre, leur souffle se mélangeaient. Du bout des doigts, Evan attrapa le petit doigt de son ainé. Surpris, celui-ci baissa les yeux vers leur main. Avec un sourire, le plus vieux glissa ses doigts entre ceux d'Evan. Ils serrèrent leur main l'une contre l'autre avec soulagement. Le brun releva les yeux vers son ami qui le détaillait déjà avec désir. Ils plantèrent leur regard dans celui de l'autre, dévorant chaque parcelle d'émotions qui se représentait à travers les yeux. « Les yeux sont la fenêtre de l'âme », Evan se dit qu'il n'aurait jamais pu autant approuver cette phrase que sur le moment même. Il quitta les yeux de Max pour glisser vers le reste de son visage. De son regard, il caressa chaque trait fin de son ami, en s'attardant sur ses lèvres. Pour la seconde fois depuis qu'il le connaissait, Evan désirait ces lèvres, roses, charnues et humides. Inconsciemment, il lécha les siennes en s'imaginant le gout que pouvait avoir celle de Max. Quand celui-ci se mit à sourire, le brun ne put résister et se mordit les lèvres. Il voulait, non, il désirait se lancer sur la bouche tentatrice du blond. Mais il savait que jamais il n'oserait.

« Arrête de torturer tes jolies lèvres petite teigne... Tu vas les abimer ! »

Evan se mit à rougir, tout son désir remplacé par de la gêne. Et il se releva suivi de près par Max qui sépara leur main.

MAXWhere stories live. Discover now