Chapitre 12

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Samedi 14h

Evan était dans le flou. Pire que ça, en réalité il était dans le déni. Depuis ce qu'il s'était passé la veille, le brun aux yeux ambre évitait de penser à Max. Non, il n'évitait pas, il s'y forçait. Et cela marchait... Un peu.

Quand il vit que cette technique ne fonctionnait absolument pas, il tenta l'auto-persuasion. Il ne l'aimait pas, c'est juste une attirance spéciale car c'est la première personne avec qui il a réellement vécu depuis qu'il avait pris la décision de rester vivre dans cette maison sans ses parents. Mais Max était tellement plus que ça et il le savait. Il avait beau se répéter à haute voix que c'était juste un ami, il savait que c'était faux.

Il savait qu'au fond de lui, il aimait Max. Pas comme un ami, il savait faire la différence entre ce qu'il ressentait pour Nathan et ce qu'il ressentait pour le blond. Mais malgré tout, ses peurs étaient toujours là. Cette peur de se faire juger, de sortir des rangs. Cette peur, Evan ne la connaissait que trop bien, il avait passé sa vie à apprendre à la fermer. A rester à sa place. L'arrivée de Max ne pouvait pas tout chambouler. Il fallait qu'il combatte ses sentiments, ça lui passerait.

Il était tellement pris dans ses pensées, qu'Evan n'entendit pas tout de suite la sonnerie de sa porte. Il mit un certain temps à réagir et quand enfin il se leva, il sut que c'était Max qui venait le voir.

La porte s'ouvrit sur une tignasse blonde. Les yeux azurs se posèrent immédiatement sur lui.

« Evan... », murmura-t-il

Et Evan frissonna parce qu'il n'était pas sûr qu'il puisse entendre un jour un son aussi joli que son nom sortant des lèvres de Max.

Une tension électrique s'installa entre les deux amants. Ils se toisèrent l'un l'autre, le désir montant de plusieurs crans de chaque côté. Mais aucun des deux ne sembla décider à faire le premier pas. Leurs respirations se firent haletantes. Le blond s'humecta les lèvres et Evan suivit du regard le chemin de sa langue, il était hypnotisé. Désireux de regoutter au fruit défendu.

Tout d'un coup, Max posa une main sur le torse du plus jeune, le poussant à l'intérieur, contre le mur. Evan accueillit contre lui, le corps bouillant du blond. Et il ne lui fallut pas plus que ses doigts dans ses hanches pour que le brun lui attrape la nuque et scelle leurs lèvres. Toutes ses convictions volèrent en éclats quand une langue vint caresser sa lèvre inférieure. Avec avidité, il la laissa pénétrer à l'intérieur de sa bouche. Il vint la lécher, la suçoter, la caresser. Il savait qu'il pouvait faire tout ce qu'il voulait de cette langue.

Le petit goût sucré parvint jusqu'à son palais et il s'en délecta. Il aimait ce goût. Il se rendit soudain compte d'à quel point il se sentait vide quand Max n'était pas près de lui. Il se demanda comment il avait pu prétendre vivre sans n'avoir jamais embrassé cette bouche aux lèvres charnues ? Car toutes les sensations qui se bousculaient à l'intérieur de lui étaient trop fortes, presque douloureuses. Et c'était ça sa nouvelle définition de vivre.

Le corps brulant de Max vint se serrer encore plus contre lui. Il colla son bassin au sien et Evan voulut gémir car cette sensation était exquise.

Mais la réalité le frappa soudain. Si brusquement qu'il en eut le souffle coupé. Il repoussa Max avec force.

A nouveau, ils se toisèrent haletant et les lèvres rougies. La porte d'entrée toujours ouverte faisait voler leurs cheveux. Max se mit à sourire, dévoilant ses dents blanches. Cette image fit que la vision d'Evan se troubla. Pourquoi ça devait être si dur ? Il voulait l'oublier mais Max se tenait là, beau et génial. Comment pourrait-il y arriver ?

Il se laissa tomber au sol tout en éclatant en sanglot.

« Max...non...on ne peut pas... », sanglota-t-il sans oser lever les yeux vers son interlocuteur. « Je ne peux pas faire ça Maxime... ce n'est pas contre toi c'est juste... je ne peux pas... »

Le blond le regarda, perplexe.

« Attends, Evan je ne comprends rien ! », dit-il en s'agenouillant à côté de lui. Et il posa une main rassurante dans son dos, tentant de calmer Evan. Mais celui-ci le repoussa. Evidemment qu'il ne comprenait rien, sinon il ne se tiendrai pas si près de lui, il ne laisserait pas cette odeur envoutante atteindre son espace personnel, il ne lui parlerait pas si près de sa nuque.

Il releva ses yeux rouges vers le visage de Max. Celui-ci avait les sourcils froncés, attendant une explication.

« Tu ne sais pas à quel point c'est dur de te résister Max », chuchota-t-il, les larmes dévalant ses joues.

« Pourquoi tu as besoin de le faire alors ? »

Non, décidément il ne comprenait rien de rien.

« Parce que... J'ai peur », il décida d'être honnête car l'immensité bleutée qui le scrutait débordait de sincérité, « J'ai peur de m'engager là-dedans. Je suis un trouillard ouais ! C'est surement ce que t'es en train de te dire mais je crève de peur de me retrouver face aux regards des autres... »

Max se taisait, son regard c'était dirigé vers le sol. Evan se sentait comme une merde. D'abord parce qu'il savait très bien ce que le blond était en train de se dire et ensuite parce qu'il devait surement ressembler à rien dut tout. Mais surtout parce qu'il savait que malgré tout ce qu'il avait pu penser de l'orphelin, il savait aujourd'hui que personne ne serait aussi bien pour lui que l'était Max et qu'il n'était pas assez courageux pour prendre ce qui se présentait à lui.

« Non. », répondit enfin le blond avant de relever ses yeux vers son visage.

Quoi ?

Qu'est ce que ça voulait dire ça ? Non quoi ? Il ne savait pas être un peu plus clair ?

Il regardait Evan avec un visage impassible.

« Non, je ne pense pas que tu sois un trouillard. », continua-t-il, « Evan... », ses lèvres s'étirèrent en un sourire tendre, « Moi aussi j'ai peur tu sais ? Tout ça c'est aussi nouveau pour moi ! On a tous une manière différente de réagir à ce qu'il nous arrive. La mienne c'est de foncer, même si je me dirige peut-être vers un mur. La tienne, c'est de repousser tes sentiments. Ce n'est pas pour autant que t'es un trouillard. Ou alors j'en suis un aussi. »

Il attrapa la main d'Evan et son contact était chaud et doux. Le brun renifla bruyamment, ses larmes avait arrêtés de couler et il écoutait ce que lui disait Max.

« J'ai envie d'essayer quelque chose avec toi... vraiment envie. On n'est pas obligé d'en parler aux autres pour le moment. On peut d'abord voire où est ce que ça nous mène. Peut-être que ça ne donnera rien et dans ce cas tu te seras pris la tête pour rien. Ou peut-être que, au contraire, nous sommes faits l'un pour l'autre. »

Il rit doucement.

« Sans vouloir te faire peur »

Evan rit à son tour.

« Tu veux bien ? », demanda-t-il avant de se mordre la lèvre, « parce que tu ne sais pas non plus à quel point c'est dur de te résister. »

Il fit glisser son pouce contre la pommette d'Evan et il ferma les yeux malgré lui. Max avait raison, si ce simple contact lui procurait tant de bien-être, c'était qu'il y avait une raison. Il n'avait rien à perdre à essayer. Si ça ne marchait pas, il ne serait plus dans le doute constant. Et si au contraire ça marchait, ils... ils seraient heureux ensemble. Cette idée réchauffa le cœur du brun.

Il acquiesça lentement en même temps qu'un sourire s'étirait sur le visage aux yeux bleus. Max se releva et tendit une main à Evan. Il la prit avec gratitude.

Le blond voulut se diriger vers la cuisine mais la main qu'il tenait toujours le retint. Evan fondit sur lui, faisant se rencontrer leur torse et il encercla de ses bras le dos de Max. Ses mains agrippant le tissu de sa veste en jeans.

L'orphelin fut déstabilisé par la force avec laquelle son amant avait foncé sur lui et il tangua un peu. Quand il réalisa qui se trouvait contre lui et que tout ça n'avait rien d'agressif, ses muscles se détendirent. A son tour, il encercla Evan, enfouissant son visage dans la tignasse brune.

« Merci. ».

Le murmure était tellement inaudible, que Max cru avoir rêvé. Mais il savait qu'Evan l'avait dit, et il resserra encore un peu son étreinte.

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